| NOUVEAU, NOUVEL, -ELLE, adj. I. − Adjectif A. − [Avant ou souvent après le subst.] Qui vient d'apparaître. 1. [L'adj. a seulement une valeur temporelle; y correspond l'adv. nouvellement] Synon. récent, neuf; anton. ancien, vieux. a) [En parlant de plantes, d'êtres vivants] Qui est né, apparu depuis peu. Herbe, végétation nouvelle, feuilles nouvelles, bourgeons nouveaux; gentil coquelicot nouveau (dans une chanson pop.). Il se rappela le visage de Nicole endormie. Bientôt, un petit être nouveau serait là, entre eux (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p.1132).D'un coup de bec, ils aveuglent les bourgeons et coupent toutes les pousses nouvelles (Gide, Journal, 1944, p.268): 1. Il faisait chaud; une odeur de fleurs nouvelles, odeur timide encore, intermittente, légère, passait dans l'air, où passaient aussi parfois des frissons froids...
Maupass., Contes et nouv., t.2, Chats, 1886, p.1059. − En partic. [En parlant de légumes] De la première récolte de l'année. Carottes, pommes de terre nouvelles. Petits pois nouveaux à la française (Mallarmé, Dern. mode, 1874, p.838). ♦ Vieilli. C'est du fruit nouveau. ,,Se dit de quelque chose de rare, d'inattendu`` (Littré). ♦ P. anal. Vin, cidre nouveau. Le premier vin ou cidre de l'année. Le Beaujolais nouveau est arrivé. Nous allons continuer de vive voix cet entretien (...) en vidant à petits coups un verre de vin nouveau (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.247). − Littér. L'eau stagnante semblait du sang, sous les reflets rouges du jour nouveau (Maupass., Contes et nouv., t.1, Hist. fille de ferme, 1881, p.35). − P. anal. ♦ La/les génération(s) nouvelle(s)/la nouvelle génération ou la nouvelle vague. Génération formée de personnes jeunes. Cet enseigneur de la jeunesse, pouvant donner aux générations nouvelles la grande leçon d'indépendance et de fierté dont notre pays aurait si grand besoin à cette heure, est demeuré lèvres closes (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p.29). ♦ Qui est au commencement d'une durée, d'un cycle. Le nouvel an (v. an A 1); la nouvelle lune/la lune nouvelle (v. lune B 2 a); la saison nouvelle. b) [En parlant d'une chose]
α) Qui vient d'être fait, créé ou qui est plus récent qu'une autre chose semblable. Des boulevards nouveaux; un restaurant nouveau; les villes nouvelles; un journal, un livre nouveau. Là, on contait l'aventure du jour, on chantait la chanson nouvelle (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.246).Tu me voyais marié dans notre ville. Tu me voyais acheter un jour une petite maison rose dans les nouveaux quartiers (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.132): 2. Oh! comme je ne comprends pas ceux qui achètent des lits nouveaux, des lits sans mémoires. Le mien, le nôtre, si vieux, si usé, et si spacieux, a dû contenir bien des existences.
Maupass., Contes et nouv., t.1, Lit, 1882, p.634. − GÉOL. Nouveaux grès rouges. Grès rouges formés au Permien (p. oppos. aux vieux grès rouges du Dévonien). Les dernières couches carbonifères sont recouvertes dans l'Europe occidentale par des roches détritiques dépourvues de fossiles (...) de teintes vives, généralement rouges: ce sont les «Nouveaux grès rouges» (L. Moret, Précis de géol., Paris, Masson, 1958, p.497).
β) Qui n'existe, que l'on n'a acquis que depuis peu de temps. Il a ouvert le bal avec la reine et paraissait plus fier encore de cette distinction que de sa nouvelle dignité de ministre, car il a été nommé... (Scribe, Bertrand, 1833, v, 1, p.215).Tous deux écoutaient l'amour nouveau chanter dans leur coeur (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p.111): 3. Celle-ci, s'étant montrée curieuse de savoir où et comment se forment les enfants, la mère n'avait pas cru devoir lui mentir (...). À quelque temps de là, la petite avait fait part de sa nouvelle science à deux compagnes de son âge...
Gide, Journal, 1943, p.230.
γ) Loc. adj. De nouveau + subst.Un comte de nouvelle noblesse. Je ne suis pas fâché de voir tous ces nobles de nouvelle fabrique humiliés par la vieille aristocratie (Delécluze, Journal, 1827, p.406). c) [En parlant d'une pers.]
α) [La pers. est désignée par sa fonction, son état] Qui est tel depuis peu de temps. Les nouveaux nobles, chrétiens; les nouveaux époux. N'abandonne pas un ancien ami, car le nouveau ne l'égale pas. L'ami nouveau est comme le vin nouveau: quand il est vieux, tu le bois avec plaisir (Chênedollé, Journal, 1818, p.92).M. le baron de Valenod, (...) venait à Paris remercier le ministère de sa baronnie et s'entendre avec lui. (...) dans une réélection qui se préparait, le nouveau baron était le candidat du ministère (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.278): 4. ... il (...) reconnut parmi les jeunes gens le nouveau bachelier de tantôt qui, dans l'église de la Sorbonne, brûlait un cierge en reconnaissance de son succès...
