| * Dans l'article "MÉTAPHORIQUE,, adj." MÉTAPHORIQUE, adj. A. − RHÉT. Qui est fondé sur le recours à la métaphore ou en résulte. Je généralise encore plus le mot fruit, comme on fait dans le sens métaphorique, en disant, par exemple, que la science est le fruit du travail (Destutt de Tr., Idéol. 1, 1801, p. 108).Il n'y a que des rapports vagues, purement métaphoriques, entre un grand nombre de mots français anciens et le mot latin dont ils sont la transposition populaire (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 26). ♦ Qui a un sens métaphorique, pris au sens métaphorique. Expression, terme, tournure métaphorique: . Parfois, un joueur [de football] ne reçoit pas de consignes de marquage, mais se porte là où est le jeu: il bétonne. (...) il joue le béton (...). Il fait figure en somme de réserve tactique face à une offensive ennemie. Cette mission est confiée en général à un joueur connu pour sa résistance physique et morale: sous ce béton métaphorique transparaissent en filigrane les héroïsmes de Verdun.
Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1952, p. 35. ♦ Caractérisé par l'usage de la métaphore. Style métaphorique. La langue française est, dans sa simplicité, la plus métaphorique des langues (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 138).Tel auteur est si complètement métaphorique qu'il est impossible de discerner ce qu'il veut dire de l'expression qu'il en donne (Valéry, Mauv. pens., 1942, p. 33). B. − P. ext. [Chez Jakobson] Qui est fondé sur une relation d'analogie ou de similarité. Le développement d'un discours peut se faire le long de deux lignes sémantiques différentes: un thème (topic) en amène un autre soit par similarité soit par contiguïté. Le mieux serait sans doute de parler de procès métaphorique dans le premier cas et de procès métonymique dans le second, puisqu'ils trouvent leur expression la plus condensée, l'un dans la métaphore, l'autre dans la métonymie (R. Jakobson, Essais de ling. gén., trad. par N. Ruwet, Paris, éd. de Minuit, 1963, p.61). Rem. ,,La métaphore (un objet est désigné par le nom d'un objet semblable), et la métonymie (un objet est désigné par le nom d'un objet qui lui est associé dans l'expérience) relèveraient respectivement de l'interprétation paradigmatique et syntagmatique, si bien que Jakobson prend parfois pour synonymes syntagmatique et métonymique, paradigmatique et métaphorique`` (Ducrot-Tod. 1972, pp.145-146). Prononc. et Orth.: [metafɔ
ʀik]. Ac. 1694, 1718 metaphorique, dep. 1740 mé-. Étymol. et Hist. Av. 1382 (Oresme d'apr. Meunier, p. 188); xves. methaforique (Evrart de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210 fo221b ds Gdf. Compl.). Empr. au gr.
μ
ε
τ
α
φ
ο
ρ
ι
κ
ο
́
ς «figuré, métaphorique» dér. de μ
ε
τ
α
φ
ο
ρ
α
́, v. métaphore; cf. le lat. médiév. metaphoricus «id.» (xiies. ds Nov. Gloss.). Fréq. abs. littér.: 80. DÉR. Métaphoriquement, adv.De façon métaphorique. a) En recourant à la métaphore. On pourrait dire métaphoriquement, et en s'écartant beaucoup du langage rigoureux dont je me suis servi (Marcel, Journal, 1918, p.158).b) Au sens métaphorique. Employer (un mot) métaphoriquement. Le langage anthropomorphique de la sainte écriture doit s'entendre métaphoriquement. (Théol. cath.t.4, 11920, p.1063).c) Selon l'envisagement métaphorique. Comment ne pas reconnaître que la ruche est réellement, et non métaphoriquement, un organisme unique, dont chaque abeille est une cellule unie aux autres par d'invisibles liens? (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.167).− [metafɔ
ʀikmɑ
̃]. Ac. 1694, 1718 metaphoriquement, dep. 1740 mé-. − 1reattest. 1504 metaphoricquement (J. Lemaire de Belges, Temple, éd. J. Stecher, t.4, p.222); de métaphorique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 19. |