| * Dans l'article "NONNE,, subst. fém." NONNE, subst. fém. A. − Vieilli. Religieuse qui vit dans un couvent. Synon. moniale.Tout cela a été fait pour épargner du scandale aux bonnes âmes, nonnes, mères de couvent et autres (M. de Guérin, Corresp.,1834, p.122).La concierge m'engage à regarder la grille. Je vois dix nonnes encore qui psalmodient à haute voix (Barrès,Cahiers,t.7, 1909, p.167).Je vous aimerais bien, mon grand écolier stupide, mais vous épouser! Demandez-moi aussi de me faire nonne. Ô cher! Ô cher! N'est-ce pas drôle! (Larbaud,Barnabooth,1913, p.168). B. − PÂTISS. Pet-de-nonne*. C. − Arg. Complice du voleur à la tire. Les deux compères, que le filou [qui va opérer à la tire] nomme ses nonnes (...), se mettent chacun à leur poste (...) ils la poussent [la victime] et la serrent comme dans un étau (Vidocq,Mém.,t.4, 1828-29, p.325). Rem. Ce terme est actuellement employé soit p. arch., soit plus généralement avec ironie. Prononc. et Orth.: [nɔn]. Homon. none, nones. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 nune «religieuse» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 7399); d'apr. Rich. 1680 ,,ne se dit plus que dans le burlesque, ou le stille le plus bas``; 2. 1828-29 arg. nonne (Vidocq, loc. cit.). Du lat. eccl. nonna «religieuse» (début ves.), att. dans le lat. des inscriptions «nourrice» parallèle à nonnus «moine» (début ves.), spéc. «nom que les moines donnent, par bienveillance aux plus anciens d'entre eux» (id.), d'où l'a. fr. nunne «id.» ca 1200 (Règle St Benoit, éd. A. Héron, 3518), également «nourricier» dans le lat. des inscriptions, prob. mot enfantin qui rappelle le gr. ν
ε
́
ν
ν
ο
ς, ν
α
́
ν
ν
α
ς «frère de la mère» «père de la mère» (cf. Ern.-Meillet et Chantraine). Au sens 2, le mot serait empr. par l'arg. à l'ital. nonno «compère, parrain» (1731 ds Tomm.-Bell.) ce rôle de complice étant dévolu à des associés âgés, qui ne pouvaient plus jouer un rôle actif, et qui, paraissant plus respectables, attiraient moins les soupçons (Dauzat Ling. fr., p.276); l'ital., att. antérieurement déjà comme terme de bienveillance adressé à un vieil homme (1728 ds Tomm.-Bell.) et au sens de «grand-père» (xvies. d'apr. DEI), est lui aussi issu du lat. nonnus. Fréq. abs. littér.: 208. Fréq. rel. littér.: xixes.: 174, b) 500; xxes.: a) 473, b) 182. DÉR. Nonnerie, subst. fém.,p. plaisant. Couvent de nonnes. Des nonneries fortifiées et des chartreuses prolongées de vergers ecclésiastiques (Morand,Londres,1933, p.11).− [nɔnʀi]. − 1reattest. 1803 (Boiste); de nonne, suff. -erie*. BBG. −Quem. DDL t.10. _ Rothwell (W.). A Further note on nonne. Fr. St. 1966, t.20, pp.223-225. |