Gide, Faux-monn., 1925, p.1211. Péj. Nouveau riche. Papa déplie sa serviette, pliée en quatre au beau milieu de l'assiette, selon l'usage. ( (...). Les ronds d'argent ou d'ivoire puent le nouveau riche. Les pochettes brodées aux initiales des convives sentent le petit bourgeois) (H. Bazin, Vipère, 1948, p.271).♦ [À valeur adv., devant un part. passé ou prés. subst.] Nouvel arrivé, embauché, enrichi; nouveau converti, débarqué, marié, syndiqué. Les Maheu (...) acceptaient les solutions miraculeuses, avec la foi aveugle des nouveaux croyants (Zola, Germinal, 1885, p.1279).La vieille avec force soupirs (...) racontait le drame aux nouveaux venus, un frère de Duffieux et sa femme, qui avaient été avertis par des voisins (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.95).V. nouveau-né. − P. ell., emploi subst. Celui, celle qui vient d'arriver dans une collectivité, un groupe. Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois (Flaub., MmeBovary, t.1, 1857, p.1).
β) Vieilli. Synon. novice, neuf.Être nouveau dans son métier, dans les affaires. (Dict. xixeet xxes.). 2. [L'adj. a une valeur temporelle, mais indique surtout un changement, un renouvellement par rapport à un référent culturel ou spécifique] a) Qui vient d'être inventé, créé, qui vient de se produire et diffère de ce que l'on connaissait antérieurement. Anton. connu, habituel, traditionnel, classique.Dans le fonctionnement des mécanismes étudiés par la géologie et la géographie physique, on est bien obligé de constater l'apparition de formes absolument nouvelles. Répondre qu'il n'y a pas là de nouveauté réelle, comme dans l'apparition d'une espèce nouvelle en biologie, ce serait une thèse (...) tout à fait gratuite (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, pp.47-48).Le type du bateau était nouveau. Il ne s'agissait pas de mettre au point un navire dont des frères tout à fait semblables avaient fait connaître les qualités et les défauts généraux (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.64).V. émouvoir II B 2 ex. de Saint-Exupéry: 5. Envisagez, maintenant, le nombre de ces faits radicalement nouveaux, impossible à prévoir, qui, en moins d'un siècle et demi, sont venus surprendre les esprits, depuis le courant électrique jusqu'aux rayons X et aux diverses radiations qui se découvrent depuis Curie...
Valéry, Variété III, 1936, p.256. SYNT. Instrument, objet, outil, jeu, divertissement nouveau; industries, techniques nouvelles; cas, problème, phénomène nouveau; situation nouvelle; espèce nouvelle; genre, type nouveau (de qqc.); d'un genre, d'un type nouveau; façon, manière nouvelle (de faire qqc.). ♦ [Dans une loc. adj.] Nouveau genre; nouvelle formule, manière, version. L'homme nouveau style veut «s'afficher» il choisit la veste Mao à fermeture ZIP (Femme pratique, oct. 1968ds Gilb. 1971, s.v. zip).
α) [Dans le domaine des faits intellectuels, artistiques]Synon. neuf, original.Analyse, méthode, théorie, vue nouvelle; inaugurer une voie nouvelle; emploi, sens nouveau (d'un mot); sujet nouveau; forme nouvelle; accords nouveaux (en musique); école nouvelle. C'est un esprit qui a l'air de saisir rapidement les idées nouvelles, parce qu'il est ennuyé de tout et que la nouveauté le ranime un instant (Constant, Journaux, 1804, p.180).Boris Vian se livre à des créations totales. On peut faire la différence entre des mots nouveaux désignant des objets existants (le députodrome), et des mots nouveaux désignant des choses nouvelles (le pianocktail) (J. Bens, Un Langage univers. dansl'Écume des Jours de B. Vian, p.177 ds Geckeler, p.354, v. bbg. infra): 6. Sans doute est-ce un des mérites de notre temps d'avoir pris conscience, plus qu'aucun autre, de la nécessité pour une oeuvre (...) d'être un fait neuf qui n'existait pas avant lui, qui n'existe pas en dehors de lui. L'oeuvre d'art est une création non seulement parce qu'elle témoigne de valeurs nouvelles, esthétiques, plastiques, mais parce qu'elle apparaît, une fois achevée, comme un petit univers...
Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.210. ♦ [Avec connotation méliorative] Que son style [de David] si nouveau et si hardi soit devenu académique plus tard par l'imitation, c'est un malheur dont on ne saurait rendre l'artiste responsable (Gautier, Guide Louvre, 1872, p.47).Montherlant excelle dans la peinture d'une étrange sensualité de championne, qui est vraiment nouvelle en littérature (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p.187).V. banal ex. 10. ♦ [Avec connotation péj.] Les habitants de Saumur étant peu révolutionnaires, le père Grandet passa pour un homme hardi, un républicain, un patriote, pour un esprit qui donnait dans les nouvelles idées (Balzac, E. Grandet, 1834, p.11). − [En parlant d'une branche partic. des sc., des arts] Qui reflète des idées, des théories, des procédés nouveaux, qui innove. Linguistique, logique, musique nouvelle; nouveau solfège. Pour un nouveau roman (essai de A. Robbe-Grillet). On a peine à s'imaginer le degré d'irritation et d'obstruction des peintres officiels envers toutes les idées de la peinture nouvelle (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p.158).Cette nouvelle métaphysique de l'amour, entièrement fondée sur la philosophie de l'être, posait des problèmes également nouveaux touchant la nature, la psychologie même de l'amour humain (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p.73).La grandeur de Mauriac est là. Il a créé un roman nouveau bien avant le «nouveau roman» (Le Figaro, 6 févr. 1968, p.1 ds Geckeler, p.363, v. bbg. infra). ♦ [Dans des loc. figées ou en voie de lexicalisation, avec l'art. déf.] Nouvelle philosophie*; nouveau roman*. Art nouveau. Synon. modern style.On voit traîner sur des façades avec une mollesse dégoûtante des protubérances bulbeuses; ils appellent cela les motifs de l'art nouveau (A. France, Île ping., 1908, p.342).Ces hommes [les fondateurs belges de la revue l'Art Moderne] s'intitulent, (...) dès 1884, les croyants de l'Art nouveau, c'est à dire celui qui renie, en tout domaine, le passéisme alors ambiant. D'abord appliquée aux oeuvres des peintres qui rejettent l'académisme, l'expression se restreindra par la suite à l'architecture et aux objets (Encyclop. univ.t.111971, p.142).Emploi adj. Chaise, table art-nouveau. Les noms: Turelure, «impossible et puéril»; Sygne de Coûfontaine, «coco, démodé, art-nouveau, etc.» (Larbaud, Journal, 1934, p.333).V. nettoyer I A ex. de Larbaud.Nouvelle histoire. Autour de la revue des Annales, fondée en 1929 par Lucien Febvre et Marc Bloch, la France avait donné naissance à un nouveau type d'approche historique (...). Celle qu'il convient désormais de nommer la Nouvelle Histoire claquait la porte à l'ancienne, tournait le dos aux grands hommes, à leurs batailles, à leurs traités. L'histoire était désormais celle, quantifiable, des lentes évolutions économiques ou démographiques, des amples mouvements sociaux, des nappes des mentalités collectives. Une histoire «prisonnière de la longue durée», selon l'expression fameuse de Fernand Braudel, contraignante car s'exerçant à l'insu de ses acteurs (Universalia, Paris, Encyclopaedia Universalis, 1984, p.421).Nouvelle histoire économique. La nouvelle histoire économique est la science qui s'assigne pour tâche l'étude des faits économiques passés, à la lumière de modèles explicites testés selon les critères rigoureux de l'économétrie. (...) elle a confirmé dès le début son originalité par rapport à l'histoire économique traditionnelle: d'abord par un recours explicite à la théorie économique (...); en second lieu, par l'emploi de techniques statistiques élaborées par les économètres (Encyclop. univ. Suppl.1980).
β) [Dans le domaine des faits soc., pol., écon.]Éducation, justice, législation, religion nouvelle; mode nouvelle; société nouvelle; nouvelles couches (v. couche II A 3). Ou bien il [le parti socialiste allemand] y sera appelé [au pouvoir] par une grande crise, par un cataclysme national, par une guerre malheureuse, par une explosion de misère, bref par une tourmente qui balaiera les pouvoirs anciens et fera nécessairement place aux pouvoirs nouveaux (Jaurès, Ét. soc., 1901, p.55): 7. ... depuis un siècle, les peuples se sont transformés par leur pénétration mutuelle et par l'immense apport de toutes les intelligences de l'univers, bâtissant la morale, la science, la foi nouvelles.
Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1577. ♦ [Dans des loc. figées ou en voie de lexicalisation, gén. avec l'art. déf.] Nouvel ordre* européen, ordre* nouveau, nouveau franc*. Nouvelle cuisine. «Cuisine moderne», «nouvelle cuisine», «cuisine allégée et inventive»... Nos grands-parents n'étaient-ils que des goinfres au goût figé? (...) certains chroniqueurs gastronomiques laissent croire que le seul grand chambardement dans l'histoire de la cuisine serait intervenu au cours des vingt dernières années (Universalia, 1979, p.430).Nouvelle droite. L'étiquette «nouvelle droite» a été inventée par un tenant de cette idéologie, Louis Pauwels (...). C'est lui, en effet, qui a expliqué (...): «Mes positions sont celles de ce que l'on pourrait appeler la «nouvelle droite» et qui n'a rien à voir avec la droite bourgeoise, conservatrice et réactionnaire» (Universalia, 1980, p.313).Nouvelle gauche. Les adeptes du «mouvement hippy» ou de la «nouvelle gauche». Ceux qui jettent des fleurs à la face des policiers en criant «Love» (Ph. Labrods Elle, 25 nov. 1968, p.73 ds Banque Mots 1973, no5).Nouveau féminisme. Les groupements de femmes qui ont existé en France avant le Mouvement de Libération des Femmes, créé en 1970, étaient réformistes et légalistes (...). Le nouveau féminisme est au contraire radical. Il reprend les mots d'ordre de 1968: changer la vie aujourd'hui même. Ne pas miser sur l'avenir mais agir sans attendre (S. de Beauvoir dsNouvel Observateur,14 févr. 1972,p.47, ds Banque Mots 1973, no5).Nouvelle pauvreté; nouveaux pauvres. Des pauvres... On les appelle «nouveaux», à l'instar des philosophes et de la cuisine; ça fait plus chic dans une société repue. Leur originalité: ce ne sont pas des miséreux de père en fils, de mère en fille, des déshérités héréditaires ou des enfants de la cloche, mais des gens modestes qui avaient trouvé une place au soleil et qui ont récemment basculé dans un trou noir (Le Nouvel Observateur, 12-18 oct. 1984, p.38, col. 2).La nouvelle pauvreté, dit-il [l'abbé Pierre], c'est la perte d'un emploi, la fin des allocations chômage pour des centaines de familles qui se trouvent, du jour au lendemain, dans l'impossibilité de payer leur loyer, les traites, l'eau, le gaz, l'électricité... (Femmes d'Aujourd'hui, 20-26 nov. 1984, no47, p.9, col.3).Nouvel ordre (économique) international. L'expression «nouvel ordre économique international» symbolise l'ensemble des revendications des pays du Tiers Monde en face, principalement, des pays industrialisés capitalistes (Universalia, 1979, p.131).Énergies nouvelles. Sources d'énergie venant d'être découvertes ou déjà connues mais peu exploitées jusque-là, qui bénéficient de techniques d'exploitation modernes (par opposition aux sources d'énergie traditionnelles: charbon, pétrole). Dans ce qu'il est convenu d'appeler «énergies nouvelles», l'énergie éolienne est une des moins simples à utiliser: le vent est capricieux (Le Monde,10 déc. 1975, p.22, col. 3).
γ) [P. méton., en parlant d'une pers.] Qui a adopté des idées, des théories, des comportements nouveaux. Nouveaux romanciers, nouveaux patrons, nouveaux pères. Ils sont bien attachants les nouveaux papas qui (...) biberonnent le petit dernier, traquent la poussière dans les recoins du salon ou touillent la soupe pour toute la maisonnée (Femme Pratique,nov. 1982, no231, p.14): 8. Cette France 78 (...) ne cessa de réinventer des «nouveautés» sorties tout droit des caves du siècle précédent (...). Et tandis que les nouveaux communistes redécouvraient le Jules Guesde de 1890, les nouveaux philosophes le Bakounine de 1880, (...) les nouveaux économistes le Guizot de 1830, les nouvelles femmes commençaient à se demander, pour leur part, s'il n'était pas temps de rentrer chez elles faire de la tapisserie.
Universalia, 1979, p.408.
δ) Ère nouvelle, temps nouveaux. Période de renouvellement complet des idées, des valeurs, des moeurs. Raphaël qui annonce par plus d'un trait l'art de la contre-Réforme, créa une sainte Cécile qui portait déjà en elle quelque chose du génie des temps nouveaux (Mâle, Art relig., 1932, p.188): 9. Nous ne sommes même pas capables d'imaginer ce que sera l'homme de demain, l'homme qui n'aura pas connu la pauvreté. L'humanité entre dans une ère nouvelle, nous nous trouvons au tournant décisif de son histoire.
Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.170.
