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NOURRITURE, subst. fém.
A. − Action ou moyen de nourrir.
1. Action de nourrir. La première nourriture de cette femme n'a pas réussi, elle avait trop peu de lait (Ac.1835-1935).
P. anal. Faire des nourritures. Élever du bétail. (Dict. xixeet xxes.).
2.
a) Ce qui entretient la vie d'un organisme. Des gens curieux de nourriture délicate, raffinée, originale, des mangeurs, enfin, qui ont l'imagination de l'estomac (Goncourt,Journal, 1885, p.419).On sait à quel point le poisson entre aujourd'hui comme nourriture principale dans l'alimentation japonaise (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p.67):
1. ... près d'un million de nos petits enfants ont péri faute de nourriture suffisante, (...) le peuple français tout entier vit sous un régime effroyable de famine, de délation et d'oppression. De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p.530.
SYNT. Nourriture abondante, convenable, exquise, insuffisante, lourde, naturelle, pauvre, riche, saine, substantielle, suffisante; nourriture habituelle, quotidienne; nourriture liquide, solide; nourriture du corps, de l'homme, du pauvre, du peuple; absorber, prendre de la nourriture; se jeter sur la nourriture; tirer sa nourriture de; priver de nourriture; besoin, défaut, excès, manque, privation de nourriture; qualité, quantité de la nourriture.
b) P. méton. Entretien alimentaire d'une personne. Pourvoir, subvenir à la nourriture de; assurer la nourriture de; dépenser pour la nourriture. Partout où c'est que je passe, j'ai coutume de gagner mon sel, puis le beurre pour mettre dedans. Je vous ai offert de me garder moyennant asile et nourriture (Guèvremont,Survenant, 1945, p.44).
RELIG. Nourriture miraculeuse. Aliment fourni par Dieu aux hommes. Synon. manne.Dieu (...) a envoyé plusieurs fois une nourriture miraculeuse: manne au désert (...), pains multipliés (Marcel1938).
3. Vx, rare. Ce qui sert à entretenir, à faire durer quelque chose. (Dict. xixeet xxes.).
PEAUSS. ,,Liquide épais employé en tannerie pour imprégner les peaux, fait d'huiles, de suif (...) et de dégras`` (Duval 1959).
B. − Au fig.
1. Ce qui enrichit l'esprit, le coeur. Nourriture de l'esprit:
2. Delacroix disait: «Il ne faut jamais compter comme un dérangement le temps donné à un concert, pourvu qu'il y ait seulement un bon morceau. C'est pour l'âme la meilleure nourriturePourtalès,Vie Liszt, 1925, p.107.
RELIG. Nourriture de l'âme; nourriture céleste. ,,La vérité révélée de Dieu, les enseignements et les exemples de Jésus dans l'Évangile`` (Marcel 1938). La nourriture de l'âme qu'elle y [dans ces ravissements] avait reçue suffisait à sa subsistance (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p.263).
2. Vieilli. Éducation ou enseignement. C'est par ces travaux domestiques que la bourgeoisie éleva ses fils (...). Hélas! nous n'avons pas gardé le secret de ce que nos pères appelaient «les fortes nourritures». Nous n'élevons plus très bien nos enfants (A. France,Vie littér., t.2, 1890, p.248):
3. ... Bertin s'efforça de démontrer combien l'intelligence des gens du monde, même les plus instruits est sans valeur, sans nourriture et sans portée, combien leurs croyances sont pauvrement fondées, leur attention aux choses de l'esprit faible et indifférente, leurs goûts sautillants et douteux. Maupass.,Fort comme la mort, 1889, p.77.
P. méton. Celui qui a été élevé, formé. Sa chère nourriture (Ac.1835-1935).
Proverbe. Nourriture passe nature. Une bonne éducation corrige un mauvais naturel. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Nourrement, subst. masc.,hapax. Le mangement et le buvement, c'est-à-dire le nourrement (Renard,Journal, 1906, p.1064).
Prononc. et Orth.: [nuʀity:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1121-34 «éducation, action d'élever, d'instruire» nureture (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1978); 2. id. «animal qu'on élève» id. (Id., ibid., 1961); 1170 «enfant qu'on élève» norreture (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1444); 3. av. 1630 «action de nourrir un enfant de son lait» (A. d'Aubigné, Tragiques, Misères, éd. E. Réaume et De Caussade, IV, p.33). II. 1. Ca 1370 «ce qui sert à l'alimentation des gens» nourreture (Jean Le Fevre, Lament. de Matheolus, I, 1382, éd. Van Hamel); 1549 en parlant des végétaux (Est.); 2. 1555 fig. (Ronsard, Continuation des Amours, XXVII, 8, éd. P. Laumonier, VII, p.145: De ses yeus, dont mon coeur prenoit sa nourriture); 1681 (Patru, Plaidoié 1 ds Rich. t.2: l'honneur est la nourriture et le plus ardent désir des ames bien nees); 3. 1562 «entretien d'une personne du point de vue alimentaire» (Fr. Bonivard, Advis et devis de noblesse et de ses offices, 172 d'apr. FEW t.7, p.254b). Empr. du lat. nutritura «action de nourrir», refait d'apr. nourrir*. Fréq. abs. littér.: 2533. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3274, b) 3564; xxes.: a) 3710, b) 3837. Bbg. Gohin 1903, p.308.