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PALLIATIF, -IVE, adj. et subst. masc.
I. − Adj. [Correspond à pallier B]
A. − MÉD. Qui atténue ou supprime les symptômes d'une maladie sans la guérir. Médicament, procédé palliatif; cure, méthode, opération palliative. On peut dire que la chirurgie des cancers est curative ou palliative (Roussy dsNouv. Traité Méd.fasc. 5, 21929, p.652).Dans certains cas, du fait de sa localisation, l'angiome ne peut pas être abordé directement, il faut alors recourir à la ligature palliative de certaines artères et de certaines veines (Quillet Méd.1965, p.358):
1. Le traitement que je viens de proposer pendant l'accès de l'asthme n'est que palliatif, il ne tend qu'à soulager les malades en diminuant la longueur et la violence de leurs souffrances, mais il ne guérit pas le fond de la maladie, et n'empêche pas le retour de nouveaux accès. Geoffroy,Méd. prat., 1800, p.133.
B. − Au fig. Qui atténue un mal. Mesure palliative; remède palliatif. Là-dessus, M. Lebrun-Tossa, qui jusqu'alors avait été tout à M. Étienne, jusqu'au point de concerter avec lui les lettres palliatives qu'il fallait écrire pour ramener le public, tourne brusquement (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.6, 1852, p.483).
II. − Subst. masc.
A. − [Correspond à pallier B]
1. MÉD. Remède qui pallie une maladie. Le médecin, par indifférence, eût traîné dans les palliatifs. C'est elle qui, en le consultant, lui suggéra la vraie mesure à prendre (Michelet,Journal, 1860, p.543):
2. «(...) Avouez qu'un malade comme vous, malade de corps, mais à l'état de santé morale, aurait cherché depuis longtemps un remède à sa maladie?» −«Il n'y en a pas. Vous le savez bien.» −«Il y a un palliatif (...).» Bourget,Sens mort, 1915, p.283.
[Suivi d'un compl. prép.] Hérodique de Sélibrée parvint, en mêlant la gymnastique aux remèdes intérieurs, à trouver un palliatif, dont il fit le premier usage sur lui-même, contre la phtisie (J. de Maistre,OEuvres compl., t.5, Sur les délais de la just. divine, Lyon, Vitte, 1924 [1815], p.397).
2. Au fig. Moyen de remédier provisoirement ou incomplètement à une situation difficile, d'en atténuer les conséquences sans la faire cesser pour autant. Synon. expédient.On inventa pour les enfants le palliatif des limbes, un petit enfer plus doux où ils flotteraient toujours, loin de leurs mères, en pleurant (Michelet,Peuple, 1846, p.225).Car secourir les pauvres par l'assistance, ce n'est qu'un palliatif. Le vrai secours aux misérables, c'est l'abolition de la misère (Hugo,Actes et par., t.2, 1875, p.491).V. calmant ex. 5, individuel ex. 6:
3. Khlestakof a essayé de dîner en marchandant de l'esturgeon salé, dont il goûte un morceau à chaque boutique; mais son vaste estomac ne s'arrange pas de ces palliatifs. Mérimée,Ét. litt. russe, t.2, 1870, p.32.
[Suivi d'un compl. prép.] Loin d'élargir la plaie par des observations, sa femme trouvait toujours des palliatifs aux maux consommés (Balzac,Rech. absolu, 1834, p.194).MmePasquelin veut prendre avantage de ce silence. Et avec une bonhomie factice, elle cherche un palliatif du débat (Martin du G.,J. Barois, 1913, p.298).Tant que je n'entrevoyais que de misérables palliatifs à un ruineux état de choses, à des credo mensongers, à de lâches compromissions de pensée, je pouvais demeurer indécis (Gide,Journal, 1932, p.1117).
Rem. ,,L'adjectif palliatif (...) est employé substantivement: Il peut être considéré comme un simple palliatif de (et non à) la qualité défectueuse du lait ``(Thomas 1956).
B. − Rare. [Correspond à pallier A] Moyen de cacher, de faire excuser une faute, une chose fâcheuse. Aux approches de l'été 1941, la menace de conflit avec les États-Unis commençait à planer dans l'air, et les Allemands flairaient vaguement d'autres dangers, auxquels des victoires aisées comme celles des campagnes de Grèce et de Yougoslavie ne servaient plus que de palliatifs insuffisants (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.119).Elle ment, pensa don Luis ... et elle ment mal (...). Une si atroce douleur le poignarda au côté qu'il se jeta dans les palliatifs: «Non, elle ne peut l'aimer (...)» (Morand,Flagell. Séville, 1951, p.304):
4. ... si Jean-Jacques, dans son récit, a vraiment remplacé la cuiller par le ruban, il ne faudrait voir là qu'une preuve du travers commun à tous les hommes de n'avouer un méfait qu'avec toutes sortes d'atténuations et de palliatifs. Je le répète, il en va de même dans presque toutes les confidences. On n'y dit pas la vérité toute crue... Coppée,Bonne souffr., 1898, p.186.
Prononc. et Orth.: [paljatif], fém. [-i:v]. Littré, DG, Passy 1914 [-ll-]; Barbeau-Rodhe 1930 [-ll-] ou [-l-]; Pt Rob., Lar. Lang. fr. [-l-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1798-1935: ,,on prononce les deux l''. Étymol. et Hist. 1. 1314 adj. «qui soulage un mal, mais ne le guérit pas» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 1645); 2. 1729 subst. fig. «moyen d'éviter provisoirement un danger sans le supprimer, mesure insuffisante» ``(D'Olivet, Hist. Acad., t.II, 200 ds Pougens ds Littré); 1740 «remède qui procure un soulagement passager» (Ac.). Empr. au lat. médiév. palliativus «même sens». Fréq. abs. littér.: 52.