| * Dans l'article "OBJET,, subst. masc." OBJET, subst. masc. I. − [Dans une visée concrète] A. − Tout ce qui, animé ou inanimé, affecte les sens, principalement la vue. Comment analyser les impressions qui résultent de la vue de ces objets gigantesques et menaçans, dont l'immensité est si disproportionnée à la foiblesse de nos organes? (Crèvecoeur,Voyage, t.2, 1801, p.184).Revenu à moi, non je n'oublierai jamais la sensation que m'a fait éprouver le premier objet offert à ma vue: Napoléon, la figure penchée sur mon visage, me considérant avec l'expression du plus grand intérêt (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.328).Nous avons déjà vu que la convergence des yeux n'est pas cause de la profondeur et qu'elle présuppose elle-même une orientation vers l'objet à distance (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p.300): 1. ... la maison est de prime abord un objet à forte géométrie. On est tenté de l'analyser rationnellement. Sa réalité première est visible et tangible.
Bachelard,Poét. espace, 1957, p.59. SYNT. Objet animé, inanimé, inerte, concret, matériel, extérieur, éloigné, proche, observable, sensible, visible; objets environnants; distinguer, percevoir les objets. − Spécialement ♦ ASTRONOMIE Objet (céleste). Corps céleste dont les caractéristiques ne sont pas encore parfaitement déterminées. Objet diffus. Si nous ne pouvons pas «résoudre» ces nébuleuses, ce serait à cause de la petitesse extrême des composantes, et non pas parce que ces objets célestes sont excessivement éloignés (H. Poincaré,Hyp. cosmogon., 1911, p.269): 2. C'est par hasard que W. Herschel, qui recherchait des étoiles doubles, découvrit en 1781 la planète nommée plus tard Uranus; dans le champ de l'oculaire à fort grossissement adapté au télescope de 7 pieds, l'objet avait un diamètre apparent perceptible; on reconnut bientôt qu'il avait été observé comme étoile à plusieurs reprises depuis 1690.
Hist. gén. sc., t.3, vol.1, 1961, p.148. Objet spatial. ,,Corps céleste artificiel dont l'orbite n'a pas été calculée`` (Pinder-Rouss. 1971). Objet volant non identifié (abrév. ovni). Phénomène spatial aérien insolite dont on ne peut formellement expliquer l'origine, qui se présente sous une forme sphérique, discoïdale, elliptique, fusiforme (ou plus complexe) apparaissant et disparaissant soudainement et silencieusement, variant en luminosité et en couleur et pouvant avoir des effets secondaires souvent perturbants sur l'environnement. Pour la première fois, en français, voici un panorama des observations faites en Chine sur des objets volants non identifiés (OVNI) (Sc. et Avenir, no434, avr. 1983, p.6).♦ OPT. ,,Point de départ, réel ou virtuel, des rayons lumineux divergents que l'on observe à l'aide d'un système optique`` (Sc. 1962). D'une façon générale, on peut dire qu'un point est objet réel par rapport à un système si le faisceau de rayons ayant ce point pour sommet est un faisceau divergent pour la face d'entrée du système. Il est un objet virtuel si le faisceau dont il est le sommet est convergent pour la face d'entrée du système (Encyclop. Lar.t.21968, p.482a). B. − Chose solide, maniable, généralement fabriquée, une et indépendante, ayant une identité propre, qui relève de la perception extérieure, appartient à l'expérience courante et répond à une certaine destination. Collection, ensemble d'objets; vente d'objets; prendre, renverser, soulever un objet. A chaque nouveau colis, la foule frémissait. On se nommait les objets à haute voix. «Ça, c'est la tente-abri... ça, ce sont les conserves... la pharmacie... les caisses d'armes...» (A. Daudet,Tartarin de T., 1872, p.46).Elle prenait les objets un à un, les palpait, puis les rangeait dans sa valise, avec une lueur de contentement au fond des yeux (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p.159): 3. Ceux qui affirment sur les choses la maîtrise la plus autoritaire ne sont pas les plus humains de tous. Eux aussi, comme ceux qui se laissent modeler par elles, ont vidé les choses de la tendresse et du respect humains. Les objets ne sont plus pour eux que des objets, évacués de présence, d'appels, de connivences échangées des uns aux autres et d'eux à nous. Ils y gagnent évidemment un sentiment d'aisance parmi les choses, soumises sous leur main à un multiple et souple esclavage.
