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PÉRISTYLE, subst. masc.
ARCHITECTURE
A.− ANTIQ. Colonnade intérieure, galerie à colonnes isolées construite autour d'une cour; cour intérieure entourée de cette colonnade. La porte ouverte, un corridor donnait accès dans une vaste cour dallée de marbre dont le milieu était occupé par un bassin de forme ovale. Un péristyle entourait d'ombre cette grande tache de lumière (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 70).V. atrium ex. 1 :
1. Lorsqu'on a franchi la porte ouverte dans ces énormes massifs de maçonnerie qui précédaient le palais comme des ailes gigantesques, servant aussi bien de fortification que d'ornement, on arrive dans une grande cour entourée de colonnes qui jadis était le péristyle des demeures royales. Du Camp, Nil,1854, p. 212.
− Empl. adj. Temple péristyle. Temple orné intérieurement de colonnes parallèles au mur, à la distance d'un entrecolonnement (d'apr. Noël 1968).
B.− Galerie délimitée d'un côté par le mur d'un édifice et de l'autre par une ou plusieurs rangées de colonnes, construite à l'intérieur ou à l'extérieur de cet édifice. Le siège de la censure est au péristyle Montpensier (Palais-Royal) (Arts et litt.,1936, p. 34-8).
− P. métaph. La vieille église, voûtée, fraîche et sombre comme un édifice d'Orient, entourée d'un péristyle de tilleuls (Amiel, Journal,1866, p. 367).
C.− P. ext.
1. Colonnade qui décore un frontispice ou l'une des façades d'un édifice et souvent précédée de marches de pierre. Péristyle du Louvre, du Panthéon (à Paris). Fabrice (...) trouva Ludovic assis sur les marches du vaste péristyle en pierre qui s'élève sur la grande place en avant de la façade de Saint-Pétrone (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 196).
2. Construction à colonnes, faisant saillie sur la façade principale d'une maison. Il y avait là, en avant de la porte, un rectangle long, dallé et cimenté, que protégeait un toit de tôle porté par trois colonnes blanches. Ce péristyle (...) avait été construit par la grand'mère de Michel (R. Bazin, Blé,1907, p. 193):
2. Les maisons [de Belgravia] y sont le modèle parfait qu'imitent à des degrés décroissants dans le luxe, l'aisance et jusqu'à l'extrême pauvreté, toutes les autres maisons de Londres. Leur péristyle, fait de deux colonnes à l'antique soutenant le balcon rond (...) devant le salon du premier étage, sera reproduit un million de fois en pierre, stuc ou ciment. Morand, Londres,1933, p. 166.
3. Vestibule d'allure monumentale, agrémenté de colonnes :
3. ... dans la plupart de nos édifices modernes (...) on cherche des effets décoratifs surprenants dans la conception des vestibules et escaliers (...). Vous avez vu des colonnes se dresser devant les façades, vous avez traversé des péristyles d'un effet majestueux, des escaliers féeriques (...) et, après ce développement imposant, (...) que trouvez-vous enfin? Des appartements très-ordinaires comme composition générale... Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 211.
Prononc. et Orth. : [peʀistil]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1546 « colonnade entourant la cour intérieure d'un édifice ou disposée autour d'un édifice » (J. Martin, Hypnerotomachie ou Discours du songe de Poliphile, 93 rods Cah. Lexicol. t. 19 1971, p. 100); b) 1676 adj. (Félibien); 2. 1605 « colonnade qui décore la façade d'un édifice » (L'Isle des hermaphrodites, p. 6 ds Havard). Empr. au lat. class. peristylum (att. au sens 1), gr. π ε ρ ι ́ σ τ υ λ ο ν « id. », comp. de π ε ρ ι ́ « autour » et de σ τ υ ́ λ ο ς « colonne ». Fréq. abs. littér. : 193. Bbg. Archit. 1972, p. 158, 222. − Cagnon (M.), Smith (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, no19, p. 100. − Quem. DDL t. 5, 12.