| OVALE, adj. et subst. masc. A. − Qui a la forme d'une courbe fermée et allongée, plus étroite à une extrémité qu'à l'autre, et dont l'aspect présente une analogie avec le profil d'un oeuf de poule. Il tournait des coquetiers de buis, ou bien, ces billes ovales, qu'on appelle des «oeufs», et qui servent aux ménagères à ravauder leurs bas (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.102).Les gros fruits sphériques (...) du cocotier, comme ailleurs les oeufs d'autruche, communiquèrent aux coupes ou calebasses taillées dans leurs flancs, une configuration ronde ou ovale (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.122). ♦ Empl. subst. masc.: . Il y avait aussi, au bord d'un ruisseau qui traversait le verger, des melons couturés de verrues, perdus dans des nappes de feuilles rampantes, ainsi que des pastèques vernies, d'un ovale parfait d'oeufs d'autruche.
Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1362. − En partic. [En parlant d'un visage] Qui a une forme allongée et légèrement arrondie au sommet de la tête et au menton. Elle était fort belle, svelte, distinguée avec sa longue figure ovale, son teint d'ivoire doré, ses grands yeux gris et ses cheveux noirs (Maupass., Contes et nouv., t.1, Inutile beauté, 1890, p.1145). ♦ Empl. subst. masc. Figure d'un ovale parfait, pur, régulier. Grands yeux en amande, nez mince, ovale allongé, bouche à la fois épanouie et fine, pommettes un peu saillantes, teint d'ambre chaud et pâle (Barrès, Cahiers, t.4, 1904, p.3).Ses traits étaient restés les mêmes; peut-être l'ovale du visage s'était-il allongé (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p.790). B. − Qui a la forme d'une courbe fermée, allongée et symétrique, semblable à celle d'une ellipse, mais ne répondant pas à la définition géométrique de celle-ci. Cadre, miroir, plat ovale; lucarne, pelouse, table ovale. Une courbe ovale, qui diffère peu d'un cercle, différera encore moins d'une ellipse choisie convenablement (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.60).J'ai mis vos cheveux blonds dans le médaillon ovale (Colette, Mais. Cl., 1922, p.123).Les deux salons ovales de l'hôtel de Soubise et la chambre de la Princesse ont servi de modèle à toute l'Europe d'autrefois (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.108). − SPORTS. [P.oppos. au ballon rond du football] Ballon ovale. Ballon de rugby. Un adversaire qui tient le ballon ovale (Rozet, Défense et illustration de la race française, 1911ds Petiot 1982). ♦ P.méton. Le ballon ovale. Le rugby. Le ballon ovale,c'est le plus complet (... ) des sports, parce que c'est à la fois le plus violent et le plus intellectuel (Dubech, Où va le sport, 1930ds Petiot 1982). − Empl. subst. masc. ♦ Plan limité par des courbes de ce genre. Décrire, dessiner un ovale; ovale d'un plafond. D'autres [rosaces] sont formées de trois ovales qui se coupent, portant chacun un parallélogramme et trois petites rosaces (Michelet, Journal, 1835, p.188).L'ancêtre puisait en sa tabatière d'ivoire, où la belle dame était peinte dans un ovale de pierres brillantes (Adam, Enf. Aust., 1902, p.30). ♦ Objet plat ayant une forme ovale. Il lut sur la porte le mot Bureaux gravé en noir sur un ovale en cuivre (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.309). C. − Vx, loc. adj. En ovale. En forme d'ovale. Visage en ovale. Les autres portions de feuilles, taillées en ovales, posées très-bien les unes sur les autres en suivant les contours du nid, étaient comme autant de toits (Michelet, Insecte, 1857, p.48). Prononc. et Orth.: [ɔval]. Selon Mart. Comment prononce 1913, p.111 ,,beaucoup de Parisiens ferment l'o dans ovale mais ceci est purement dialectal``. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1377 adj. figure ovale (Oresme, Le Livre du ciel et du monde, 99d, 5-6, A. D. Menut, A. J. Denomy, Med St., t.5, 311); 1898 le ballon ovale «le jeu de rugby» (Le Vélo, 2 sept. ds Petiot 1982); 2. 1558 subst. fém. (L. de Laborde, Compte bâtiments du roi, I, 357); 1660 subst. masc. (Oudin); 1765 «forme allongée et légèrement arrondie du visage» (Diderot, Essai sur la peinture ds OEuvres, t.6, 283); 3. 1572 en ovale (Vente de meubles de C. Gouffier ds Havard). Dér. sav. du lat. ovum (v. ove); suff. -ale*. Fréq. abs. littér.: 681. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1928, b) 762; xxes.: a) 629, b) 463. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p.257. |