| OSTIAIRE, subst. masc. A. − ANTIQ. ROMAINE. Portier. (Dict. xixeet xxes.). B. − P. anal., vieilli. L'abbé Onuphre lui confia les fonctions d'ostiaire ou de portier, comptant sur la sagesse du jeune moine pour recevoir les étrangers (A. France,Étui nacre, Ste Euphr., 1892, p.71). − P. métaph. Sublime [la beauté], elle a pour prêtres les génies Qui communient De la lumière de ses yeux; Les temps sont datés d'elle et marchent glorieux, Selon que son vouloir les prend pour ostiaires (Verhaeren,Villes tentac., 1895, p.203). Rem. L'empl. du mot au fém. est exceptionnel: Quel irrésistible nécromant pourrait évoquer l'esprit de ces royales Ostiaires [les Reines du portail de la cathédrale de Chartres], les contraindre à parler, nous faire assister à l'entretien qu'elles ont peut-être (...) le soir (Huysmans, Cathédr., 1898, p.253). REM. Ostière, subst. fém.,vx. Porte. Gueux de l'ostière. ,,Mendiant qui allait de porte en porte`` (Littré; ds dict. xixes. et Lar. 19e-20e). Prononc.: [ɔstjε:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. a) Subst. masc. fin xives. [ms.] hostier «portier des ordres mineurs» (Office des ordres, Richel. 994, fo44c ds Gdf.); xves. [ms.] hostiaire (op. cit., Richel. 995, fo44d, ibid.), attest. isolées; b) 1832 au plur. «hommes qui composaient la garde des rois de France, jusqu'à Philippe-Auguste» (Raymond); 2. subst. fém. 1505 ostiaire «porte» (Ordonnance de la tasche de Brou touchant l'esglise, ap. J. Baux, Hist. de l'église de Brou, 2eéd., p.311 ds Gdf.); en partic. 1534 gueux de l'hostiaire «mendiant qui va de porte en porte» (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, I, p.20); la graph. ostière att. dep. 1566 (H. Estienne, Apol. pour Her., ch. 39 [II, 404] ds Hug.) est celle retenue dans la lexicogr. à partir de Cotgr. 1611. Empr. au lat. ostiarius «portier, concierge», en lat. médiév. «portier des ordres mineurs» (ds Nierm.), dér. de ostium «entrée, porte», lui-même de os, oris «bouche, gueule, entrée»; cf. l'a. prov. ostiari «portier», hapax (ds Rayn.). |