| NERPRUN, subst. masc. A. − BOT. Plante arbustive (de la famille des Rhamnacées) des régions tempérées de l'hémisphère nord, généralement épineuse et caractérisée par des feuilles pétiolées alternes, par de petites fleurs axillaires, et par les propriétés médicinales ou tinctoriales de son écorce ou de ses baies. Nerprun alaterne ou nerprun à feuilles persistantes, nerprun bourdaine, nerprun cathartique/purgatif, nerprun des teinturiers. Les Rhamnacées nous offrent les Nerpruns (Rhamnus), dont la Bourdaine (R. Frangula) aux petites drupes noires à une seule graine, est la plus commune (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.394).Le Rh. [Rhamnus] cathartica, auquel la ressemblance de ses drupes mûres avec de petites prunes vaut le nom de Nerprun (prune noire), est purgatif par ses fruits (Bot., 1960, p.1025 [Encyclop. de la Pléiade]). ♦ Sirop de nerprun. Sirop purgatif à base de nerprun cathartique. On évacuera par bas (...) avec (...) le sirop de nerprun (...) et on soutiendra l'effet du purgatif par une boisson aiguisée d'un grain d'émétique (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.474). B. − P. méton. Substance extraite de certains nerpruns. Poisons végétaux tels que le nerprun, la jusquiame (Colette, Képi, 1943, p.171).La préparation de certains produits alimentaires demande l'emploi de certains colorants naturels ou artificiels (...) nerpruns (Brunerie, Industr. alim., 1949, p.110). REM. Noirprun, subst. masc.,var., synon. de nerprun cathartique/purgatif.Des médicamens purgatifs (...) tels que le séné (...) le sirop de noirprun (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.217). Prononc. et Orth.: [nε
ʀpʀ
œ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Gattel 1841: noirprun. Étymol. et Hist. Ca 1210 noirbrun (Guiot de Provins Bible, 2634 ds T.-L.); xiiies. *neir prun (transcr. d'une gl. fr. écrite en caractères hébr. ds G. Schlessinger, Die altfranzösischen Wörter im Machsor Vitry, no156); début xves. noirprun (Coutumier des forêts de Normandie, Evreux ds L. Delisle, Ét. sur la condition de la classe agricole [...] en Normandie au M.-Â., 1851, p.356); 1501 nerpruin (A. Joubert, Étude sur les misères de l'Anjou aux XVeet XVIes., p.268 ds Delb. Notes mss); 1507 nerprun (s. réf. ds FEW t.9, p.497b). D'un lat. pop. *niger prunus, proprement «prunier noir». Bbg. Bertoldi (V.). Sprachliches und Kulturhistorisches über die Eibe und den Faulbaum. Wörter und Sachen. 1928, t.2, pp.145-161. |