| NÉVROTIQUE, adj. et subst. PSYCHANAL. Synon. de névrosé.I. − Subst. Celui, celle qui est atteint de névrose. Un psychotique peut avoir ses heures ou ses zones de lucidité, un névrotique perdre les siennes. D'où la classe intermédiaire des psychonévroses (H. Bazin, Fin asiles, 1959, p.25): 1. On ne prête pas attention dans cette affaire à un point essentiel, à savoir que le conflit pathogène des névrotiques n'est pas comparable à une lutte normale que des tendances psychiques se livrent sur le même terrain psychologique.
Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p.463. II. − Adj. Relatif à la névrose, qui a les caractères de la névrose. Crise, trouble, affection névrotique. Quand la psychanalyse a remplacé un conflit inconscient et névrotique par un conflit conscient et humain, elle n'a pas, remarque Dalbiez, apporté une solution à ce dernier conflit, que seul le malade peut résoudre (Mounier, Traité caract., 1946, p.730).Psychopathologie et psychanalyse ont embrouillé inutilement la question, en distinguant au sein de l'angoisse une angoisse réelle ou objective et une angoisse névrotique ou intérieure (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p.188): 2. Nous dirons que le rêve ou le symptôme névrotique sont des «expressions psychiques», c'est-à-dire des effets −signes psychiques d'états psychiques inconscients; autrement dit, le rêve est un langage psychique naturel et individuel.
Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.371. Prononc.: [nevʀ
ɔtik]. Étymol. et Hist. 1.1764 (J.-F. Lavoisien, Dict. portatif de méd., p.5: Névrotique [...] épithète que l'on donne aux remèdes bons pour les nerfs); 2. 1922 en partic. dans la théorie psychanalytique (Freud, op. cit., p.83). 1 formé sur le gr. ν
ε
υ
̃
ρ
ο
ν «nerf» (v. neuro-, névro-) avec finale p. anal. avec des termes désignant des remèdes dans la terminol. méd. comme diurétique*, v. névritique; 2 dér. de névrose* à l'aide du suff. -ique*. Fréq. abs. littér.: 13. |