| OCHLOCRATIE, subst. fém. POL., péj. Gouvernement où le pouvoir est aux mains de la multitude, la populace. Désordres de l'ochlocratie; dégénérer en ochlocratie. Les gueux attaquent le droit commun; l'ochlocratie s'insurge contre le démos. Ce sont des journées lugubres; car il y a toujours une certaine quantité de droit même dans cette démence, il y a du suicide dans ce duel; et ces mots, qui veulent être des injures, gueux, canaille, ochlocratie, populace, constatent, hélas! plutôt la faute de ceux qui règnent que la faute de ceux qui souffrent (Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.407).L'ochlocratie perdit la république d'Athènes, et rendit possible en France le règne de la Terreur (Bach.-Dez.1882).En Allemagne, dès le début de 1790, Schlozer, sans désavouer les principes libéraux, se mit à attaquer l'«ochlocratie», la tourbe démagogique qui dominait en France (Lefebvre,Révol. fr.,1963, p.212).Prononc. et Orth.: [ɔklɔkʀasi]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1568 (L. Leroy, Polit. d'Arist., p.584). Empr. au gr.
ο
χ
λ
ο
κ
ρ
α
τ
ι
́
α «gouvernement exercé par la multitude», formé de ο
χ
λ
ο
ς «foule, populace» et de l'élém. -κ
ρ
α
τ
ι
α, de κ
ρ
α
τ
ε
́
ω «être le maître». Bbg. Dub. Pol. 1962, p.354. |