| ×Avertissement Le Trésor de la langue française a été préparé à partir de 1960, et rédigé des années soixante jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Il s’agit d’une œuvre close, que nous ne soumettons plus à aucune révision ; la tâche du laboratoire ATILF est limitée à la mise à disposition du public, dans les meilleures conditions possibles, d’un texte qui ne sera plus modifié. Le Trésor, comme son sous-titre (Dictionnaire de la langue du 19e et du 20e siècle (1789-1960)) l’indique, ne décrit pas la langue d’aujourd’hui. Par ailleurs, un dictionnaire qui serait rédigé aujourd’hui et voudrait décrire la langue des 19e et 20e siècles ne le ferait sans doute pas non plus de la même façon ; mais nous n’avons pas la tâche, ni l’intention, de corriger une œuvre déjà datée, pas plus que celle de corriger le dictionnaire de Littré ou les premières éditions de celui de l’Académie. On ne peut s’attendre à ce que les articles du Trésor répondent dans chaque cas à nos besoins actuels. NIQUER, verbe trans. Arg. et pop. A.− Posséder (quelqu'un) charnellement. Synon. pop. baiser (v. baiser1I B 2).Les nanas, en Bochie, ça a dû te manquer. C'est fini, la paluche. Tu vas pouvoir niquer (R. Forlani, Guerre et paix au café Sneffle,acte 4, p. 33 ds L'Avant-Scène, 15 juin 1969, no428). B.− P. anal. Synon. pop. de baiser (v. baiser1I B 3). 1. Attraper quelqu'un (ou quelque chose). Synon. arg. choper.Deux nègres américains en train de boire une bouteille de champagne dans la rue ont été vus par un gendarme; tu parles qu'il les a niqués (Esn.Poilu1919, p. 370).Se faire niquer. L'Engageante vient de se faire niquer par un sous-marin (Esn.Poilu1919, p. 370). 2. Surprendre, prendre, duper. Se faire niquer. On t'a niqué, fils! Kahil t'avait prévenu, c'est moi qui t'ai niqué! Retiens mon nom : Jésus Azoul. En faisant ton rapport à ton maître au Caire, précise bien : « Je me suis fait niquer par un juif » (P. Bonnecarrère, La Guerre cruelle,Paris, Fayard, 1972, p. 188). − Loc. Niquer la gueule (à qqn). Tromper quelqu'un. Niquer le burnous. Surprendre. L'air de rien, mais le temps passe, nous presse, nous talonne, nous nique le burnous, nous décatit, nous marque la tronche (A. Boudard, Les Matadors,1966, p. 19 ds Cellard-Rey 1980). Prononc. : [nike], (il) nique [nik]. Étymol. et Hist. 1. 1890 arg. milit. « posséder charnellement » (à Alger, d'apr. Esn.); 2. 1918 id. « attraper, punir » (d'apr. Esn. Poilu, p. 370). Mot sabir d'Afrique du Nord, tire de l'ar. nāk : i-nik, 3epers. de l'ind. prés. « il fait l'amour », Lanly, p. 101. Bbg. Barb. Misc. 29 1944-52, pp. 434-435. − Quem. DDL t. 21. |