ε) Tournures et emplois partic. − Quoi de nouveau, quelque chose de nouveau, rien de nouveau. Synon. neuf.Il n'y a rien de nouveau sous le soleil (p.réf. à Eccl. 1, 9-10). Je ne lis rien et ne puis par conséquent rien vous indiquer de nouveau. Tous ces temps-ci je m'étais occupé de socialisme; mais vous connaissez tout cela (Flaub., Corresp., 1864, p.158). − Fam. (Ah) ça c'est nouveau! C'est inouï, c'est trop fort! − Il est nouveau de + inf.Il n'est pas nouveau d'utiliser les enquêtes et les questionnaires oraux ou écrits au service de la recherche psychologique (Mounier, Traité caract., 1946, p.24). − P. ell. Septième journée septième travail (...) extraordinaire et tout nouveau! douze athlètes (...) descendront dans la lice (...); notre champion se fait fort de les terrasser successivement: une minute par homme! (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.161). Rem. La publicité fait un usage particulièrement intensif de l'adj. nouveau ainsi employé seul et qui fonctionne comme synon. de jamais vu, inédit, dernier cri. − Emploi subst. Ce qui est nouveau, chose nouvelle. Synon. nouveauté.Vouloir du nouveau, faire du nouveau. Le genre de vie, entré à ce point dans les habitudes, devient un milieu borné dans lequel se meut l'intelligence. Le nouveau paraît l'ennemi (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.204): 10. Du moment où la Renée de Zola est acceptée par le public et par la presse comme du théâtre nouveau, à quoi sert de chercher du vrai nouveau au théâtre?
Goncourt, Journal, 1887, p.669. ♦ En partic. Fait nouveau. −Rien de nouveau depuis hier, chère madame? −Si, mon ami, il y a du nouveau. −Et du bon nouveau, j'espère (...)? (Zola, Fécondité, 1899, p.667).Le soldat gratuit ça c'était du nouveau... tellement nouveau que Goethe, tout Goethe qu'il était, arrivant à Valmy en reçut plein la vue (Céline, Voyage, 1932, p.88). b) Que l'on ne connaissait pas encore, que l'on vient de découvrir; dont on n'avait pas l'habitude. Je hais ces moments de l'arrivée dans un lieu nouveau, où tout vous est étranger et où vous êtes étranger à tout (Maine de Biran, Journal, 1816, p.199).Quand Fermina Marquez parut dans le collège, amenant avec elle un air nouveau, il s'accusa de s'être laissé, un instant, distraire (Larbaud, F. Marquez, 1911, p.56): 11. Je voyais bien de l'ébahissement sur son visage quand je lui lisais des fragments des Natchez, d'Atala, de René; il [M. de Fontanes] ne pouvait ramener ces productions aux règles communes de la critique, mais il sentait qu'il entrait dans un monde nouveau; il voyait une nature nouvelle; il comprenait une langue qu'il ne parlait pas.
Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.482. − En partic. ♦ [En parlant d'un pays, d'une région] Que l'on vient de découvrir, d'occuper. Le nouveau monde (v. ce mot I C 2) ou le nouveau continent; nouvelles terres; nouveaux rivages. On peut aisément croire que dans un pays encore si nouveau, les communications doivent être très-imparfaites et les logemens incommodes (Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.229).Quelle probabilité y avait-il pour que les défricheurs de pays nouveaux vinssent acheter les plans de Quinette, relieur à Grenelle? (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.83).Littér. Sous des cieux nouveaux. Ils vont rêvant de chars dorés, d'arcs triomphaux, De chevaux emportant leur gloire dans des flammes, Et d'empires conquis sous des soleils nouveaux! (Samain, Chariot, 1900, p.189). ♦ [En parlant d'une pers.] Homme nouveau. Inconnu du public jusqu'alors; qui n'est pas d'une famille illustre. Je ne suis pas né sur les marches d'un trône (...). Non, je suis un homme nouveau, je n'ai que mes poings (Zola, E. Rougon, 1876, p.77).P. anal. Mon but est de donner de l'éclat à ma maison nouvelle encore, et de l'illustrer par une des grandes charges du pays (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.101).Nouveau visage. Personne que l'on rencontre pour la première fois. On ne devait pas avoir, dans la maison, l'habitude des visages nouveaux (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.56). ♦ [En parlant d'une sensation, d'un sentiment] Que l'on n'avait jamais éprouvé encore. [Ils] se parlaient d'une voix tendre, uniquement pour se dire «toi» et goûter le délice nouveau de cette familiarité (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p.223): 12. Furtivement, un sentiment nouveau s'infiltrait en lui, moins stérile que la pitié sur soi ou que le désespoir. Des larmes nouvelles roulèrent sur ses joues.
Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p.1263. ♦ [En parlant d'un point de vue] Que l'on n'avait pas encore envisagé. Éclairer un problème d'un jour nouveau. Le but de la physique mathématique n'est pas seulement de faciliter au physicien le calcul numérique de certaines constantes (...), il est surtout de lui faire connaître l'harmonie cachée des choses en les lui faisant voir d'un nouveau biais (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p.147).Tout cela, qui m'était déjà connu, se présentait à moi sous une lumière nouvelle (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.910). − Expr. Tout nouveau, tout beau. Ce que l'on découvre paraît plein d'attraits. Madame est assez gentille avec moi. (...) le premier jour, il est rare qu'elles ne soient pas gentilles, ces chameaux-là... Tout nouveau, tout beau... C'est un air connu... Oui, et le lendemain, l'air change, connu aussi... (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.22).V. beau ex. 123. − Nouveau à/pour + subst. désignant une pers. ou un attribut de la pers.Les cris de: sirop, limonade, bière! bien que nouveaux à mes oreilles et par conséquent sans vulgarité, me blessaient par leur caractère profane (A. France, Vie fleur, 1922, p.386): 13. Ce que vous dites, vous le croyez personnel, mon ami! (...) mais vos paroles ne sont nouvelles que pour vous. −Pour moi, vous récitez un dialogue dont j'ai appris, d'avance, toutes les réponses.
Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.320. − [Avec les adv. toujours, éternellement] Que l'on redécouvre chaque fois, qui garde toute sa fraîcheur. Oui, c'est toujours avec un nouveau plaisir que je te revois (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.67).Il contempla sa chambre. Occupation facile. Sujet de méditation éternellement nouveau et indéfiniment fécond (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.99). c) [Par rapport à un référent spécifique] Qui est autre.
α) Qui diffère de ce qu'il était auparavant, qui a pris un aspect nouveau, qui s'est renouvelé. Depuis qu'il l'a quitté, Paris s'est transformé. Une ville nouvelle a surgi qui lui est en quelque sorte inconnue (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.535).François jeta sur sa mère un regard nouveau. Il n'avait jamais remarqué sa jeunesse (Radiguet, Bal, 1923, p.83): 14. Alors, commença pour Renée une nouvelle existence (...). Les jeunes gens avaient beau rôder autour d'elle, tous les hommes la dégoûtaient. Louise la fortifiait dans ses bonnes résolutions.
Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.105. − [En parlant d'une pers. ou p. méton. d'un attribut de la pers.; gén. avec connotation méliorative] Âme nouvelle. J'avais rompu avec mon existence ancienne, et je voulais devenir une femme nouvelle (Gobineau, Pléiades, 1874, p.178).Mais quoi! cette douceur terrible, qui est venue (...) cette bonté en lui, ce coeur nouveau qu'il a senti battre dans sa poitrine, −ce n'est pas vrai, c'est un mirage (Psichari, Voy. centur., 1914, p.233): 15. Le poème (...) permet à l'homme de voir autrement, d'autres choses. Son ancienne vision est morte ou fausse. Il découvre un nouveau monde, il devient un nouvel homme.
Éluard, Donner, 1939, p.147. ♦ [P. réf. à 2 Cor. 5. 17, Gal. 6. 15, Éph. 2. 15] Homme nouveau. Le croyant libéré de la puissance du péché par le baptême et vivant par le Saint-Esprit. Et il se sentait devenir un homme nouveau (...). La reine Balkis observait Balthasar. Elle comprit qu'il n'y aurait plus jamais d'amour pour elle dans ce coeur rempli par l'amour divin (A. France, Balth., 1889, p.31).Les signes de l'homme nouveau sont la justice et la sainteté (Éph. 4. 24), la pureté et la vérité (I Cor. 5. 7). Le critère de l'homme nouveau, c'est l'image de Dieu en Christ (Col. 3. 10); car Jésus-Christ est l'homme nouveau, le «dernier Adam» (Rom. 5. 14-15) (Allmen1956). ♦ P. anal. L'épreuve sera courte. Un nouveau sang afflue dans tes veines, ô France! un sang pur et vermeil. Tes fils ont l'âme résolue (Glatigny, Fer rouge, 1870, p.41).
β) Qui diffère de ce qui le précédait. Un nouvel état de choses; prendre de nouvelles dispositions; choisir une nouvelle carrière; former un nouveau cabinet; essayer un nouveau médicament; emménager dans un nouvel appartement. Il faut que la force qui émancipera l'allemand vienne du dehors. Il obéira au régime nouveau avec la même docilité qu'il a témoignée au régime précédent (Barrès, Cahiers, t.11, 1917, p.306).En femmes, il eût toujours aimé la nouveauté; mais une femme nouvelle n'était plus une nouveauté pour lui et la monotonie du changement lui pesait (A. France, Les Sept femmes de la Barbe Bleue, La Chemise, 1930 [1909], p.248): 16. Aucun homme ne peut parler des femmes, cher, parce qu'aucun homme ne comprend que tout nouveau maquillage, toute nouvelle robe, tout nouvel amant, proposent une nouvelle âme...
Malraux, Cond. hum., 1933, p.264. − La nouvelle alliance (v. alliance D 2); le Nouveau Testament*. − [Le subst. désigne une personne du point de vue de sa fonction] Qui succède à celui qui occupait cette fonction. Le nouveau président, le nouveau pape, le nouveau professeur. Sa façade Louis XVI, que ses nouveaux propriétaires se hâtèrent d'écraser sous un massif fronton (Gide, Si le grain, 1924, p.366). B. − [Correspond à la loc. adv. de nouveau, le plus gén. antéposé] Synon. second, autre, de plus, supplémentaire. 1. Qui s'ajoute à ou remplace une chose de même type (en étant ou non tout à fait semblable). Chaque jour me faisait découvrir de nouvelles raisons d'admirer mon ami (A. France, Vie fleur, 1922, p.403).À Fès même, la révolte est encore mal étouffée, et l'on s'attend à de nouvelles échauffourées (Gide, Journal, 1944, p.262): 17. «Que ça finisse!» tout, plutôt que d'assister, impuissant, pendant une nuit encore, puis une nouvelle journée et peut-être une nouvelle nuit, à ce spectacle de l'enfer!
Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p.1295. SYNT. Une nouvelle fois; une nouvelle occasion; jusqu'à nouvel ordre*; boire un nouveau verre de vin; allumer une nouvelle cigarette; planter de nouveaux sapins; acheter une nouvelle voiture, de nouvelles robes; faire de nouvelles expériences, une nouvelle édition, de nouveaux progrès; prendre de nouvelles informations, de nouveaux renseignements; avoir de nouveaux griefs, de nouveaux arguments; ajouter de nouveaux détails. − [En parlant d'une pers.] Avoir un nouvel enfant; se faire de nouveaux amis; prendre un nouvel époux. Elle continuait à rire, heureuse de l'idée qu'elle allait avoir tout à l'heure un nouvel amant, plus jeune encore que tous les autres (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.127).Dans l'hypothèse la plus favorable, si nul créancier nouveau ne survenait, il allait lui rester deux mille francs (Montherl., Célibataires, 1934, p.798). 2. Qui renaît, reparaît. Commencer une nouvelle jeunesse; reprendre de nouvelles forces; donner une nouvelle vie à qqc. Le limier (...) devinant la ruse du pillard, sans perdre un instant et pris d'une nouvelle ardeur s'était mis à sa poursuite (Pergaud, De Goupil, 1910, p.50): 18. Que de fois j'eusse voulu me plonger dans l'abîme de ces mers dévorantes, et tirer de tous les élémens, de toutes les secousses, une nouvelle énergie, quand je sentais la mienne s'éteindre au milieu des feux qui me consumaient!
Krüdener, Valérie, 1803, p.13. 3. [Avec un nom propre] Qui rappelle une personne, une chose, un fait connu(e), qui en semble la réplique. La nouvelle Athènes: Paris. L'ingénieuse antiquité auroit cru que Vénus avoit noué sa ceinture autour de ces nouvelles Cythères, pour les défendre des orages (Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.338).Giap aurait donc agité devant les Américains la crainte d'un nouveau Dien-Bien-Phu (Le Monde,7 févr. 1968, p.1 ds Geckeler, p.365, v. bbg. infra): 19. Quelle noble tâche −et quelle gloire! −ce serait pour un jeune poète de génie, de se manifester, nouveau Chateaubriand, comme le précurseur d'une renaissance de la foi!
Coppée, Bonne souffr., 1898, p.120. ♦ [Dans des titres d'oeuvres] Les Nouveaux Lundis (de Sainte-Beuve), Les Nouvelles Nourritures (de Gide). ♦ [En comp., dans des noms de villes, de régions, de pays] La Nouvelle-Orléans, la Nouvelle-Angleterre, la Nouvelle-Zélande, les Nouvelles-Hébrides, etc. Rem. 1. Nouveau est souvent postposé au subst. dans les emplois correspondants au A et souvent antéposé dans les emplois de B, mais son sens dépend moins de sa place que du cont. 2. Nouveau forme avec certains subst. comme monde, testament de véritables comp. Je parlai à Carmen de quitter l'Espagne, et de chercher à vivre honnêtement dans le Nouveau-Monde (Mérimée, Carmen, 1847, p.66). II. − Emploi adv. A. − [Avec part. passé formant un adj. ou un subst. comp.] V. aussi supra I A 1 c.Du beurre nouveau battu, des vins nouveau percés (Littré). V. nouveau-né.Les nouveau-venus (...) pour la plupart ne s'attendaient pas à pareille rencontre (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p.66).Il ne semble pas que les pestiférés nouveau venus aient jamais été en contact direct avec les autres, parqués dans des quartiers fermés (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p.21). Rem. Certains aut. font l'accord. Les merles nouveaux arrivés sur leur couvée d'oisillons (Pergaud, De Goupil, 1910, p.90). Je regarderai tout de suite ce que devient, à travers ma joie nouvelle venue, mon besoin d'écrire (J. Bousquet, Trad. du silence, 1936, p.122). B. − Loc. adv. 1. À nouveau a) D'une manière différente, sur de nouvelles bases; comme si c'était la première fois. Chaque sommeil passe l'éponge sur les jours antérieurs, et je recommence tout à nouveau. L'avenir et le passé s'effacent et je ne m'occupe que du présent (Amiel, Journal, 1866, p.297).Il s'agit simplement d'empêcher la Cour de Cassation d'instruire l'affaire à nouveau, comme la loi lui en fait le devoir (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p.219). − FIN. Créditer, débiter à nouveau. Créditer, débiter sur un nouveau compte. (Dict. xixeet xxes.). b) P. ext. Synon. de nouveau.Consacrer à nouveau plusieurs mois de ma vie à un sujet qu'au fond j'aborde uniquement en raison de mon intimité avec l'auteur (Du Bos, Journal, 1927, p.218).La main de la promeneuse s'est à nouveau balancée (Aragon, Beaux quart., 1936, p.329). 