| PÉAN, PAEAN, subst. masc. A. − ANTIQ. GR. Hymne d'allégresse et de reconnaissance en l'honneur d'Apollon. Dans les banquets des clubs (...) on chantait le paean en l'honneur d'Apollon (Taine, Philos. art., t.2, 1865, p.173). − P. ext. Chant collectif entonné pour honorer certaines divinités ou certains héros. La prière est dite à haute voix par le prêtre de Neptune (...); la foule, bordant la mer, unit ses invocations à celle du pilote; le péan est chanté, tandis que la voile se déploie aux rayons et au souffle de l'aurore (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.290). B. − P. anal. Hymne de louange, chant d'espoir ou de victoire. Plus on relit l'Épître à François et plus on y trouve à admirer. C'est un des grands paeans de la Renaissance française (Larbaud, Vice impuni, 1941, p.44). − Chanter, entonner (le) péan. Chanter, crier victoire. Les travailleurs anglais n'étaient pas les derniers à applaudir le triomphe de l'Empire au Jubilé de diamant de la reine Victoria, ni les travailleurs allemands à célébrer la naissance du Reich après 1870, ni les travailleurs américains à entonner le péan dans l'expansion qui précéda les redoutables années 30 (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.340). Prononc. et Orth.: [peɑ
̃]. Ac. 1935: péan, paean. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971: plur. des péans. Étymol. et Hist. 1673 antiq. gr. Poean «hymne en l'honneur d'Apollon ou d'un autre dieu» (F. Blondel, Comparaison de Pindare et d'Horace, Paris, pp.149 et 152); 1752 paean (Trév. Suppl.); av. 1747 (Burette, Recherches sur les peans ds Mém. de l'Acad. des belles Lettres, t.X, pp.301-302 ds Encyclop. t.12). Empr. au lat. class. Paean «Pean, l'un des noms d'Apollon» et «l'hymne en l'honneur de ce dieu ou d'un autre dieu», lui-même empr. au gr. Π
α
ι
α
́
ν de même sens. Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. Mél. Gamillscheg (E.). 1968, p.31. |