| PANETIER, subst. masc. A. − Vieilli. ,,Personne qui, dans les communautés, les hospices, les collèges, est chargée de la garde et de la distribution du pain`` (Bach.-Dez. 1882). ♦ P.métaph. Son choix s'était naturellement porté sur les panetiers et les mitrons littéraires les plus capables de contenter l'ignoble appétit d'une société que la République instruisait à chercher sa vie dans les ordures (Bloy,Désesp.,1886, p.247). − MAR., vx. ,,Boulanger du bord, et, par extension, cambusier`` (Littré). B. − HISTOIRE − Panetier du roi. Employé travaillant à la paneterie royale. Le panetier du roi, quand on le mène à la potence, demande au bourreau le temps de dire encore un pater (Sainte-Beuve,Tabl. poés. fr.,1828, p.242). − Grand panetier du roi. Grand officier de la Maison du Roi, préposé à la paneterie royale. Office de grand panetier. Le grand panetier étendait son autorité sur toute la Bouche du Roi; il faisait l'essai des viandes (...) et mettait le couvert du Roi aux grandes fêtes (Ac. gastr.1962). ♦ P.anal.: . Lorsque j'eus créé la confédération du Rhin, les souverains (...) jusqu'aux rois mêmes, se montraient empressés de former mon cortège, et de devenir, l'un mon grand échanson, l'autre mon grand panetier.
Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.299. Prononc. et Orth.: [pantje]. Att.ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1170 penetier «officier de la paneterie» (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2007); ca 1200 panetier (Hist. Joseph, 778 ds T.-L.); b) 1704 «celui qui est chargé, dans une communauté, de garder et de distribuer le pain`` (Trév.); 2. a) 1260 paneter «boulanger» (Cout. accord. aux habit. de la Perouse, ap.La Thaum., Cout. du Berry, p.99 ds Gdf.) −1660, Oudin Fr.-Esp.; b) 1848 mar. «boulanger du bord» (Jal1). Dér. de pain*; suff. -ier* élargi en -etier (v. FEW t.7, p.553a, note 19), cf. lat. médiév. panetarius «boulanger» (1068 ds Nierm.) et «officier de la paneterie» (1165, ibid.). Fréq. abs. littér.: 18. DÉR. Paneterie, subst. fém.a) Lieu où l'on conserve et distribue le pain dans une communauté, un grand établissement, etc. Paneterie d'un collège, d'un couvent, d'un hôpital. On a placé la paneterie près du réfectoire (Ac.).En partic. ,,Lieu où l'on dépose le pain dans les manutentions militaires`` (Littré). Après la cuisine à deux cheminées, venaient la rôtisserie, la fruiterie, la paneterie, le fournil, la saulcerie, les garde-manger (Morand,P.de Saligny,1947, p.181).b) Hist. ,,Administration de la bouche du roi, spécialement en ce qui concerne le pain`` (Lep. 1948). Chef de, aide de la, avoir une charge de paneterie. Autour de la personne royale vivait tout un peuple d'hommes, dont les fonctions faisaient partie d'un système lentement élaboré au cours des temps et difficile à réformer d'un tournemain. L'hôtel du roi, avec les six services de la panneterie, de l'échansonnerie, de la cuisine, de la fruiterie, de l'écurie et de la chambre, dirigés par des officiers (Faral,Vie temps st Louis,1942, p.28).− [pant(ə)ʀi] et [panεtʀi]. Littré, DG [panε-]; Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr. (pantʀi]; Pt Rob. [pantʀi], [panε-]; Warn. 1968 [pan(ə)t(ə)ʀi], [pan(ə)tə
ʀi] et [panεt(ə)ʀi]. V. bonneterie. Docum. panneterie (Faral, loc. cit.). Att.ds Ac. dep. 1718. − 1resattest. a) 1292 «lieu où l'on conserve le pain; office du panetier» (Géraud, Rôle de la taille de Paris, p.5), b) 1832 «lieu où l'on dispose le pain sur des étagères dans les manutentions militaires» (Raymond); de panetier, suff. -erie*, cf. lat. médiév. panetaria (1050 ds Du Cange, v. aussi Latham). |