| OLIVE, subst. fém. I. − Vx, poét. Olivier. Un rameau d'olive; Jésus au jardin des Olives. Je traversais de sombres forêts de benjoins, de bois d'olive (Bern. de St-P.,Harm. nat.,1814, p.93): 1. ... c'est dans cette caverne du pied du mont des Olives que le Christ se retirait, suivant les traditions, pour échapper quelquefois à la persécution de ses ennemis et à l'importunité de ses disciples...
Lamart.,Voy. Orient, t.2, 1835, p.30. − P. méton. Branche d'olivier. L'olive est le symbole de la paix. Au-dessus, par un triple hommage, Je couronne l'auguste image De laurier, d'olive et de fleurs (Fontanes,OEuvres, t.1, Odes et poèmes, 1821, p.182). ♦ Expr. Joindre l'olive aux lauriers. ,,Faire la paix après des victoires`` (Ac. 1798-1878). II. A. − Courant 1. Petit fruit à noyau produit par l'olivier, de forme ovale, de couleur verdâtre tirant sur le vert brun, et dont on extrait de l'huile de table. Cueillette, récolte des olives; fouler, presser des olives; huile d'olive vierge, surfine. Parmi les corps gras, l'huile d'olive est celui que le foie supporte le mieux (Ac. Gastr.1962). − ART CULIN. Olives farcies aux câpres, aux anchois; canard aux olives; les olives se servent comme hors-d'oeuvre. Félicie, mettez-moi une côtelette sur le feu et portez-moi le pot d'anchois avec les olives noires (Pagnol,Marius,1931, iv, 5, p.225): 2. Les olives peuvent être cueillies vertes, avant maturité, et conservées dans la saumure pour être consommées nature. De même, les olives peuvent être cueillies noires et, après passage dans une saumure bouillante, salées et conservées dans l'huile.
Clém.Alim.1978. − PHARMACOL. L'huile d'olive est excellente contre la constipation à la dose d'une cuillérée à bouche le matin dans du lait chaud (Duq.Plantes1974). 2. Couleur d'olive ou, en appos., couleur olive. Couleur verte légèrement passée, tirant un peu sur le brun. MmeCambon me faisait compliment sur ma redingote à l'artiste, couleur olive avec revers en velours (Stendhal,H. Brulard, t.1, 1836, p.430).Là où les autres rougissent, lui devenait couleur d'olive (Druon,Poisons couronne,1956, p.185). − Absol., avec valeur d'adj. inv. Un manteau, une robe olive; des murs olive. Que dirais-tu, Marinoni, si tu voyais ton maître revêtir un simple frac olive? (Musset,Fantasio,1834, i, 3, p.200): 3. Il me fit asseoir à contre-jour, dans cette bergère de velours olive qui était toujours placée près du bureau, comme un prie-Dieu au seuil d'un confessionnal.
Martin du G.,In memor.,1921, p.573. ♦ En appos. ou en compos. Un lit en serge d'Aumale vert-olive (Jouy,Hermite, t.2, 1812, p.56). − Empl. subst. masc. Couleur d'olive. [Chez les peintres contemporains] Le terreux et l'olive ont tellement dominé leur couleur, que la nature est discordante à leurs yeux, avec ses tons vifs et hardis (Delacroix,Journal,1829, p.345).Un corsage d'hermine à manches d'un olive éteint (Huysmans,Oblat, t.1, 1903, p.145). B. − P. anal. (de forme) 1. [Pour désigner certains objets oblongs et arrondis] Collier en véritables perles de culture fermoir olive or (Catal. jouets [Louvre], 1936). a) AMEUBL., DÉCOR. Ornement de bois ou d'autre matière, utilisé comme pendentif pour des rideaux, des abat-jour, etc. (Dict. xixeet xxes.). b) MERCERIE − Bouton de forme ovale: 4. Ce jour-là, au moment où je déboutonnais mon corsage (les olives de cristal résistaient), je ne sais pourquoi, je me pris à regarder Jacques d'un oeil plus attentif.
Daniel-Rops,Mort,1934, p.296. − MODE. Petit morceau de bois de forme allongée, recouvert de passementerie, pour boutonner les brandebourgs: 5. La redingotte [sic] à brandebourgs lavés par des averses, et dont les olives avaient l'indiscrétion de laisser voir leurs moules, témoignait par sa forme d'une élégance disparue.
Balzac,Pts bourg.,1850, p.76. c) ÉLECTR. Interrupteur de forme ovale placé sur un fil électrique. (Dict. xxes.). d) PÊCHE. Plomb de forme ovale, percé en son milieu, utilisé pour lester les gros flotteurs ou les lignes de fond (d'apr. Pollet 1970). L'Olive de plombée et les chaînettes d'émerillons (Genevoix, Boîte à pêche,1926, p.84). e) SERR. Bouton de porte ou de serrure, de forme ovale. (Dict. xixeet xxes.). f) TECHNOL. Attache métallique de forme allongée, servant à relier deux câbles en acier. Les olives sont surtout utilisées pour les sauvetages, lorsqu'une longueur de câble est insuffisante pour remonter l'accidenté (Gautrat1970). 2. ANAT. Olive bulbaire. ,,Chacun des deux noyaux gris bulbaires en connexion avec les voies vestibulaires et cérébelleuses`` (Méd. Biol. t.3 1972). − Absol. L'olive est une lamelle de substance grise repliée sur elle-même, formée d'un nombre incalculable de cellules nerveuses (G. Gérard, Anat. hum.,1912, p.346). 3. ARCHIT. Chacune des ,,perles oblongues servant de motif de décoration sur des baguettes ou de petites moulures à profil convexe`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). 4. ZOOL. Mollusque gastéropode univalve à coquille ovale: 6. Les récifs de coraux qui bordent la pointe Vénus jusqu'à Papeïti sont peuplés de toutes ces belles coquilles qui séduisent l'oeil par leurs couleurs variées et leur poli, telles que porcelaine, olives, cônes, vis, etc.
Dumont d'Urville,Voy. Pôle Sud, t.4, 1842, p.318. 5. Au plur., arg. Testicules. Changer l'eau des olives. ,,Uriner`` (Car. Argot 1977). Prononc. et Orth.: [ɔli:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «olivier» (Roland, éd. J. Bédier, 72) fréq. jusqu'au xvies. (v. Hug.) ne subsiste que dans le lang. poét., dans des expr. telles que rameau, branche d'olive, Jardin, Montagne des Olives p. réf. à la Bible; 2. ca 1200 «fruit de l'olivier» (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 183, 3) ; 3. a) 1694 «ornement en forme d'olive, en architecture» (Corneille); b) 1801 «sorte de mollusque» (Lamarck, Système des animaux sans vertèbres, p.73); c) 1878 anat. (Lar. 19e Suppl.); 4. 1699 adj. inv. «qui est de la couleur de l'olive» (Guiffrey, Inventaire du mobilier de Louis XIV, t.2, p.1699: Une pièce d'etoffe des Indes, fond olive). Du lat. oliva «olivier» et «fruit de l'olivier». Fréq. abs. littér.: 307. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 398, b) 611; xxes.: a) 353, b) 425. Bbg. Eringa (P.). Lexical semantic loans and their reinterpretations. Folia ling. 1977, t.11, p.60. _Quem. DDL t.12, 18, 21. |