| PACAGE, subst. masc. A. − Action de faire paître le bétail sur des terrains en friche ou dans les forêts. Cette dégradation de la savane s'affirme par la colonisation d'un acacia épineux dont la multiplication interdit bientôt le pacage (Wolkowitsch, Élev., 1966, p.97).La culture continue du sol, les nouveaux assolements réduisirent beaucoup la liberté de pacage des troupeaux et la vaine pâture (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p.197). − DROIT ♦ Droit de pacage. ,,Droit de mener paître des bestiaux sur certains fonds`` (Barr. 1965). Ils devaient payer , pour leur bétail, des droits de pacage (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.58).L'abandon des droits de pacage et de panage par les riverains des forêts domaniales ne date que d'un siècle (Wolkowitsch, Élev., 1966, p.103). ♦ Régime du pacage. ,,Régime auquel sont soumis certains animaux domestiques envoyés au pacage de l'étranger en France ou de France à l'étranger`` (Math. 1967). − P.méton. Temps durant lequel les animaux sont maintenus dans un champ (d'apr. Villemin 1975). B. − Lieu de pâture pour les troupeaux. Pacage communal; mener les bêtes au pacage. On projette ici un film opposant l'air endormi d'une vache sur maigre pacage à l'air vif et éveillé d'une bête sur riche prairie (Wolkowitsch, Élev., 1966, p.150): . ... si vous changez une bête de pacage, si vous la piquez d'une jachère herbeuse dans une pâture grasse, où le pied en la foulant fait suinter la plante, le lait s'épaissit aussitôt, se charge de crème, écume...
Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.241. − P.métaph. Le politique chevauchant alternativement Guizot, Molé, Thiers et les envoyant tour à tour se refaire dans les pacages de l'opposition (Michelet, Journal, 1845, p.588).Quand j'eus atteint l'âge de puberté, une croissance soudaine et hâtive m'ayant étiré et affaibli, on m'envoya au pacage (Arnoux, Écoute, 1923, p.30). Prononc. et Orth.: [paka:ʒ]. Ac. 1694, 1718: pascage; Ac. 1740: pâ-; dep. 1762: pa-. Confirmation de [pa-] ds Buben 1935, § 31. Étymol. et Hist. 1. 1360-70 pasquage «repas» (Baudouin de Sebourc, éd. L. N. Bocca, XI, 437); 2. a) 1588 «terrain où l'on fait paître les bestiaux» (Montaigne, Essais, I, 31, éd. P.Villey et V.-L. Saulnier, p.204); 1611 paccage (Cotgr.); b) 1812 «terrain en friche» (Mozin-Biber); 3. a) 1740 droit de pacage (Ac.); b) 1897 «action de faire paître le bétail» (DG). Du b. lat. *pascuaticum, dér. de pascuum «pâturage», lui-même dér. de pascere, v. paître. Fréq. abs. littér.: 82. |