Mounier,Traité caract., 1946, p.80. [Distingué des êtres animés et des éléments naturels] C'est en vain qu'on brise avec les objets et les êtres extérieurs (Maine de Biran,Journal, 1816, p.177).Les plus cultivés d'entre nous se surprennent ainsi à peupler les objets, le monde animal, la nature, l'événement, de volontés malveillantes dirigées contre nous (Mounier,Traité caract., 1946, p.128).[Symbole de ce qui est inanimé et n'a aucune volonté propre] Sous ces regards inquisiteurs, je me sentais devenir un objet, une fleur en pot (Sartre,Mots, 1964, p.72).La mort, quel déshonneur! Devenir soudain objet... (E.-M. Ciorands Le Monde, 5 août 1983, p.13).− [Avec déterminant évoquant une caractéristique de nature, permanente ou circonstancielle] ♦ Objet bizarre, coloré, élastique, fragile, lourd; objets disparates, divers, hétéroclites; menus, petits objets. Les beaux objets réalisés d'une main heureuse sont tout naturellement «continués» par la rêverie du poète (Bachelard,Poét. espace, 1957, p.89). ♦ Objet chinois, japonais; objet colonial, étranger, exotique. Les trouvailles de vases crétois ou égéens jusque dans la Haute-Égypte, et réciproquement celles d'objets égyptiens en Crète (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p.83). ♦ Objet de bois, de bronze, de métal, métallique. Les nefs (...) rapportèrent la victoire, des nègres, des objets d'ivoire d'or et d'airain (Adam,Enf. Aust., 1902, p.197). ♦ Objet fabriqué, moulé, sculpté, travaillé; objet artisanal, industriel. Paul Valéry séjourne longtemps devant l'idéal d'un objet modelé, d'un objet ciselé qui justifierait sa valeur d'être par la belle et solide géométrie de sa forme en se détachant du simple souci de protéger sa matière (Bachelard,Poét. espace, 1957, p.106).Dans le prix de tout objet manufacturé une valeur est ajoutée à chaque stade (Lesourd-Gérard,Hist. écon., 1968, p.125). ♦ Objet caché, exposé. M. Ossowiecki est capable de retrouver des objets perdus ou volés (Amadou,Parapsychol., 1954, p.129).Objet trouvé. Objet perdu par son propriétaire et retrouvé par quelqu'un d'autre. Aller au bureau des objets trouvés. ♦ Objet précieux, objet de valeur. Objet qui a une grande valeur marchande. L'année dernière, cinq dames en voiture ont emporté divers objets précieux dans leurs manchons (Michelet,Journal, 1835, p.217). ♦ Objet d'art. Objet ayant une valeur artistique. V. inventaire I A 3 ex. de Lacretelle.Objet mobilier. Objet de la nature des meubles: 4. En orfèvrerie, le xixesiècle n'a guère produit d'objets mobiliers. Les très rares meubles de vermeil ou d'argent doivent leur existence à des circonstances bien particulières.
Grandjean,Orfèvr. XIXes., 1962, p.55. − [Avec déterminant évoquant l'usage auquel est destiné l'objet] ♦ Objet usuel, d'usage courant, de première nécessité. Ils examinent longuement les objets familiers: le rouleau, la herse, la charrue, le tarare (Giono,Colline, 1929, p.76). ♦ Objet de consommation courante, d'échange, de négoce. C'étoient les jésuites du Canada et de la Louisiane, qui avoient (...) découvert de nouveaux objets de commerce pour les teintures et les remèdes (Chateaubr.,Génie, t.2, 1803, p.411). ♦ Objet de fantaisie (v. fantaisie A 2 a), de luxe. La maison entière était un bazar; tous les étages étaient encombrés d'objets de pacotille, de marchandises hétéroclites, d'articles de bric-à-brac (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.426). ♦ Objet de literie, de quincaillerie. Cet appoint apporté par le lait garantissait les besoins supplémentaires du foyer: les épices, les objets de mercerie, le sel de la soupe, la lumière (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p.234). ♦ Objet de cuisine. Eugénie se mit à ranger le linge, les objets de toilette que son cousin avait apportés (Balzac,E. Grandet, 1834, p.128).Le colporteur offrant tous objets de ménage ou personnels non fournis par la terre (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p.121). ♦ Objet religieux, sacré; objet de piété. Il faut (...) qu'une fois conçu et idolâtré l'objet du culte revienne transfigurer et parfaire toutes les ébauches de l'action et toutes les oeuvres incomplètes (Blondel,Action, 1893, p.310).S'il n'est plus objet de culte, le totem ne meurt pas pour cela (Philos., Relig., 1957, p.48-5). ♦ POSTES ET TÉLÉCOMM. Objet de correspondance. Jusqu'à présent, plus de 800 machines à affranchir les objets de correspondance et de 400 machines à affranchir et à enregistrer les objets recommandés sont en service (Admin. Postes et Télécomm., 1964, p.18).Objet recommandé. Objet de correspondance envoyé en recommandé. V. ex. ci-dessus. Rem. Le terme chose recouvre un ensemble de réalités plus large et plus vague que objet: il désigne, en quelque sorte, tout ce qui existe (concrètement), sans les limitations qui distinguent ce que l'on nomme objet, c'est-à-dire, principalement, dimensions limitées, maniabilité et destination. Voir A. Moles ds Communications no13, 1969, p.5. C. − P. ext. 1. Tout élément ayant une identité propre, produit par un art ou une technique et considéré dans ses rapports avec cet art ou cette technique. Objet plastique, musical. L'on en était réduit à n'appréhender l'objet sonore que sous les deux formes sous lesquelles il se manifestait: soit sous forme de projet, la partition, soit sous forme du «souvenir» de l'exécution (Schaeffer,Rech. mus. concr., 1952, p.144). Rem. L'objet sonore peut, d'apr. Mus. 1976, ,,se définir de deux manières, complémentaires l'une de l'autre. 