| MÉTHYLÈNE, subst. masc. A. − CHIM. Radical bivalent (CH2), dérivé du méthane par suppression de deux atomes d'hydrogène. La distillation du bois en vase clos conduit, on le sait, à côté du charbon de bois, à des produits intéressants: le goudron, l'acide acétique et le méthylène (Industr. fr. bois, 1955, p.16). B. − INDUSTR. Mélange d'alcool méthylique et d'acétone employé pour dénaturer l'alcool. L'alcool à usage industriel (...) est dénaturé au méthylène régie pour éviter toute fraude (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p.199). C. − PHARM., TEINTURERIE. Bleu de méthylène. Colorant et désinfectant d'un bleu vif, extrait de la houille. Pour cicatriser, badigeonnages à la glycérine iodée ou au bleu de méthylène (Garcin, Guide vétér., 1944, p.179). − P. métaph. Je vois de ma fenêtre, sur la mer d'un bleu dansant de méthylène, les irradiations du zénith se multiplier en facettes miroitantes (Montherl., J. filles, 1936, p.935). Prononc.: [metilεn]. Étymol. et Hist. 1835 (Dumas et Peligot ds Ann. chim. et phys., [mémoire lu en 1834], t. 58, p.9: Nous donnerons le nom de méthylène à un radical dont il est impossible d'éviter la supposition si on veut ramener tous (sic) les combinaisons que nous avons à décrire à une théorie commune); 1896 bleu de méthylène (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, p.803). Formé des mots gr. μ
ε
́
θ
υ «boisson fermentée» et υ
λ
η «bois» et du suff. -ène* pour traduire en lang. sav. le nom vulg. de esprit-de-bois ou liqueur spiritueuse du bois, v. Cottez; cf. angl. methylene 1835 ds NED. |