2. De nouveau. Encore une fois. Elle allait de nouveau tenter une expérience qui, plus d'une fois déjà, lui avait réussi (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.388).L'électricité, qu'on nous avait rendue hier, est de nouveau coupée (Gide, Journal, 1943, p.164). REM. Novelette, subst. fém.,,Jeune brebis qui n'a pas encore eu d'agneau`` (Fén. 1970). Prononc. et Orth.: [nuvo], [-εl]. [-o] devant consonne: un nouveau manteau; [-εl] devant voyelle ou h muet: un nouvel enfant, un nouvel habit. V. beau/bel, fou/fol, mou/mol. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. A. Qui est de création ou d'apparition récente 1. début xiies. «jeune (d'un être vivant)» (Psautier d'Oxford, 68, 36 ds T.-L.: vedel novel); 2. ca 1130 «neuf» (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 50: targe novele); 3. 1130-40 «frais (d'une chose)» (Wace, Conception Notre-Dame, éd. W. R. Ashford, 1277-78: Mana resemblot de blanchor Novele neif e blanche flor); 4. ca 1165 «qui a acquis un titre ou des fonctions qu'il n'avait pas encore» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 30273 ds T.-L.); 5. fin xiies. «inexpérimenté» (Brut de Munich, 2725, ibid.). B. Qui succède à une personne ou à une chose de même espèce 1. ca 1150 «récent» (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 14: Ce fu en mai, el novel tens d'esté); cf. début xiies. a. fr.-prov., p. oppos. à vieux, ancien (Albéric de Pisançon, Alexandre, 11, in Elliott Monographs, 38, p.38: Del temps novel ne del antic Nuls hom vidist un rey tan ric); 2. 1119 «qui remplace une chose de même espèce arrivée à son terme» nuvele lune (Philippe de Thaon, Comput, 2492 ds T.-L.); 3. ca 1165 «qui vient après une personne ou une chose de même espèce» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 23942: seignor novel); spéc. 1679 «qui présente les mêmes caractéristiques qu'un personnage célèbre, réel ou imaginaire» (La Fontaine, Fables, X, 14, 15, éd. H. Régnier, t.3, p.82: nouveau Jupiter);. II. Loc. adv. 1. de nouveau a) 1121-34 de nuvel «récemment» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1072 ds T.-L.); b) ca 1160 de novel «une fois de plus» (Eneas, 3266, ibid.); 2. à nouveau a)1835 banque «sur un nouveau compte» (Ac.); b) 1864 «une nouvelle fois» (Renouvier, Essais crit. gén., introd., p.LXVI). III. Subst. A. En parlant d'une chose 1. 1198 «terre nouvellement défrichée» (Rubrique d'une charte de 1198, Cart. du Paraclet, fo243 ro, Arch. Aube ds Gdf.); 2. ca 1658 «ce qui est neuf, inédit» (La Fontaine, Clymène ds OEuvres, éd. H. Régnier, t.7, p.149: Il me faut du nouveau, n'en fût-il point au monde). B. 1832 en parlant d'une personne, désigne celui qui arrive dans une collectivité déjà constituée (Balzac, L. Lambert, p.37). Du lat. novellus «nouveau, jeune, récent», dér. dimin. de novus (cf. neuf2). STAT. −Nouveau et nouvelle adj. et subst. Fréq. abs. littér.: 53735. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 75767, b) 68588; xxes.: a)75295, b) 81844. DÉR. Nouvelet, -ette, adj.,vx ou littér. Diminutif de nouveau. V. supra I A 1.Cerf nouvelet, Noël nouvelet. Sur les feuilles nouvelettes s'égrenaient les gouttelettes d'une petite pluie bénie (Rolland, C. Breugnon, 1919, p.57).− [nuv(ə)lε], fém. [-εt]. − 1reattest. 1remoitié xiiies. «tout nouveau» (Première Continuation de Perceval, éd. W. Roach et R.H. Ivy, t.2, 13745: flors novelestes); de no(u)vel (nouveau); suff. -et*. BBG. −Geckeler (H.). Zur Wortfelddiskussion. Untersuchungen zur Gliederung des Wortfelds alt - jung - neu im heutigen Frz. München, 1971, pp.350-369. _ Grundt (L. O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p.153, 158; pp.162-164. _ Quem. DDL t.3, 11, 13, 15, 17. |