1oD'une manière psycho-physiologique, c'est un phénomène sonore ayant à la fois un caractère d'unité (perçu comme un seul phénomène) et un caractère de complétude (perçu comme entier et terminé). 2oD'une manière physique, c'est un phénomène sonore susceptible d'une représentation tridimensionnelle en fonction des axes temps, intensité, fréquence``. ♦ P. anal. Objet mathématique. V. logique1ex. 4. 2. Vieilli. Synon. de chose.La dentelle seule déguisait ce que sa personne offrait de désirable, et l'on sait comment la dentelle déguise ces objets-là (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.294). II. − [Dans une visée abstr., souvent p. oppos. à sujet] A. − PHILOSOPHIE 1. Ce qui a une existence en soi, indépendante de la connaissance ou de l'idée que peut en avoir l'être pensant. Aimer Dieu vous ramène toujours, en dernière analyse, à la vie, qui comprend le fini, le moi et le non-moi, un sujet et un objet, de même qu'elle comprend aussi l'infini, c'est-à-dire une intervention de l'être universel par laquelle le moi et le non-moi, le sujet et l'objet, se distinguent tout en s'unissant (P. Leroux,Humanité, 1840, p.205).Le comportement humain s'ouvre à un monde (Welt) et à un objet (Gegenstand) par-delà les ustensiles qu'il se construit, il peut même traiter le corps propre comme un objet (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p.377): 5. L'esprit s'éveillant à la vie intérieure est pourtant en quête d'un objet. Il renonce à l'objet que l'action propose pour un objet de nature différente, mais ne peut se passer d'objet: son existence ne peut se fermer sur elle-même. Les mouvements intérieurs ne sont nullement objet, ils ne sont pas sujet non plus en ce qu'ils sont le sujet qui se perd, mais le sujet peut à la fin les ramener à lui-même et comme tels ils sont équivoques; à la fin la nécessité d'un objet, ce qui revient à dire: de sortir vraiment de soi, se fait impérieuse.
G. Bataille,Exp. int., 1943, p.181. 2. Vieilli, rare. [Chez Descartes, repris par Renouvier] Ce qui est pensé ou représenté par l'esprit, indépendamment de toute réalité lui correspondant et du sujet ou de l'acte par lequel il est pensé ou représenté. La conformité alléguée entre le sujet et l'objet, entre le représenté en soi et le représenté dans la représentation, démontre qu'en voulant poser autre chose que la représentation, c'est encore elle, elle seule que l'on pose (Ch. Renouvier, Essais de crit. gén., 1eressai, Traité de logique gén. et de logique formelle, 2eéd., Paris, 1875, p.36). B. − Cour. Ce sur quoi porte un procès ou un processus, ou ce à quoi il tend. 1. [À propos de l'activité de l'esprit en gén.] Ce à quoi s'applique cette activité. Objet(s) d'entendement, de pensée. Combien de fois, sans nous rien dire, nous eûmes la certitude que le même objet nous occupoit également! (Fiévée,Dot Suzette, 1798, p.147).Cette correspondance de généralités de mots et de pensées méconnue par Condillac à un point qui prouve combien peu ses idées étoient développées sur ces objets importans (Bonald,Législ. primit., t.1, 1802, p.307).L'esprit peut (...) revenir à ses soins ordinaires, ce qui se fait sans qu'on y pense, et, par le désarroi d'une rêverie sans objet fixe, ramène l'ennui (Alain,Beaux-arts, 1920, p.268). 2. Gén. au sing. [À propos d'une manière d'être ou d'une activité particulière] a) Gén. hors loc., souvent avec un compl. subst. prép. de
α) Domaine des sentiments et de la volonté − Ce qui donne matière à une réaction affective, ce qui est cause ou motif d'un sentiment. Ceux qui ont perdu un être aimé qu'ils ne revoient jamais en dormant (...). Dans leur impuissance à se représenter l'objet de leur douleur, ils s'accusent presque de n'avoir pas de douleur (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.490).V. affermi ex. 10. SYNT. Objet de dégoût, de mépris, d'épouvante, d'étonnement, d'horreur, de terreur, d'extase, de jouissance, de jalousie, de rancune, de ressentiment, de sentiments. − Ce sur quoi portent ou ce vers quoi sont dirigés une réaction affective, un état d'âme et sa manifestation. Madame Grandet, qui regarda sa fille avec cette intuition sympathique dont sont douées les mères