| PALMÉ, -ÉE, adj. A. − Qui a ou qui rappelle la forme d'une palme (v. palme1B 1). Feuillage palmé. Parquet de chêne palmé alternativement jaune et noir (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, 23).Madrépores palmés de Bahamas (Morand,New-York,1930, p.254). − BOT. Feuille palmée. Feuille qui se compose de folioles rattachées à un point commun (d'apr. Gatin 1924). Synon. digité. − VÉN. Bois palmé (des élans, des rennes). Sa peau [du renne], épaisse et velue, le garantit du froid; sa légèreté et son bois palmé, des bêtes féroces (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p.211). B. − En partic. [En parlant d'une main, d'un pied] Dont les doigts sont réunis par une membrane. [Les sirènes] avaient des mains palmées (...) et leurs cuisses couleur d'acier luisaient, couvertes d'écailles (Gide,Voy. Urien,1893, p.23): . ... il faut bien qu'il y ait une foule de hasards heureux, par exemple le fait que la pression de la boue et de l'eau fasse apparaître des pieds palmés qui servent ensuite aux animaux à avancer dans l'eau plus facilement...
Ruyer,Esq. philos. struct.,1930, p.98. − [P.méton.] ♦ [En parlant de doigts] Réunis par une membrane. [Des grenouilles] écarquillant leurs doigts palmés, ridant la peau blanche de leurs goîtres (Gautier,Rom. momie,1858, p.331). ♦ [En parlant d'un être vivant] Qui a les doigts des mains, des pieds réunis par une membrane. Serpents ailés, guivres palmées (Hugo,Légende,t.1, 1859, p.358).Ta servante a-t-elle donné naissance à une fille (...) palmée? (Giraudoux,Amphitr. 38,1929, i, 3, p.42). − Loc. arg. [En parlant des mains] Les avoir palmées. Ne pas aimer travailler. René la Paupière Lourde les avait tellement palmées que rien que de décaniller du page l'essoufflait (Le Breton1960). Prononc. et Orth.: [palme]. Att.ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1754 zool. cerf palmé «qui a les cornes garnies d'une empaumure aplatie» (Aubert de La Chesnaye des Bois, Système naturel du règne animal, suivant la méthode de Klein, t.1, 341); 2. 1758 bot. «semblable à une main ouverte» (Duhamel du Monceau, La Physique des arbres, I, 112); 3. 1783 pieds palmés «dont les doigts sont réunis par une membrane (de certains oiseaux)» (Buffon, Hist. des oiseaux, 9, p.150); 4. 1915 les avoir palmé(e)s (les pattes) «ne pas aimer le travail» (ds Esn.). Empr. au lat. palmatus «qui porte l'empreinte d'une main; qui a les cornes palmées (des cerfs); qui a la forme d'une palme; où figurent des palmes». Fréq. abs. littér.: 41. Bbg. Lenoble-Pinson (M.). La Lang. de la chasse. Bruxelles. 1977, p.139. |