| NÉGRESSE, subst. fém. A. − 1. Femme de race noire. Ce jeune homme aime passionnément une négresse, malgré son mépris pour cette race; celle-ci aime un certain Timur, charpentier, nègre comme elle (Ampère,Corresp., 1825, p.353).Vous savez très bien ce que je veux dire... son avocat peut la voir tous les jours... une négresse, et vous un blanc... vous auriez pu la faire parler. En lui faisant peur (Camus,Requiem, 1956, 1repart., 2etabl., p.834). Rem. Comme nègre, négresse a des connotations péj. et se trouve concurrencé par noire. − Rare, en emploi adj. Synon. de noire.Au pied de mon lit, une Vierge négresse fut mise par ma mère (Jammes,Clairières, 1906, p.31). 2. En partic. [En tant qu'esclave ou domestique] Il te faut aussi, répondit-il, acheter une négresse qui sera sa servante (Du Camp,Mém. suic., 1853, p.159).Elle avait su se contenter pendant dix ans d'une seule négresse, et parer à l'avenir en la faisant féconder chaque année, afin de se créer gratuitement une domesticité nombreuse (Louys,Aphrodite, 1896, p.125).C'était Jemina, une des deux négresses au service de MrsDare (Green,Moïra, 1950, p.122). B. − Arg. Bouteille de vin rouge. Cavaillon, avare, a payé pourtant une bouteille de Moulin-à-vent. −Faut-il que tu te barbes ici, gouaillait Brague, pour te fendre d'une négresse de choix! (Colette,Vagab., 1910, p.255). Prononc. et Orth.: [negʀ
εs]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1637 «femme de race noire» (Alexis de Saint-Lô, Relation d'un voyage du Cap-Verd, p.94 ds Arv., p.364); 2. 1862 «bouteille (de vin)» (Colombey, Esprit des voleurs ds Larch. 1872). Dér. de nègre*, également employé comme subst. fém. (1643 ds Arv., p.365); suff. -esse2*. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907] p.130. |