| NON-MOI, subst. masc. PHILOSOPHIE A. − ,,Ensemble des êtres qui ne sont pas moi, c'est-à-dire des êtres que je connais par le moyen des sens`` (Goblot 1920). On pourrait trouver dans l'opposition de l'homme et du monde, du spectacle et du spectateur, du moi et du non moi, un principe de classification pris, comme le leur, au dedans de nous-mêmes et pourtant fort différent (Guizotin Encycl. progressive, 1826, 7 ds Quem. DDL t.12). B. − P. ext. Réalité extérieure envisagée par le moi. C'est [Guys] un moi insatiable du non-moi, qui, à chaque instant le rend et l'exprime en images plus vivantes que la vie elle-même (Baudel., Curios. esthét., 1863, p.333).Qui osera affirmer que, dans l'état de veille, nous soyons tous constamment lucides et maîtres de repousser ces obsessions du non-moi (Sand, Impress. et souv., 1873, p.44).Par l'ignorance l'homme est comme séquestré de la nature, renfermé en lui-même et réduit à se faire un non-moi fantastique, sur le modèle de sa personnalité (Renan, Avenir sc., 1890, p.17). Prononc. et Orth.: [nɔ
̃mwɑ], [-a]. Att. ds Ac. dep. 1878. V.non-. Étymol. et Hist. 1801 (Ch. de Villers, Philos. de Kant, ou Principes fondamentaux de la philos. transcendentale, p.237, 238). Calque de l'all. Nicht-Ich (1794, J. G. Fichte, Grundlage der gesamten Wissenschaftslehre, II, §4, A 1 et A 2 d'apr. Hist. W. der Philosophie, t.4, col.3 et 5). |