| NOÉTIQUE, adj. et subst. fém. I. − Adjectif A. − PHILOS. (phénoménol.). Qui concerne l'acte de connaissance, la noèse. La sphère noétique; l'action noétique; la purification noétique. On comprend par là que Husserl ait pu (...) opposer, à une analyse noétique qui fait reposer le monde sur l'activité synthétique du sujet, sa «réflexion noématique» qui demeure dans l'objet et en explicite l'unité primordiale au lieu de l'engendrer (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945,p.IV). B. − LING., SÉMIOT. Champ noétique. Champ des signifiés. (Ds Rey Sémiot. 1979). II. − Subst. fém., PHILOS. Étude ou théorie de la connaissance, de la pensée. Toute la noétique de Duns Scot tend à renforcer autant que possible l'indépendance de l'intellect à l'égard de l'ordre sensible (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p.35). REM. Noétiquement, adv.[Correspond à I A supra] Du point de vue de la noèse, de l'acte de connaissance. À l'existence d'un objet pour la conscience, correspond noétiquement une thèse ou position d'existence (Sartre, Imaginaire, 1940, p.229). Prononc.: [nɔetik]. Étymol. et Hist. 1. 1923 subst. philos. (Maritain d'apr. Lar. Lang. fr.); 1927 (E. Gilson, Le Thomisme, 3eéd., p.227: une noétique vraiment thomiste); 2. 1931 adj. phénoménol. (E. Husserl, Méditations cartésiennes, trad. de l'all. par G. Peiffer et E.Levinas, p.31); 3. [1945 psychol. sphère noétique (Lhermitte, Ajuriaguerra et Hécaen, s. réf. d'apr. March. 1970 et Piéron 1973)] 1953 (Delay, Psychol. méd., p.147). Dér. sav. de noèse*; suff. -ique* (cf. les couples analyse/analytique, emphase/emphatique, hypnose/hypnotique, etc.). Au sens 2, empr. à l'all. noetisch (1913, E. Husserl, Ideen...., loc. cit. s.v. noème). |