| * Dans l'article "NASARDE, NAZARDE,, subst. fém." NASARDE, NAZARDE, subst. fém. Chiquenaude sur le nez. Donner, faire, infliger à qqn, recevoir une nasarde. Y penses-tu, reprit Vallombreuse, une personne de condition se mêler à ces baladins, monter sur les tréteaux, se barbouiller de rouge, recevoir des nasardes et des coups de pied au derrière! Non, cela est par trop impossible (Gautier, Fracasse, 1863, p.212).Et ce disant, je me hasarde, Quand, dans l'ombre, quelqu'un me porte... Christian: Une nasarde. Cyrano: Je la pare. Et soudain me trouve... Christian: Nez à nez... (Rostand,Cyrano,1898, II, 9, p.98)Si vous parlez autrement, vous n'aurez que des nasardes et des fessées (A. France, Île ping., 1908, p.122).♦ Visage à nasardes. Synon. fam. tête à gifle*.Quant à elle, jamais elle ne souffrirait que sa maîtresse devînt la femme (...) de ce visage à nasardes, de cet épouvantail à mettre dans les vignes (Gautier, Fracasse, 1863, p.111). − Au fig. Camouflet, affront, raillerie. Les légendes fameuses que mettait J.-L. Forain au bas de ses dessins donnent à peu près la mesure de ce qu'entre soi l'on infligeait de nasardes aux puissants de ce temps (Blanche, Modèles, 1928, p.41).Tels sont ces illustres docteurs qui donnent des nazardes au pape (Claudel, J. d'Arc, 1939, p.1210). Prononc. et Orth.: [nazaʀd]. Ac. dep. 1694: nasarde. Étymol. et Hist. 1. 1542 nazarde «chiquenaude sur le nez» (Rabelais, Pantagruel, chap.30, éd. Ch. Marty-Laveaux, p.365): 1548 nasarde (N. du Fail, Baliverneries ou contes nouveaux d'Eutrapel ds
Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t.1, p.165); 1590 au fig. (Montaigne, Essais, L. II, chap.10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t.1, p.408: Je veux qu'ils donnent une nazarde à Plutarque sur mon nez, et qu'ils s'eschaudent à injurier Seneque en moy); 2. 1611 p. ext. «raillerie» (Cotgr.). Dér. de nez*; suff. -arde (-ard*). DÉR. Nasarder, nazarder, verbe trans.a) Vx. Frapper quelqu'un d'une chiquenaude sur le nez. (Dict. xixes. et xxes.). b) Au fig. Se moquer de quelqu'un ou de quelque chose, bafouer. Volontiers vous aurais-je accordé la vie (...) Mais il vous a plu d'insulter et faire nazarder et brocarder de façon vile, du haut des remparts, ma femme bien-aimée (L. Daudet, Sylla, 1922, p.64).[La feuille vespérale L'Événement] fut supprimée brutalement par le gouvernement las de ses incessantes attaques. Villemessant la remplaca par Figaro, qui, de bi-hebdomadaire, devint quotidien. Approuvé, encouragé, suivi par l'opinion publique, Figaro «nasardait» l'empire (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.25).− [nazaʀde]. Att. ds Ac. dep. 1798. − 1resattest. a) 1537 «donner une chiquenaude sur le nez» (C. Marot, L'Épître de Frippelippes, ds
Œuvres satiriques, éd. C. A. Mayer, p.106, 208), b) 1575 «railler» (Lettre de l'évêque d'Aceps à M. de Morvillers, 8 juill., ds Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t.3, p.605); de nasarde, dés. -er. |