| OBTUSION, subst. fém. État obtus. A. − Vieilli. [Correspond à obtus B 1] Manque de finesse. L'obtusion du toucher (Littré). B. − [Correspond à obtus B 2] Lourdeur, manque de finesse, de sensibilité. L'autre jour, quand mademoiselle racontait «la mésange», plusieurs de ses élèves, −aux phrases du commencement, −restaient distraits, à peine intéressés, −Gillon, par exemple, −c'était déjà l'obtusion intellectuelle (Frapié,Maternelle,1904, p.145): . Le dominateur froid et égoïste, insensible au danger, rigide dans le devoir et dans l'honneur, donne de rudes figures de soldats, de fonctionnaires et de paysans têtus. Quelques-uns alternent l'obtusion et les explosions affectives, coupent de fureurs orageuses un calme imperturbable et épais.
Mounier,Traité caract.,1946, p.368. − PSYCHIATRIE. Diminution plus ou moins marquée de la perméabilité mentale et de la conscience caractérisée essentiellement par la difficulté de compréhension, la lenteur de l'idéation et des réponses, un degré plus ou moins marqué de désorientation et parfois une somnolence plus ou moins accusée (d'apr. Porot 1960 et 1975). [Le délire paludéen] se présente surtout comme un état de confusion mentale avec asthénie, obtusion psychique (Vincent, Rieux dsNouv. Traité Méd. fasc. 5, 11924, p.175). Prononc.: [ɔptyzjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1605 (Le Loyer, Discours et histoires des Spectres, livre II, p.87); de nouv. 1773 (Rétif de La Bretonne, Le Ménage parisien, 1repart., p.26), puis 1868 (Littré). Empr. au b. lat. obtusio, -onis «état de ce qui est émoussé», proprement «action de battre, coup», formé sur le supin obtusum de obtundere, v. obtus. Fréq. abs. littér.: 18. |