| PANNEAU, subst. masc. A. − Élément tissé, tressé ou rembourré. 1. COUT. Bande de tissu intercalée dans un vêtement pour lui donner de l'ampleur ou pour l'orner. Panneau de jupe, de devant, de dos. Moyen terme entre le fourreau et la jupe corolle, la robe du soir s'évase sagement grâce à l'artifice de panneaux (Le Monde, 30 août 1951, p.9, col.3). 2. CHASSE. ,,Filet vertical utilisé pour la capture du gibier`` (Chasse 1974). Chasser au panneau. Il se renvolera comme le jeune oiseau Dès qu'il aura trouvé maille ouverte au panneau (Barbier, Satires, 1865, p.138).Voilà cinq ans que le Volat braconne sur vous, pas seulement au petit collet comme nous tous, au furet ou au grillage, mais au panneau, monsieur, au filet! (Genevoix, Raboliot, 1925, p.189). − Loc. verb. fig. ♦ Donner, tomber dans le panneau. Donner, tomber dans le piège. Misérable niais! Je suis tombé tête baissée dans le panneau! Comme ils ont dû rire de moi, rire de ma démarche! (Arland, Ordre, 1929, p.74).Il a donné en plein dans le panneau et, pourtant, dans la vie, ce n'était sûrement pas un imbécile (Camus, Cas intéress.,1955, 2etemps, 10etabl., p.703). ♦ Tendre un panneau. Tendre un piège. (Dict. xixeet xxes.). 3. BOURRELLERIE. Chacun des deux coussinets rembourrés de crin, qu'on met sous les arçons. Il accepta le large surfaix rembourré, serré autour du torse pour l'habituer à respirer sanglé, (...) et (...) la selle avec ses panneaux pressés sur les flancs, son arçon rigide et dur au garrot (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p.55). B. − 1. Partie d'une construction, d'un ouvrage de menuiserie ou d'un bâtiment constituant une surface limitée par un encadrement. Panneau décoratif, peint, sculpté, verni; panneau de bois, de chêne, de glace, de porte. Son profil (...) se dessinait sur le fond obscur avec une pureté de médaille; il appuyait son coude à l'angle d'un panneau de la porte (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.422): 1. ... il vit la porte dans une lueur grise qui frôlait sournoisement les murs; les deux panneaux blancs s'encadraient d'un trait noir qui semblait conduire la vue de bas en haut et de gauche à droite, indéfiniment.
Green, Moïra, 1950, p.154. − Spécialement a) ÉN. Panneau solaire, à capteurs solaires; panneau de photopiles. ,,Ensemble de photopiles connectées en série et en parallèle et protégées par un double vitrage`` (Vauge 1980). b) MARINE ♦ Panneau d'écoutille. ,,Couverture (planches, madriers ou tôles) posée horizontalement et qui sert à fermer les écoutilles`` (Gruss 1978). Il allait de roche en roche ramassant ce que la mer y avait jeté, les haillons de voilures, les bouts de corde, les morceaux de fer, les éclats de panneaux (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.269). ♦ P. méton. ,,Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont d'un navire pour l'embarquement et le débarquement des marchandises ou simplement pour accéder au pont inférieur`` (Gruss 1978). La communication entre [les entreponts d'un navire] (...) se fait au moyen d'ouvertures appelées panneaux et écoutilles dans lesquelles sont disposées des échelles (Croneau, Constr. nav. guerre, t.1, 1892, p.6). 2. P. ext. Surface plane. − COMMUN. ,,Surface de dimension variable destinée à recevoir un message d'ordre informatif, publicitaire (affiche, peinture), ou d'ordre indicatif ou impératif`` (Media 1977). Panneau électoral, publicitaire, de signalisation. Pour une meilleure circulation automobile sur les routes de France on étudie l'emploi de panneaux lumineux ou luminescents (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.1, col. 5-6): 2. Tout y est à l'abandon, même les camions Ford qui démarrent en klaxonnant et les misérables ou ridicules petits tramways couverts de panneaux de publicité qui tressautent sur les rails en tintinnabulant dans leur auréole de poussière.
Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.33. − CONSTR. (bât.). Panneau de particules. ,,Plaque généralement rectangulaire constituée à partir de fragments de bois ou autres produits ligneux réunis par collage`` (Forest. Métall. 1977). Panneau acoustique, isolant, aggloméré, lamellé, latté; panneau de contre-plaqué, de fibres. − DÉCOR. Plaque dans l'encadrement d'une cheminée. [Le] cadre [de la cheminée] porte (...) des rainures dans lesquelles viennent s'emboîter des panneaux de faïence raccordant obliquement l'ouverture du foyer avec les jambages et le manteau (Ser, Phys. industr., 1890, pp.768-769). − HORTIC. ,,Châssis vitré servant à protéger les plantes cultivées sur couche`` (Fén. 1970). − INFORMAT. Panneau de contrôle. ,,Panneau muni de lampes et d'interrupteurs conçu pour faciliter le dépannage par affichage d'informations`` (Microproc. 1981). − MINES ET CARR. ,,Chacune des faces d'une pierre à tailler`` (Noël 1968). ♦ P. méton. Patron pour la taille d'une pierre. Cet appareil (...) exige la préparation de panneaux spéciaux pour la taille de chacune des pierres de l'ouvrage (Degrand, Résal, Ponts en maçonn., 1887, p.305). − PEINT. Planche de bois préparée pour servir de support à un tableau; le tableau lui-même. Au milieu, d'une ouverture simulant une sorte de chatière carrée, un cadre sans panneau, vide (Huysmans, En route, t.1, 1895, p.104).Des Christs (...) tels qu'on les voit peints sur les panneaux de l'école byzantine (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p.154). 3. P. méton. Ensemble des ornements; frise en bois ou en fer qui décore un balcon, un escalier ou un meuble. Les fonts baptismaux (...) des XIIIeet XIVesiècles (...) [sont ornés de] panneaux composés de rosaces déliées et de trilobes (Lenoir, Archit. monast., 1856, p.237). REM. Panelé, -ée, adj.Revêtu de panneaux. Le petit salon aux boiseries d'un bleu soutenu, panelées de soie souci, avec, à la frise, un dessin moderne de myosotis (Aragon, Beaux quart., 1936, p.306). Prononc. et Orth.: [pano]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 panel «coussinet de selle» (Wace, Rou, éd. A.J.Holden, II, 3942); 2. 1160-74 «morceau d'étoffe utilisé comme guêtre» (Id., ibid., III, 7672; v. glossaire de l'éd. et Keller); 1213 peniau «morceau d'étoffe» (Fet des Romains, éd. Flutre, p.96, 7); 3. 1213 id. «pan, partie d'une surface» (ibid., p.52, 24); 4. a) 1285 id. «nappe ou filet tendu pour prendre le gibier» (A. N. J 1024, pièce 84 ds Gdf.); 1354 panel, plur. panniaus (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, § 61, 53, 63); b) fin xives. au fig. (Eustache Deschamps, Balade, éd. G.Raynaud, t.8, p.117, 128: Ma bourse et mon pannel tendroie Tant que quelque proie prandroie); 1642 être/donner dans le panneau (Corneille, Le Menteur, 699 et 700, éd. A. Régnier, OEuvres, t. 4, p.178). Du lat. pop. *pannellus, dér. de pannus «morceau d'étoffe», v. pan1. Fréq. abs. littér.: 712. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 493, b)1516; xxes.: a) 1576, b) 846. Bbg. Goffin (R.). Néol. ds le domaine de l'én. solaire. Équivalences. 1979, t.10, p.66, 67. _Lambert (J.-M.). Affiche, enseigne, étiquette, pancarte, panneau ou plaque? Meta. 1979, t.24, no4, p.464. |