| ODÉON, subst. masc. A. − ANTIQ. Théâtre gréco-romain, généralement ouvert, dont les sièges s'élèvent en gradins, et destiné à des auditions de chant et de musique (d'apr. Lavedan 1964). Le plus magnifique odéon de l'antiquité était celui que Périclès fit bâtir dans la ville d'Athènes (Ac).Tous deux se confiaient (...) qu'un jour (...) ces gaulois (...) entreprendraient de rebâtir les sept merveilles du monde, un phare d'Alexandrie en fer ajouré, des jardins suspendus sur des buttes, un panthéon, un odéon (Giraudoux,Simon,1926, p.29). B. − THÉÂTRE. Nom d'un théâtre parisien, devenu une annexe de la Comédie-Française. [George Sand] joua Agnès de Méranie et fit ensuite un essai fort curieux, qui fut de jouer la tragédie classique à l'Odéon. Cela n'était ni dans son air ni dans sa voix (Sand,Hist. vie, t.1, 1855, p.226): . La direction de l'Odéon n'a rien fait pour la pièce. Au contraire! Le jour de la première, c'est moi qui ai apporté de mes mains les accessoires du premier acte. Et à la troisième représentation je conduisais les figurants.
Flaub.,Corresp.,1872, p.343. REM. 1. Odéonesque, adj.Qui a les caractéristiques du théâtre de l'Odéon. L'homme de qui la foule française s'est éprise à toutes les époques est fait sur un certain type théâtral, odéonesque: François Ier, Henri IV, La Fayette (Barrès,Appel soldat,1900, p.57). 2. Odéonien, -ienne, adj.De l'Odéon. Pour remplir les longs entr'actes de la Petite Baronne, (...) il [le directeur] avait rétabli l'orchestre; non le vieil orchestre odéonien qui râpait des valses surannées, mais un double quatuor de virtuoses choisis (Coppée,Idylle pendant siège,1874, p.96).Il se pourrait que nous vissions Anna Karénine ou Résurrection sous l'architrave odéonienne (Proust,Sodome,1922, p.935). Prononc. et Orth.: [ɔdeɔ
̃]. Ac. 1762-1835: odéum, -on; 1878: odéon, -um; 1935: odéon. Étymol. et Hist. 1547 odeum (J. Martin, Arch. de Vitruve, V, 9 ds Gdf. Compl.); 1676 odée (Félibien); 1762 odéon (Ac.). Empr. du lat. odeum «petit théâtre», empr. du gr. ω
̓
δ
ε
ι
ο
ν proprement «construction destinée à des concours musicaux» (du gr. α
̓
ε
ι
́
δ
ω «chanter», cf. aède). Fréq. abs. littér.: 446. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 323, b) 1817; xxes.: a) 805, b) 161. Bbg. Archit. 1972, p.152. |