| NAPHTALINE, subst. fém. CHIM. Substance blanche, solide, d'odeur pénétrante, composée de naphtalène impur, utilisée dans l'industrie des colorants et comme produit antimite pour les vêtements. Boule de naphtaline. La naphtaline fut découverte en 1820 par Garden, qui l'obtint en chauffant au rouge du goudron de houille (A. Wurtz, Dict. chim., t.2, 1ervol., 1873, p.487).Ce n'est pas une petite affaire d'aller à Manosque. Il faut sortir les beaux habits, les déplier, épousseter la naphtaline (Giono, Colline, 1929, p.190).Une espèce de dérangement printanier s'emparait d'elle. On la voyait dans les couloirs, le visage tendu, la bouche pleine d'épingles et les bras chargés de papiers, allant vers sa mission avec une inébranlable foi dans les vertus du camphre et de la naphtaline (Green, Malfaiteur, 1955, p.131).REM. Naphtalinard, subst. masc.,arg. milit. [P. allus. à son uniforme qui aurait séjourné dans un placard] Officier en retraite qui reprend du service. Aujourd'hui, 1945, nombre de «naphtalinards» rencontrés me rappellent ce brave homme d'artilleur (Cendrars, Main coupée, 1946, p.190). Prononc. et Orth.: [naftalin]. Att. ds Ac. 1935. Forme pop. neufaline (Colette, Music-hall, 1913, p.200). Étymol. et Hist. 1821 (Kidd ds Annales de Chim. et de Phys. XIX, 273 ds Fonds Barbier). Empr. à l'angl. naphtaline «id.», mot créé par le chimiste angl. John Kidd (1775-1851) en 1821 (NED), d'apr. naphtha «naphte»; suff. -ine (-ine, v. -in); insertion d'un -l- euphonique (Klein Etymol.). Selon H. Cottez, il faudrait partir d'un élém. naphtal- combinant naphte et asphalte, ces 2 substances se rencontrant souvent ensemble dans la nature. Fréq. abs. littér.: 17. |