| NIVERNAIS, -AISE, adj. et subst. A.− 1. a) (Personne) qui est originaire de la région de Nevers, du Nivernais, qui y habite. Campagnard nivernais, paysanne nivernaise. Vous avez vu comme la vieille Nivernaise a envie de retourner dans sa province? (Bourget, Actes suivent,1926, p. 110).Notons enfin les sculptures émaillées inspirées des Della Robbia, que les faïenciers nivernais traitent avec une grande sobriété de tons; certaines sont même entièrement blanches (G. Fontaine, Céram. fr.,1965, p. 34). − Emploi générique. Le Nivernais est un être plat, sans esprit pratique, et le moins littéraire qui soit. Des peintres au mètre, oui, des sculpteurs pour bustes sur bornes, mais pas un artiste! (Renard, Journal,1904, p. 932). b) [En parlant d'une chose] Qui provient, qui est de la région de Nevers, du Nivernais. Plus de la moitié des terres qui couvrent les pentes portaient la même verdure sans cesse remontante, et qui n'est ressemée qu'après un temps bien long. Tout ce massif nivernais ressemblait à un parc (R. Bazin, Blé,1907, p. 90).Malgré l'arrivée régulière du charbon forézien ou nivernais, Paris a dévoré les magnifiques forêts qui l'entouraient (E. Schneider, Charbon,1945, p. 124). 2. ÉLEV. (Bovin, cheval) de taille petite et fortement musclé, qui est originaire de la région de Nevers, du Nivernais et qui est très recherché comme bête de trait. Taureau nivernais; race, vache nivernaise. Ils sont jolis, leurs bœufs de Picardie! Ça serait bon, tout au plus, pour des crèches de Noël! Les deux jugements étaient provoqués par la comparaison, que toute la cour pouvait faire en ce moment, entre les nivernais conduits par leur bouvier, et le bétail à l'engrais, parqué sur les fumiers (R. Bazin, Blé,1907p. 276).Il traverse un grand pré où paissent des bêtes (...). Une quinzaine de bœufs nivernais blancs, luisants de soleil, s'avancent en tirailleurs, les naseaux dans l'herbe chaude (Martin du G., Devenir,1909, p. 191). B.− Qui est caractéristique, propre à la région de Nevers, au Nivernais. Influence, mode nivernaise; faïence nivernaise. Dès 1640, on distingue un autre aspect de la fabrication nivernaise. En effet, lorsque la tradition italienne perd son importance, les faïenciers vont chercher leurs modèles dans les gravures françaises (...). Les sujets religieux remplacent alors les sujets mythologiques italiens (G. Fontaine, Céram. fr.,1965p. 38). − ART CULIN., loc. adv. À la nivernaise. [En parlant d'une viande, d'un poisson] Accompagné d'une garniture constituée de carottes tournées et d'oignons glacés. Carpes à la nivernaise. Les Nivernais font non une grande, mais une très bonne cuisine (...) il faut citer (...) la culotte de bœuf et les langues de mouton (lard, oignons, vin blanc) à la nivernaise (Ac. Gastr.1962). Prononc. : [nivε
ʀnε], fém. [-ε:z]. Étymol. et Hist. 1. 1671 subst. « habitant de Nevers » (Pomey); 1721 « habitant du Nivernais » (Trév.); 2. 1840 adj. « relatif au Nivernais ou à ses habitants » (Ac. Compl. 1842); 3. 1855 bœuf nivernais (Littré-Robin); 1874 race nivernaise (Lar. 19e). Empr. au b. lat. Nivernensis « (habitant) de Nevers » (b. lat. Nevirnum, Nivernum « Nevers »), lat. médiév. (pagus, comitatus) Nivernensis « Nivernais », nom géogr. (ixes. ap. G. de Soultrait, Dict. topographique du dép. de la Nièvre, Paris, 1865). Fréq. abs. littér. : 40. |