pour l'objet de leur tendresse, et devina tout (Balzac,E. Grandet, 1834, p.96).Maintes fois il avait essayé d'aider le curé au patronage, au cercle d'études, et toujours perclus de honte, stupide, objet de risée, était rentré dans sa nuit (Mauriac,Baiser Lépreux, 1922, p.154).Il n'a pas pris part à vos complots, il a été élevé loin de moi et ne peut pas me haïr; ou s'il me hait, l'objet de sa haine est un être abstrait, sans rapport avec moi-même (Mauriac,Noeud vip., 1932, p.201). SYNT. Objet d'admiration, d'adoration, d'amour, d'attachement, d'idolâtrie, de respect, de tendresse, de vénération; objet de sollicitude; objet de plaisanteries, de railleries. ♦ En partic. [Sans compl. subst. prép. de, mais souvent avec déterm. adj.] Vieilli. Femme aimée, p. ext., personne aimée (homme ou femme). Objet adoré, chéri, jeune objet; adorer un objet. Je ne puis ni supporter l'éloignement de l'objet auquel mon sort est lié, ni m'astreindre à son exigence (Staël,Lettres jeun., 1791, p.471).Pour que le seul remplacement de la femme, comme objet aimé, par un jeune homme, déclenchât aussitôt autour de celui-ci tout le processus de complications sociales qui se développent autour d'une liaison ordinaire (Proust,Sodome, 1922, p.1059): 6. Si un de ces garçons aime un objet indifférent, armez en lui l'ambition contre l'amour. Faites-lui sentir qu'il est honteux à un coeur de soupirer pour un objet insensible, ou qui lui en préfère un autre.
Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.332. Arg., vieilli. Amant(e). Je parvins avec elle (...) à la porte du repaire où elle comptait retrouver son objet (Vidocq,Mém., t.3, 1828-29, p.197).Pour qu'on te fasse voir ton objet dans son paradis, il faut prendre Cydalise et avoir l'air d'entrer là, par suite d'une erreur de bonne, avec ta particulière (Balzac,Cous. Bette, 1846, p.383).Depuis lors à son sujet Mon coeur battit la breloque, Quand j'appris que mon objet M'accordait la réciproque (Fleur de thé) (Delesalle,Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p.194).♦ PSYCHANAL. Ce qui est en dehors du moi et vers quoi tend la pulsion. Objet d'amour; choix, perte d'objet. Le désir tyrannique d'être aimé, la prédominance du souci du moi sur le souci de l'objet sexuel, voire sur le souci hétérosexuel tout court (Mounier,Traité caract., 1946, p.145).Combien de gens se croient amoureux parce qu'ils projettent sur l'objet une image intérieure (Choisy,Psychanal., 1950, p.176): 7. Le tableau symptomatique (...) de la démence précoce ne se compose pas uniquement des symptômes découlant du détachement de la libido des objets et de son accumulation dans le moi, en qualité de libido narcissique. Une grande place revient plutôt à d'autres phénomènes se rattachant aux efforts de la libido de retourner aux objets...
Freud,Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p.451. Objet partiel. ,,Partie ou fragment du corps pris pour objet de pulsions partielles`` (Fedida 1974). Ainsi les premières relations sont vécues en termes d'objets partiels: bon ou mauvais sein selon que le besoin oral est gratifié ou frustré (Encyclop. univ.t.61970, p.210c).Objet transitionnel. ,,Objet que le sujet traite comme étant à mi-chemin entre lui-même et une autre personne`` (Rycr. 1972): 8. Pour D. W. Winnicott, l'accès à la perception d'un objet nettement différencié du sujet et à la relation d'objet proprement dite est favorisée par l'«objet transitionnel». On remarque que, bien souvent entre quatre et douze mois, l'enfant suçote un coin de couche ou de couverture, objet dont il ne veut se séparer à aucun prix, surtout au moment de l'endormissement. Cet objet intermédiaire «entre le pouce et l'ours de peluche» est aussi la «première possession de quelque chose qui n'est pas moi».
Encyclop. univ.t.61970, p.210b et c. Relation d'objet. ,,Relation du sujet à son objet`` (Rycr. 1972). H. Ezriel, à partir de sa pratique des cures psychanalytiques en groupe, met l'accent sur le désir des patients d'établir une relation d'objet particulière, ici et maintenant, avec le psychanalyste, relation qui peut être déplacée défensivement sur un autre membre (Encyclop. univ.,t.8,1970,p.52a).V. aussi ex. 8.− Ce vers quoi tend le désir ou la volonté. Objet de la convoitise de qqn, objet du désir. Il s'assit à portée de l'urne métallique où rayonnaient, tendre objet de ses voeux, les cinq cents louis d'or promis au vainqueur (Cladel,Ompdrailles, 1879, p.297).Âme d'ambitieux, assez lucide, assez séparé des hommes ou assez malade pour mépriser tous les objets de son ambition, et son ambition même? (Malraux,Cond. hum., 1933, p.224).Chacun de tes rapports avec l'homme et avec la nature, écrit Marx, doit être une manifestation déterminée et correspondant à l'objet de ta volonté de la réalité individuelle (Lacroix,Marxisme, existent., personn., 1949, p.39).
