| OPPORTUNISME, subst. masc. A. − Ligne de conduite politique dans laquelle la tactique se détermine d'après les circonstances, en transigeant, si nécessaire, avec les principes. La querelle stérile de l'opportunisme et du radicalisme (Jaurès,Armée nouv., 1911, p.350): . Plus de principes, rien qui soit juste ou injuste, avec la doctrine de l'opportunisme. À quatre heures, le gouvernement trouve que les coquins sont indignes de tout pardon; à onze heures du soir, ces coquins sont dignes de toutes les miséricordes. Et de la politique, l'opportunisme descendra bientôt dans la pratique de la vie, et il y aura de l'opportunisme dans l'honneur, dans la morale, etc.
Goncourt,Journal, 1880, p.77. B. − Comportement d'une personne qui agit en fonction des circonstances et sait exploiter les occasions; parfois péj., aptitude à saisir toutes les occasions avantageuses. À ces mots, face à face, l'occasion lui apparut. Admirable d'instinct, d'opportunisme, elle dit... (Montherl.,Songe, 1922, p.66).L'amour absolu n'existe pas plus que le parfait gouvernement, et l'opportunisme du coeur est la seule sagesse sentimentale (Maurois,Climats, 1928, p.268).V. supra ex. Prononc. et Orth.: [ɔpɔ
ʀtynism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1876 (Journal Officiel, 13 juillet, p.5090, 1recol. ds Littré Suppl. 1877). Dér. de opportun*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 52. |