| * Dans l'article "PEUCHÈRE, PECHÈRE, PÉCHÈRE,, interj." PEUCHÈRE, PECHÈRE, PÉCHÈRE, interj. Région. (Provence). [Exclam. traduisant la surprise, l'attendrissement, l'admiration ou la pitié] Une lettre du notaire lui avait appris, et la mort de Courtebaisse, pechère! et le remboursement tout prêt de ses huit mille francs (A. Daudet,Sapho, 1884, p.100).Mais alors, où sont passés les cinq autres [titres]? Péchère! On les a donc volés? (Bourget,Monique, 1902, p.36).Quand on n'a pas d'enfants, on est jaloux de ceux qui en ont et quand on en a, ils vous font devenir chèvre! La Sainte Vierge, peuchère, elle n'en a eu qu'un et regarde un peu les ennuis qu'il lui a fait! (Pagnol,Fanny, 1932, I, 2etabl., 7, p.107).REM. Pécaïre, pécaïré, interj.,var. vieillie. Cassée net comme un échalas, sa pauvre jambe! pécaïre! (Mérimée,Vénus Ille, 1841, p.247).Un long gémissement (...) leur arracha à tous les deux un même cri où leur douleur se rencontrait: «Pécaïré!» le mot local de toutes les pitiés, de toutes les tendresses (A. Daudet,Nabab, 1877, p.213). Prononc. et Orth.: [pøʃ
ε:ʀ], [poe-], ou [-ʃ
ε:ʀ
ə], à quoi correspondent les graph. peuchère, la plus usuelle (supra, et Colette, Naiss. jour, 1928, p.63, Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.44, Audiberti, Femmes Boeuf, 1948, p.115), et pechère, supra. La graph. péchère reproduit le pé- de pécaïré [pekajʀe]. Étymol. et Hist. 1784 pécaïre (Beaumarchais, Mariage de Figaro, acte II, scène 20); 1855 pechère (J. de La Madelène, Le Marquis des Saffras ds R. des Deux-Mondes, oct.-déc., p.364); 1899 peuchère (Richepin, Bombarde, p.187). Mot région., empr. au prov. pecaire «pécheur», employé dès l'a. prov. comme interj. exprimant la compassion, l'attendrissement (Pansier t. 3; FEW t.8, p.99b), corresp. à l'a. fr. pechiere (c. suj. de pecheor «pécheur»), également employé comme interj. avec cette même valeur (fin xiiies., St Julien, éd. A. Tobler, 2718 ds T.-L., s.v. pechëor). Fréq. abs. littér.: 16. Bbg. Pauli 1921, p.11 (s.v. pécaïre). |