Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PACIFIER, verbe trans.
A. − Ramener à l'état de paix (un peuple, un pays, un territoire secoués par la guerre, la rébellion). Il a dit qu'un des premiers soins de son consulat avait été de pacifier tout à fait ce malheureux pays, et de lui faire oublier ses désastres (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.292).Le général Canclaux (...) avait pacifié la Vendée (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.487):
1. Dans ces salles sordides, la Grèce et Rome m'apparurent, la Grèce qui enseigne aux hommes la science et la beauté, Rome qui pacifia le monde. A. France, Vie fleur, 1922, p.356.
Empl. pronom. Revenir à l'état de paix. Comme, d'un côté, tout se pacifie à Naples et à Turin; comme, d'un autre côté, l'arrivée de la réserve autrichienne en Lombardie achève de dissiper les inquiétudes (Chateaubr., Corresp., t.2, 1821, p.234).
B. − Apaiser, apporter le calme, la sérénité; remettre en ordre. Les économies faites sur ma fortune servirent à pacifier les affaires de mon mari (Balzac, Secrets Cadigan, 1839, p.351).Je conquis, je pacifiai le monde de mon esprit. Ce qui jusqu'alors n'avait été qu'une flamme dans mon coeur devint aussi une clarté dans ma cervelle (Milosz, Amour. initiation, 1910, p.214).
Empl. abs. Je songeai, dans cette promenade, que la nature ne pacifie nullement; elle donne jouissances et fatigues, mais la paix? (Michelet, Journal, 1847, p.677).
Empl. pronom. S'apaiser, se calmer. Le mouvement d'abord violent, douloureux, tout inspiré de la mort, devient plus vital, se pacifiant, se calmant, s'affaiblissant (Michelet, Journal, 1842, p.404).Mon âme se pacifie peu à peu. À peine je me comprends parfois. Et tout le fiel qui est en moi s'adoucit, et, sans recherche, rime à miel (Jammes, Corresp.[avec Gide], 1896, p.69):
2. ... je donnerai derechef pour conseil général à l'auteur [M. Feydeau]: éteindre des tons trop bruyants (...) se pacifier par places sans se refroidir au coeur; garder tout son art en écrivant et s'affranchir de tout système... Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.15, 1860, p.355.
Prononc. et Orth.: [pasifje], (il) pacifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1250 intrans. pacefier «faire la paix, conclure un accord» (Doc. ds Gdf.); xiiies. [ms.] pacifier «id.» (Chronique de St Denis, ms. Ste-Gen. 782, fo22a, ibid.); b) ca 1265 trans. indir. «réconcilier», (Brunet Latin, Trésor, II, 64, éd. Fr.-J. Carmody, p.241); c) 1487 trans. dir. pacifier un pays, etc. (Voc. lat.-fr., impr. Genève, Loys Garbin d'apr. FEW t.7, p.460a); 2. a) 1465 «faire cesser un trouble, un mouvement de révolte» (Lettres de Louis XI, éd. J. Vaesen et É. Charavay, t.3, p.6: les questions et différences... sont... paciffiées et apaisées); b) 1665 fig. (Molière, L'Amour médecin, III, 7: pacifier ... les troubles de l'esprit). Empr. au lat. pacificare «traiter de la paix, apaiser», de pax, pacis, v. paix et facere, v. faire. Fréq. abs. littér.: 97.