| OBÉLISQUE, subst. masc. Monument égyptien, le plus souvent monolithe, formé d'un fût quadrangulaire élevé s'amincissant vers le sommet, et reposant sur un piédestal. Alexandre Arnoux, (...) qui a su tracer l'histoire et la migration d'une mousse exotique qui fleurit annuellement dans les interstices de l'Obélisque, place de la Concorde (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.306):. Nous venons (...) de passer à Thèbes quinze bien bons jours. C'est beau! (...) Il faut trois jours rien que pour voir, sans s'arrêter, les ruines qui en demeurent encore (...). C'est une plaine entre deux chaînes de montagnes, traversée par le Nil, parsemée d'obélisques, de colonnades, de frontispices, de colosses.
Flaub., Corresp., 1850, p.192. − P. anal. Monument ou objet ayant la forme d'un obélisque. La Standard Oil dominait de son campanile conique à quatre obélisques toutes ces tours carrées (Morand, New-York, 1930, p.27).C'est après ce village que commence l'étonnant défilé qui s'appelle la hoz −la faucille −de la Hermida. (...) grandiose d'ailleurs, avec ses hautes murailles verticales, ses obélisques gigantesques et les sommets arides de la sierra qui surgissent dans les déchirures (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.315). ♦ Loc. à valeur adj. En obélisque. En forme d'obélisque. On y place [sur cette tombe] une blanche pierre de marbre en obélisque surmonté d'une croix (E. de Guérin, Journal, 1840, p.342). Prononc. et Orth.: [ɔbelisk]. Ac. 1694, 1718: obelisque; dep. 1740: obé-. Étymol. et Hist. 1. 1520 obelisce (G. Michel, Tr. Suétone, V, 175 rods Hug.); 1537 obelisque (Cl. Gruget, Leçons de P. Messie, 348, éd. 1610 ds Delb. Notes mss.); 2. 1654 fig. en parlant du cyprès (Cyrano de Bergerac, Lettres diverses, p.26 ds IGLF). Empr. du lat. tardif obeliscus, empr. du gr. ο
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ς «petite broche à rôtir», puis p. anal. avec la forme allongée d'une broche «obélisque, sorte de pyramide allongée». Fréq. abs. littér.: 252. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 528, b) 666; xxes.: a) 197, b) 144. DÉR. Obéliscal, -ale, aux, adj.,rare. En forme d'obélisque. Ses yeux de phoque dilatés (...) à la base d'un nez jaillissant et obéliscal (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.47).Au fig., vx. Extraordinaire. Enfin voilà l'ouvrage fini (...). Bouilhet cherche en ce moment le dernier vers. Il a été sublime. Tout le morceau a été refait en entier par lui et il a eu une idée que j'ose qualifier de dantesque et obéliscale (Flaub., Corresp., 1853, p.122).− [ɔbeliskal], plur. masc. [-o]. − 1resattest. 1840 «qui tient de l'obélisque» (Ac. Compl.), 1853 «très grand, prodigieux» (Flaub., loc. cit.); de obélisque, suff. -al*. BBG. −Archit. 1972, p.148. _Cagnon (M.), Smith (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, no19, p.99. _Darm. 1877, p.86 (s.v. obéliscal). |