β) Domaine de l'activité − Ce à quoi s'applique une activité (dans sa réalisation ou dans son résultat). Je n'aurai d'amour que pour les belles choses, et ne proposerai à mon activité d'autre objet ici-bas (Renan,Avenir sc., 1890, p.490).Tel a été l'objet du décret du 29 juillet 1958 qui crée une licence d'histoire de l'art et d'archéologie (Encyclop. éduc., 1960, p.230). SYNT. Objet de connaissance, de contemplation, de controverse, de discussion, d'enquête, d'étude, d'examen, d'expérience, d'investigation, de méditation, de recherches, de réflexion, de spéculation, de transactions, de travaux; objet de la chimie, de la linguistique; objet d'un chapitre, d'un traité. ♦ ADMIN. Matière traitée. Objet d'une réunion. Il est recommandé: (...) de dactylographier en lettres minuscules, sans soulignement, le texte relatif à l'«objet» (Spr.1967, p.210). ♦ DR. Ce sur quoi porte un droit, une procédure, un acte juridiques. Objet d'un litige. Le débiteur obligé à fournir une caution doit en présenter une qui ait la capacité de contracter, qui ait un bien suffisant pour répondre de l'objet de l'obligation (Code civil,1804, art.2018, p.362): 9. L'objet d'un contrat, ou plus exactement l'objet des obligations qu'il fait naître, est la prestation imposée aux parties par ce contrat. Il doit être certain, c'est-à-dire déterminé ou déterminable par les éléments du contrat, possible (ainsi, lorsque la chose a péri en totalité, il est considéré que l'objet n'est pas possible)...
Encyclop. Lar.t.31968, p.614a. − Ce que l'on pose comme finalité de l'activité, de son moyen ou de son résultat. Synon. but, fin, objectif.Poursuivre un double objet. Le premier objet de toute constitution doit être de défendre la liberté publique et individuelle contre le gouvernement lui-même (Robesp.,Discours, Constit., t.9, 1793, p.496).La force armée a trois objets différents (Constant,Princ. pol., 1815, p.109).L'objet de ces enduits vitreux est de rendre la pâte imperméable (Al. Brongniart, Arts céram., t.1, 1844, p.172): 10. Une analyse complète d'Eurêka: n'étant pas actuellement mon dessein, je ne parlerai presque point de l'usage fait par l'auteur, de l'hypothèse de Laplace. L'objet de Laplace était restreint. Il ne se proposait que de reconstituer le développement du système solaire.
Valéry,Variété[I], 1924, p.135. ♦ Loc., vieilli ou littér. Remplir son objet. Accomplir ce qui était assigné, atteindre ce qui était visé. Synon. remplir son office*.En nous constituant sur le pied de guerre, nos ennemis ont déjà rempli leur objet (Robesp.,Discours, Guerre, t.8, 1792, p.151).Au lieu de me retirer rapidement, après avoir rempli mon objet, et peut-être donné l'éveil à mes ennemis (Stendhal,Chartreuse, 1839, p.161).Remplir un objet. Un corps que constitue un tissu cellulaire très-souple, et dont les cellules communiquent entre elles par des pores, peut remplir cet objet (Lamarck,Philos. zool., t.2, 1809, p.76).Var. au plur. Il leur prescrira de concourir (...) à remplir les objets indiqués par ce mémoire (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.48).Manquer son objet. Ne pas atteindre ce qui était visé. Synon. manquer, rater son but.L'ambitieux qui a manqué son objet, et qui vit dans le désespoir (Chamfort,Max. et pens., 1794, p.26). b) Loc. en rapport, selon les cont., avec l'un ou l'autre des emplois distingués supra a.
α) Être/devenir l'objet de + subst. ♦ [Sentiment] Toute autre excellence, telle que celle de l'indépendance relativement à Dieu ou celle de l'ambition de commander aux autres, n'a pu être l'objet de l'orgueil de Lucifer (Théol. cath.t.4, 11920, p.399). ♦ [Réaction psychique ou sa manifestation] La réprobation dont il [tout délit] est l'objet résulte de sa délictuosité (Durkheim,Divis. trav., 1893, p.47). ♦ [Activité ou son résultat] Méthodes arithmétiques qui sont l'objet de ce traité (Lagrange,Résol. équations num., 1808, p. xxiii).Ce certificat devra suivre l'animal au cours de toutes les transactions dont il sera l'objet (Brion,Jurispr. vétér., 1943, p.276).Cette théorie, qui fut l'objet de vives controverses, est aujourd'hui solidement assise (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.650).
