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* Dans l'article "MÉDICAMENTER,, verbe trans."
MÉDICAMENTER, verbe trans.
Vieilli
A. − [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou un animal] Traiter, soigner en administrant des médicaments. Il était occupé à médicamenter un de ses chiens (Balzac,Splend. et mis.,1844, p.125).Deux notes incontestables, l'une d'un médecin, l'autre d'un apothicaire, lesquels avaient soigné et médicamenté dans deux longues maladies Éponine (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.248).Quelle autre femme aurait pu (...) surveiller l'heure des poudres et des tisanes, les apporter avec la religion de M. Fagon médicamentant le grand roi? (A. Daudet,Jack,t.2, 1876, p.297).
P. métaph. Ce qu'il fallait à la royauté nouvelle, c'était de l'élan, de la jeunesse (...). De cela elle n'a cure; elle s'est présentée amaigrie, débiffée par les docteurs qui la médicamentaient (Chateaubr.,Mém.,t.4, 1848, p.39).
[P. méton. du compl.] L'hôpital de Bar-le-Comte, au temps où la touchante ignorance des médecins y médicamentait ma flemme (Courteline,Souv.,Gaîtés esc., 1893, ii, p.137).
Emploi abs. On consulta, on médicamenta, peines inutiles! Les sources de la vie étaient irrémédiablement attaquées (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.235).
Emploi pronom. réfl., péj. parfois. S'administrer, prendre des médicaments. Je me suis abstenu de toute occupation d'affaires et j'ai resté chez moi ne songeant qu'à me médicamenter (Maine de Biran,Journal,1817, p.15).P. métaph. Gérane (...) se médicamente pieusement (...) et goutte à goutte, vide la burette, le flacon éternel où sommeille cette doucereuse spécialité pharmaceutique de la résignation (H. Bazin,Tête contre murs,1949, p.394).
B. − Rare. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Prescrire, préparer. Cette potion dont vous êtes arrivée jusqu'à quatre cuillerées, je la croyais médicamentée pour M. Noirtier? (Dumas père, Comte Monte-Cristo,t.2, 1846, p.470).
REM.
Médicamenté, -ée, part. passé en emploi adj.,rare. Pourvu de médicaments, imprégné de substances médicamenteuses. Une terre malsaine, couverte de fleurs, toute aromatique, et comme profondément médicamentée (Michelet,Tabl. Fr.,1833, p.42).Des bataillons agricoles (...), logés, nourris, blanchis, médicamentés (Zola,Terre,1887, p.469).
Prononc. et Orth.: [medikamɑ ̃te], (il) médicamente [medikamɑ ̃:t]. Ac. 1694, 1718: me-; 1740: me- en vedette, mé- dans l'art.; dep. 1762: mé-. Étymol. et Hist. 1518 «prescrire, administrer des médicaments à un malade» (Faits et Gestes des Saints Pères, trad. de Platine, 172 vods Delb. Notes mss). Dér. de médicament*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 10.
DÉR.
Médicamentation, subst. fém.a) Action de prescrire ou de prendre des médicaments; p. méton., remède. Aucun de ces prétendus remèdes qui, sous prétexte d'attaquer les symptômes, attaquent le tempérament. Non, pas de médicamentation oiseuse! Du régime, voilà tout! (Flaub.,MmeBovary,t.2, 1857, 50).Les visites de médecin, les médicamentations coûteuses, les remèdes des riches (Goncourt,G. Lacerteux,1864, p.57).b) P. métaph. La sincérité restaure enfin le régime stable de la confiance du coeur. La vraie médicamentation du malentendu n'est donc pas d'ordre philologique, mais d'ordre moral (Jankél.,Je-ne-sais-quoi,1957, p.196). [medikamɑ ̃tasjɔ ̃]. 1reattest. 1857 (Flaub., loc. cit.); de médicament*, suff. -(a)tion*.