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* Dans l'article "-VORE,, élém. formant"
-VORE, élém. formant
Élém. tiré du lat. -vorus, de vorare « dévorer, avaler », entrant dans la constr. d'adj. et de subst. masc. appartenant essentiellement à la lang. sav.
A. − [-vore signifie « qui se nourrit habituellement (de la substance désignée par le 1erélém.) »; il entre dans la constr. de mots appartenant au vocab. de la biol. (notamment en zool.); empl. en tant que subst. masc. plur., les mots constr. désignent des groupes d'animaux de même régime alimentaire (frugivores, granivores, herbivores, insectivores, lignivores, limivores, piscivores, pupivores); -vore peut prendre un sens fig. et contribuer à former qq. mots fam. ayant une connotation iron. ou plais.]
1. BIOLOGIE
a) [Le 1erélém. est tiré du gr.] :
oryzivore (oryzi-, du gr. ο ́ ρ υ ζ α « riz » par l'intermédiaire du lat. oryza), adj.Qui se nourrit de riz. Oiseau oryzivore (Lar. 20e).
psammivore (psammi-, du gr. ψ α ́ μ μ ο ς « sable »), adj.Qui se nourrit des organismes vivants dans les sédiments sableux (d'apr. Termes nouv. Sc. Techn. Formants 1983).
b) [Le 1erélém. est tiré du lat.] V. fructivore (rem. 3 s.v. fructifier), frugivore, granivore, lignivore, limivore, piscivore et aussi:
apivore, adj.Qui se nourrit d'abeilles. Bondrée apivore; insecte apivore. Le philanthe est apivore (Lar. 20e).
léguminivore (légumini-, du lat. legumen, -inis « légume »), adj.Qui se nourrit de légumes. Des animaux léguminivores (Lar. 20e).
Légumivore, adj., var. V. fructivore rem. 3 s.v. fructifier ex. Cette var. n'est enregistrée ds aucun dict. gén. ou techn.
nucivore (nuci-, du lat. nux, nucis « noix »), adj.Qui se nourrit de noix. Le perroquet nucivore n'a point les goûts d'un oiseau de proie, quoiqu'il ait, comme lui, des serres et un bec tranchant (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 265).
vermivore (vermi-, du lat. vermis « ver »), adj.Qui se nourrit de vers. Oiseaux, reptiles vermivores (Rob. 1985).
c) [Le 1erélém. est un subst. ou son rad.] V. détritivore (rem. s.v. détritique), glandivore (rem. 3 s.v. gland), herbivore, insectivore, larvivore (rem. 3 s.v. larve), pupivore (rem. 2 s.v. pupe) et aussi:
arénivore, adj.,,Qui se nourrit en milieu sableux`` (Termes nouv. Sc. Techn. Formants 1983).
reptilivore, adj.Qui se nourrit de reptiles. Dissipe tes injurieux soupçons, si tu ne veux pas que je t'accuse à mon tour, et que je ne porte contre toi une récrimination qui serait certainement approuvée par le jugement du serpentaire reptilivore (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 299).
suspensivore, subst. masc.,,Animal aquatique qui se nourrit des matières en suspension`` (George 1984). V. microscopique ex.
tubérivore, adj.Qui se nourrit de tubercules. Insecte tubérivore (Littré).
végétivore, adj.,,Qui se nourrit de végétaux`` (Termes nouv. Sc. Techn. Formants 1983).
− Plais. [En parlant d'une pers., d'une collectivité] :
carotivore, adj. et subst.(Personne) qui se nourrit de carottes. − (...) à la santé de cet intéressant légume [la carotte], si nécessaire à l'existence des étudiants! − Et autres carotivores! − ajoute Dumoulin (Sue, Juif errant, 1844-45, p. 79).
truffivore, adj.Qui est amateur de truffes, s'en nourrit. Paris, cité admirablement gourmande, et truffivore par excellence (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 101).
2. Au fig., fam., plais. ou iron. [Le 1erélém. est un subst. ou son rad.] V. budgétivore et aussi:
papivore, adj. et subst.a) Adj. et subst., plais., fam. (Qui est un) grand lecteur. Deux types d'ouailles sont quasiment « acquises » à l'enseignement: « l'instituteur heureux » (12 %) et « le professeur par vocation » (7 %). Le premier, basé en province, est téléphile, un brin sportif, fréquente les bals publics et parfois l'église. Le second est papivore, globe-trotter et urbain (Le Nouvel Observateur, 27 sept. 1990, p. 19, col. 2).b) Subst. masc., péj. Magnat de la presse. La disparition de ces deux éminences ouvre et élargit la succession du « papivore », quitte à lui faire faire un saut de génération (...). Même si la présence de Robert Hersant marque encore la stratégie et le développement de l'empire (Le Monde, 10 avr. 1991, p. 25, col. 1).
télévore, subst.Personne qui suit assidûment les programmes télévisés. La productrice de « Présence protestante » combat ce qu'elle appelle des idées reçues. « Il n'y a pas plusieurs publics TV, affirme-t-elle, il y a ceux qui la regardent beaucoup et ceux qui la regardent peu ». Pour elle, le télévore qui regarde « Apostrophes » regarde aussi Sabatier, Drucker et... « Présence protestante » (Le Pays de Franche-Comté, 15 mars 1992, p. 12, col. 5).
B. − [-vore signifie « qui avale, engloutit; p. ext., qui fait disparaître, détruit (le corps désigné par le 1erélém.) »; il entre dans la constr. de qq. adj. et subst. masc. appartenant essentiellement au vocab. techn.]
1. Didact. [-vore signifie « qui avale »] V. ignivore (s.v. igni-).
2. TECHNOL. [-vore signifie « qui fait disparaître, détruit »]
a) [Le 1erélém. est tiré du lat.] V. fumivore.
b) [Le 1erélém. est un subst. ou son rad.] V. encrivore (dér. s.v. encre) et aussi:
tartrivore, adj.Qui détruit le tartre. V. tartrifuge s.v. -fuge B ex.
Rem. 1. Empr. au lat., v. carnivore, omnivore. 2. Suff. concurrents sans valeur distinctive a) -fuge/-vore. V. tartrifuge (s.v. -fuge B)/tartrivore. b) -phage/-vore. V. larviphage (s.v. -phage)/larvivore. 3. Qq. termes en -vore ont pour synon. des mots constr. en -phage avec une base différente. V. carpophage (s.v. -phage)/frugivore; entomophage/insectivore, pupivore.
Vitalité. -vore a été surtout productif aux xviiieet xixes. dans le vocab. de la zool.: herbivore (1748), granivore (1751), frugivore (1764), piscivore (1772), insectivore (1778), glandivore (1788 ds Rob. 1985), lignivore (1805), pupivore (1827 ds Rob. 1985), fructivore (1857) et dans une moindre mesure dans le vocab. techn.: fumivore (1799), encrivore (1870). Peu représenté dans la 1remoit. du xxes. (limivore, 1931), -vore semble connaître dep. 1970 un regain de vitalité dans le vocab. sc.: détritivore (1971 ds Termes nouv. Sc. Techn. Formants 1983), arénivore (1974, ibid.), végétivore (1976, ibid.), psammivore (1977, ibid.).
Prononc.: [vɔ:ʀ]. Bbg. Darm. 1877, p. 220. − Dub. Dér. 1962, p. 20, 105. − Thiele (J.). Wortbildung der frz. Gegenwartssprache. Leipzig, 1981, p. 79.