β) Faire l'objet de + subst. ♦ [Réaction psychique ou sa manifestation] Même chez les Bricard, gens un peu frustes, l'amitié de Juliette et d'Alain faisait l'objet de plaisanteries indulgentes (Van der Mersch,Invas. 14, 1935, p.240). ♦ [Activité ou son résultat] Les générations directes, qui font l'objet de ce chapitre (Lamarck,Philos. zool., t.2, 1809, p.89).Non plus que les livres, toujours remis à une prochaine fois, (...) ne vont faire l'objet de notre entretien (Mallarmé,Dern. mode, 1874, p.784).Les phénomènes graphiques ou la mesure du temps, qui font l'objet de la paléographie ou de la chronologie (L'Hist. et ses méth., 1961, p.670).
γ) Avoir pour objet − + subst.[Sentiment] Lorsque l'amour a pour objet une femme qu'on n'a jamais possédée (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p.88).[Activité ou son résultat] La philosophie naturelle, dit Barthez, a pour objet la recherche des causes des phénomènes de la nature, mais seulement en tant qu'elles peuvent être connues d'après l'expérience (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.194).On enseigne, sous le nom de cosmographie, des éléments d'astronomie, science qui a pour objet les astres, leur position, leurs mouvements et leur constitution physique (A. Danjon,Cosmogr., 1948, p.9).[Avec idée de finalité] Sous un régime d'égalité, toute épargne qui n'a pas pour objet une reproduction ultérieure ou une jouissance est impossible (Proudhon,Propriété, 1840, p.240).Ces écoles ont pour objet la formation des cadres supérieurs, techniques, professionnels et administratifs de l'agriculture (Encyclop. éduc., 1960, p.234). ♦ Prendre pour objet + subst.La philosophie qui prend pour objet l'esprit humain à l'état concret et vivant (P. Leroux, Humanité, 1840, p.142). − + de + inf.Viser à, avoir pour finalité de. Celle des fonctions du système nerveux, qui a pour objet d'envoyer le fluide subtil des nerfs aux fibres musculaires ou à leurs faisceaux (Lamarck,Philos. zool., t.2, 1809, p.142).L'ouverture de conversations tripartites ayant pour objet de soumettre des propositions au gouvernement australien et à moi-même (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.359).Les soins locaux ont pour objet de décaper les lésions (Quillet Méd.1965, p.301). ♦ Se donner pour objet de + inf.: 11. L'auteur n'insiste plus pour nous persuader que les Confessions avaient été écrites, en partie du moins, dans un but de santé publique. Elles se donnaient pour objet, nous dit-il plus franchement, de montrer quelle puissance a l'opium pour augmenter la faculté naturelle de rêverie.
Baudel.,Paradis artif., 1860, p.442.
δ) Sans objet. Sans fondement, sans raison (d'être). ♦ [En fonction d'adv.] Lutter, se passionner sans objet. Le poulain (...) Galopoit sans objet, se baignoit sans envie, Ou se reposoit sans besoin (Florian,Fables, 1792, p.82).Son oeil clair, jaune et dur tombait sur vous comme un rayon de soleil en hiver, lumineux sans chaleur, inquiet sans pensée, défiant sans objet (Balzac,Lys, 1836, p.49). ♦ [En fonction d'adj.] Besoin, jalousie, vérité sans objet. La société des nicolaïtes ne ressuscita pas après la Révolution comme celle des sulpiciens; le bâtiment de la rue Saint-Victor demeura sans objet (Renan,Souv. enf., 1883, p.164).Engagements contractés par un incapable, ou sans objet, ou dont la cause est illicite (Durkheim,Divis. trav., 1893, p.189): 12. ... la conscience du fait de sa mort faisait un affreux désert. Froid de métal. Que m'importait qu'il y eût d'autres gens à aimer? L'amour que je dirigeais vers lui, accompagné d'ébauches intérieures, d'échanges qui ne pouvaient avoir lieu qu'avec lui, était sans objet.
