| PALLIUM, subst. masc. A. − ANTIQ. Manteau des Grecs, adopté par les Romains, formé d'un grand carré ou rectangle de laine, qu'ils drapaient de différentes façons. Tertullien paraissant au milieu du groupe, vêtu, selon son usage, en philosophe, avec le pallium sur le dos (Flaub.,Tentation,1849, p.252).Des coulisses, sortaient des femmes et des hommes, vêtus de tuniques, de chlamydes, de pallium aux amples plis (E. de Goncourt, Faustin,1882, p.116). − P.métaph. Ces deux grands hommes [Molière et Corneille] (...) n'ont jamais manqué de ne faire discourir leurs personnages que sur des intérêts, sur leurs passions, sur des faits, et d'une manière si profonde, que, d'un seul mot ils peignaient la passion, et couvraient le dénûment d'action sous le pallium du génie (Balzac,OEuvres div.,t.1, 1830, p.384). B. − LITURG. CATHOL. ROMAINE. Bande de laine blanche, en forme de cercle duquel pendent deux bandes verticales, ornée de six croix noires, que portent par-dessus leurs habits pontificaux le Pape, les archevêques dont elle est l'insigne distinctif, et certains évêques auxquels elle est accordée par faveur particulière. Une ville [Rome] où tout se bénit, bêtes et gens, les malades, (...) les agneaux dont la laine fait les pallium (Goncourt,MmeGervaisais, 1869, p.177).L'évêque avait besoin de Jésuites pour obtenir le pallium d'archevêque (Fabre,Lucifer,1884, p.275): 1. Le consistoire public est l'assemblée générale des cardinaux (...) pour donner le pallium [it.ds le texte] à un archevêque, ou pour déclarer la béatification de quelque saint...
Stendhal,Rome, Naples et Flor.,t.2, 1817, p.380. C. − ANAT. Synon. de cortex* cérébral.L'écorce cérébrale, appelée encore «pallium» ou manteau, est la couche de substance grise qui enveloppe la substance blanche des hémisphères cérébraux (Encyclop. Sc. Techn. t.4 1970, p.700): 2. La portion ventrale [du télencéphale] est faite de structures massives rassemblées sous la dénomination de noyaux de la base, tandis que dans la région dorsale d'abord très mince, le pallium [it.ds le texte], se développent chez les Reptiles et surtout chez les Mammifères, des nappes de neurones à disposition superficielle, séparées des cavités ventriculaires par une couche de plus en plus épaisse de fibres nerveuses.
Encyclop. univ.t.81970, p.313. Prononc. et Orth.: [paljɔm]. Littré, DG, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [-ll-]; Pt Rob., Lar. Lang. fr. [-l-]. Vx [-ljɔ
̃] ds Fér. 1768 et Fér. Crit. t.3 1788. Att.ds Ac. dep. 1694. Ac. 1935: ,,on prononce les deux l``. Au plur. des palliums. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 pallïun «ornement sacerdotal» (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 1045); 2. 1832 «nom que les Romains donnaient à un manteau d'origine grecque» (Raymond); 3. 1894 «cortex cérébral» (Testut, Traité d'anat. hum., t.3, p.1248). Empr. au lat. pallium «pallium, manteau grec; manteau, toge». |