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* Dans l'article "MARELLE,, subst. fém."
MARELLE, subst. fém.
A. − Jeu d'enfant qui consiste à pousser, à cloche-pied et en suivant certaines règles, un palet dans les cases numérotées ou qui portent un nom, d'une figure (généralement en forme d'échelle) tracée sur le sol. Marelle à cloche-pied; une partie de marelle; jouer à la marelle. Justin, sautelant sur un pied, poussait devant lui, le long du trottoir, comme au jeu de la marelle, un petit éclat de pierre plate (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 16).
P. méton. Figure tracée sur le sol pour jouer à la marelle. Les «marelles» se dessinent sur le sol et le «palet» circule dans leurs cases magiques: le ciel, la terre, l'enfer, etc. (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p. 51):
1. Les noms des diverses cases de la marelle ont varié (...). Généralement, on divise la figure en sept ou douze cases réparties le long d'un rectangle terminé par un demi-cercle: le Paradis. Alleau1964.
B. − Au sing. ou au plur. Type de jeux qui se jouent à deux et consistent à poser puis déplacer des jetons (trois dans la forme la plus simple) aux points d'intersection d'une figure carrée (ou formée de plusieurs carrés inscrits les uns dans les autres) coupée par ses médianes et, dans certains cas, par ses diagonales, le but étant d'aligner trois jetons. E. Fournier nomme ce jeu le déplaçoir des collèges, c'est aussi la marelle assise ou la marelle à main (...). Il vient en droite ligne des Phéniciens (...). Le carré des marelles, c'était la mer (...); la case du centre, (...) c'était Tyr (Alleau1964).
En partic., au sing. Variante la plus répandue de ce jeu, consistant pour chaque joueur à poser puis déplacer neuf jetons sur une figure formée de trois carrés inscrits les uns dans les autres, coupés par leurs médianes. Synon. jeu de moulin*.Coffret garni de 4 jeux de société (damier, jeu d'oie, marelle, nain jaune) (Catal. jouets [B.H.V.], 1936):
2. Parmi les autres jeux simples à programmer [sur ordinateur], citons les marelles, populaires en Europe au Moyen-âge, et aujourd'hui encore en Allemagne, en Scandinavie, et dans les pays anglo-saxons où une variante s'appelle le «Nine Men's Morris» (...). Beaucoup plus complexe que le tick-tack-toe [jeu du morpion dans sa version la plus simple], mais bien moins que les échecs, la marelle n'a pas encore fait l'objet d'une analyse complète, mais certains programmes y sont excellents. Science et Vie, nohors série, Les Jeux de réflexion,sept. 1978, p. 52.
REM.
Merelle, mérelle, subst. fém.,synon. vx.Une bande d'écoliers et de pousse-cailloux jouant aux merelles qui se levait en masse et les saluait classiquement de quelque huée en latin (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.195).[Nouv. Lar. ill. et Lar. 20eattestent le sens suiv.] ,,Figure héraldique, reproduisant le tracé des carrés du jeu ancien de la mérelle (marelle actuelle)``.
Prononc. et Orth.: [maʀ εl]. Ac. 1694, 1718 merelle; Ac. 1740-1798 mé-; dep. 1835 ma-. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xies. merele «jeton, fragment de bois» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1); b) 1288 jeu «jeton, pion» (Jean de Journi, Dîme de pénitence, 2595 ds T.-L.); 2. ca 1175 mestraire mereiau «jouer mauvais jeu, éprouver un revers» (Benoît de Sainte-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 38801); 3. xiiie-xives. [ms.] «jeu qui se joue avec des pions sur une figure formée de lignes partant des angles ou du milieu de chaque côté d'un carré et se réunissant au centre» (Biblioth. Fac. de Médecine, Montpellier H 279 ds Gay); 1412 jouer aux marelles (Lettres de rémission ds Laborde); 4. a) 1677 mérelle «jeu d'enfant qui consiste à pousser, à cloche pied, un palet dans des cases tracées sur le sol» (Miege); 1680 marelle (Rich.); b) 1864 «la figure qui est tracée sur le sol, pour ce jeu» (Goncourt, G. Lacerteux, p. 77). Généralisation du fém. de merel, marel «palet, jeton, pièce de monnaie» (xiies. ds T.-L.; encore vivant sous la forme méreau dans un bon nombre de dial., v. FEW t. 6, 1, p. 369a), prob. dér. du rad. prérom. *marr- «pierre, caillou», particulièrement répandu en Italie et en ibéro-rom., v. aussi marron1. La forme merelle, usuelle au Moy. Âge et encore répandue aux xviie-xviiies. (ainsi que chez V. Hugo dans ses écrits d'inspiration hist. v. supra), a disparu au profit de la forme altérée marelle, déjà att., mais rare, au début du xvesiècle. Fréq. abs. littér.: 29. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 196 (s.v. mérelle).