S. Weil,Pesanteur, 1943, p.144. 3. GRAMM. Complément d'objet ou objet a) GRAMM. TRADITIONNELLE
α) Terme de la proposition désignant la personne ou la chose sur laquelle porte l'action exprimée par le verbe. Certains verbes appellent nécessairement un complément d'objet (tantôt direct, tantôt indirect) et ne s'emploient jamais absolument; ce complément d'objet peut être dit objet essentiel: Alléguer des raisons. Attenter à ses jours (Grev.1975, § 195, p.158). ♦ (Complément d') objet direct. Complément d'objet directement rattaché au verbe (transitif) sans préposition, qui exprime l'objet, le résultat ou parfois le contenu de l'action, répond à la question ... qui? ... quoi? posée après le verbe et peut devenir sujet lorsque la proposition est tournée au passif (d'apr. Grev., 1975, § 195, p.158). Synon. vieilli régime* direct; abrév. c.o.d.L'accord dépend de la place du complément d'objet direct (Estaunié,Ascension M. Baslèvre, 1919, p.96).La plupart des grammairiens déclarent que l'inversion du sujet est impossible quand le verbe est suivi d'un nom en fonction d'objet direct (R. Le Bidois,L'Invers. du suj. dans la prose contemp., Paris, D'Artrey, 1952, p.265). ♦ (Complément d') objet indirect. Complément d'objet rattaché indirectement au verbe (transitif indirect) par l'intermédiaire de la prépositon à ou de, qui exprime la personne ou la chose vers laquelle se dirige l'action et répond à la question ... à/de qui? ... à/de quoi? posée après le verbe (d'apr. Grev., 1975, § 195, p.158). Synon. vieilli régime* indirect; abrév. c.o.i. ou c.o. ind.Dans ces dernières phrases, le «courant» du verbe se dirige à peu près également vers l'attribut qui précède et vers l'objet indirect postposé (R. Le Bidois,L'Invers. du suj. dans la prose contemp., Paris, D'Artrey, 1952, p.369).Le pronom personnel complément d'objet indirect se rattache parfois au verbe sans préposition: Cette habitude vous nuit (Grev.1975, § 192, p.156, rem. 3). ♦ (Complément d') objet interne. Complément d'objet direct toujours accompagné d'une épithète ou d'un déterminatif, employé avec des verbes intransitifs et exprimant l'idée nominale contenue dans le radical du verbe ou une idée analogue à celle de ce radical (d'apr. Grev., loc. cit.). La grande difficulté, on le sait, c'est de traiter ensemble d'objets externes comme dans battre quelqu'un, tuer César, etc. et d'objets internes comme: vivre une vie épuisante, sentir le musc, etc. (J.-Cl. Chevalier, Hist. de la synt., Genève, Droz, 1968, p.533). ♦ Plus rare. (Complément d') objet second ou secondaire. Complément d'attribution des verbes du type donner. Il n'y a jamais d'accord entre le participe passé conjugué avec avoir et le complément d'objet second (celui-ci ayant la forme d'un complément d'objet indirect) (R. Galizot, J.-P. Dumas, B. Capet, Précis de gramm. fonctionnelle de la lang. fr., Paris, Nathan, 1970, p.107). Rem. Autre sens ds Grev. 1975, §192, p.156, rem. 1: ,,En tant qu'il vient s'ajouter à un objet direct (exprimé ou implicite), l'objet indirect peut être appelé objet secondaire; l'objet direct est dit alors objet premier``.
β) En partic. Complément d'objet direct. Le signe (consistant dans la place des mots) de la relation entre verbe transitif et complément d'objet («cuire la pâte, labourer la terre», etc.) (Bally,Lang. et vie, 1952, p.81): 13. Les verbes d'action eux aussi expriment une direction d'un pôle sujet vers un pôle objet. Le verbe a un sujet personnel et un complément d'objet. L'analogie va même plus loin: dans le langage courant nous appelons «objets» les «ustensiles» que nous manipulons. Il ne s'agit pas là seulement d'une équivoque verbale entre l'objet-ustensile et l'objet au sens grammatical de «complément d'objet»...
Ricoeur,Philos. volonté, 1949, p.193. b) GRAMM. GÉNÉRATIVE ♦ (Complément d') objet (principal). Syntagme nominal constituant d'un syntagme verbal, lorsque le noyau de la phrase de base peut subir une transformation passive et le syntagme nominal constituant une transformation de détachement accompagnée de pronominalisation. L'impossibilité de déplacer le terme objet n'est pas suffisante, car d'autres catégories grammaticales ne peuvent être déplacées, sans être pour autant des compléments d'objet, par exemple l'attribut de l'objet (J. Le Galliot,Description générative et transformationnelle de la lang. fr., Paris, Nathan, 1975, p.222). ♦ (Complément d') objet indirect. Syntagme prépositionnel constituant d'un syntagme verbal, lorsque le noyau de la phrase de base ne peut pas subir de transformation passive mais que le syntagme prépositionnel peut subir une transformation de détachement accompagnée de pronominalisation, le pronom ayant la forme oblique à la troisième personne et la forme tonique aux deux premières ou les formes en et y (d'apr. J. Le Galliot, Description générative et transformationnelle