| NONANTE, adj. numéral cardinal Vieilli ou région. (notamment Belgique, Suisse romande). Neuf fois dix. Synon. mod. en France quatre-vingt-dix.Plus de nonante fois, j'ai sondé cet abîme de glace (A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p.269).D'autre part, la plupart des dictionnaires mentionnent les mots, septante, octante, nonante, expressions vieillies mais encore usitées dans des pays de langue française; ceci a son importance si on compte le nombre des mots, car nonante est un seul mot tandis que quatre-vingt-dix pourrait être regardé comme trois mots (E. Borel,Paradoxes de l'infini,1946, p.155).REM. Nonantaine, subst. fém.,hapax. Âge de quatre-vingt-dix ans. Un bruit public le disait [le marquis de la Tour de Pise] vert galant encore aux environs de la nonantaine (Bloy,Hist. désobl.,1894, p.132). Prononc. et Orth.: [nɔnɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1120 adj. nunante (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1559) cf. Rich. 1680: ,,on dit quatrevingt-dix'', Littré ,,a vieilli... est resté très-usité en Suisse, en Savoie et dans le midi de la France`` et Hanse ,,ancienne forme française devenue un provincialisme ... Mais en Belgique on ne doit pas se croire déshonoré si l'on dit nonante``. Du lat. nonaginta «quatre-vingt-dix», dér. de novem, v. neuf, supplanté par quatre-vingt-dix*. Sur l'ext. actuelle de nonante et septante et leurs attest. dans la litt. fr., v. André Goosse, Qu'est-ce qu'un belgicisme? ds B. de l'Ac. Royale de Lang. et de Litt. Fr., Bruxelles, 1977, pp.358-362. Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. Piron (M.). Les Belgicismes lex. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t.11, no1, p.302. |