de la lang. fr., Paris, Nathan, 1975, p.96). ♦ (Complément d') objet secondaire. Syntagme prépositionnel constituant d'un syntagme verbal comportant déjà un constituant complément d'objet principal, lorsque le noyau de la phrase de base peut subir une transformation passive et le syntagme prépositionnel une transformation de détachement accompagnée de pronominalisation, le pronom ayant la forme oblique à la troisième personne et la forme tonique aux deux premières (d'apr. J. Le Galliot, Description générative et transformationnelle de la lang. fr., Paris, Nathan, 1975, p.96). REM. 1. -objet, élém. de compos.a) [Le 1erélém. est un subst. désignant une chose; -objet signifie que cette chose est considérée pour elle-même, le plus souvent pour ses qualités esthétiques, en faisant abstraction de sa fonction] Corps-objet, livre-objet, mot-objet. Mais que sa beauté ne confine pas la Passat dans le rôle de voiture-objet. Sous cette très élégante silhouette se cache un vrai tempérament (L'Express, 10 oct. 1977, p.202, col.2).b) [Le 1erélém. est un subst. désignant une catégorie d'êtres; -objet signifie que l'être est considéré comme un élém. matériel passif] Femme-objet (v. femme I C 3 a rem.). [Paul Guth] passe aujourd'hui notre siècle en revue, une drôle de revue et une revue drôle, où l'on parle de tout un peu; de l'argent −on en parle trop −, de l'amour −on n'en parle pas assez −, de la femme à muscles et de l'homme-objet (Elle, 31 oct. 1977, p.9, col.3).c) [Correspond à objet II B 2 a β] Sémiologie. Langage-objet. ,,Langage devenant l'objet d'études pour un autre langage qui le prend sous sa visée`` (Média 1971). 2. Objectité, subst. fém.,philos., rare. Caractère de ce qui est chose en soi, indépendante du sujet (v. objet II A 1). Séduire, c'est assumer entièrement et comme un risque à courir mon objectité pour autrui, c'est me mettre sous son regard et me faire regarder par lui, c'est courir le danger d'être vu pour faire un nouveau départ et m'approprier l'autre dans et par mon objectité (Sartre,Être et Néant, 1943, p.439). Prononc. et Orth.: [ɔbʒ
ε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1370-72 «toute chose qui affecte les sens et en particulier la vue» (N. Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, La table des moz divers et estranges, fol. 223c, p.545); 1370-72 «ce qui frappe les autres sens» (Id., ibid.); 2. 1784 «se dit de tout ce qui est doté d'existence matérielle» objets de frivolité (Necker, Admin. fin., IV, p.547 ds Brunot t.6, p.384, note 5); p. ext. 1831 objet d'art (Michelet, Introd. Hist. univ., p.433). II. 1. 1370-72 «tout ce qui se présente à la pensée, qui est occasion ou matière pour l'activité de l'esprit » (N. Oresme, op. cit., livre X, chap.VI, fol.204d et note 5); en partic. 1647 philos. «ce qui est donné par l'expérience, existe indépendamment de l'esprit» (Descartes, Méditation troisième ds OEuvres et lettres, éd. A. Bridoux, p.288); 2. 1556 «se dit de ce qui, être ou chose, est la cause, le motif d'un sentiment» (Ronsard, Nouvelle continuation des Amours, p.2 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, VII, p.272); 3. 1612 «ce vers quoi tendent les désirs, la volonté, l'effort et l'action» (Régnier, Satyres... revueues et augmentées, Paris, Toussaincts du Bray, XIII, 10); en partic. 1669 «matière, substance, sujet d'une étude, d'un ouvrage» (Pascal, Pensées, éd. Lafuma, 586, p.583: l'objet de la géométrie ... l'objet de la médecine); 4. 1798 gramm. «désigne le complément ou régime direct» (Condil., Gramm., II, 26 ds Littré); 1922 compléments d'objet (Brunot Pensée, p.300); 5. 1804 dr. «ce sur quoi porte un droit, une obligation etc...» (Code civil, art.525, p.97). Empr. au lat. scolast. objectum proprement «ce qui est placé devant» (part. passé subst. neutre de obicere «placer devant») d'où «ce qui possède une existence en soi, indépendante de la connaissance ou de l'idée que des êtres pensants en peuvent avoir» (Blaise Lat. Med. Aev.), s'oppose à sujet* surtout en gramm. et en philos., bien que dans la lang. cour. la distinction ne soit pas toujours observée. Fréq. abs. littér.: 18579. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 32491, b) 14924; xxes.: a) 18362, b) 32252. Bbg. Bernard (G.). La Transitivité du verbe en fr. contemp. Thèse, Lille, 1972, 394 p.passim. _ Blinkenberg (A.). Le Probl. de la transitivité en fr. mod. Copenhague, 1960, 366 p. _ Chevalier (J.-Cl.). Hist. de la synt. Genève, 1968, p.351, 359, 533, 644, 700. _ Communications 1969, no13 (Les Objets), 139 p., passim. _ Gougenheim (G.). L'Objet interne et les catégories sém. des verbes intrans. In: [Mél. Delbouille (M.)]. 1964, t.1, pp.271-285. _ Gross (M.). Rem. sur la notion d'objet direct en fr. Lang . fr. 1969, no1, pp.63-73. _ Vardar (B.). Le Terme objet dans le CLG. Cah. F. Sauss. 1977, no31, pp.269-276. |