| ME, M', pron. pers. Pron. pers. non prédicatif de la 1repers. du sing., des deux genres; assure la fonction objet. A. − [En fonction d'obj. dir.] 1. [Devant une forme verbale] Puis un grand désir me prend de lui crier très fort: «Je t'aime beaucoup, ma tante!...» (Gide,Journal,1890, p.14): 1. C'était la Sogne. Ce nom m'intriguait. «Comme j'aimerais savoir ce que veulent dire tous ces noms, dis-je à Cottard...»
Proust, Sodome, 1922, p.894. Rem. Me, régime direct peut avoir un attribut de l'obj.: Ce livre immonde... − Vos critiques, lui dit-on... − Critiques! Me croyez-vous un valet d'écurie!... (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p.16). − [En fonction de «sujet» d'un inf. devant les verbes faire, laisser et les verbes de perception] C'est comme je vous le dis. Avertissez seulement le concierge, pour qu'il me laisse passer (Larbaud,F. Marquez,1911, p.26): 2. ... très précisément, si j'étais un homme politique du parti libéral ou du monde républicain gouvernant, la spontanéité magnanime du dévouement de la nation me ferait réfléchir.
Maurras,Kiel et Tanger,1914, p. CI. 2. [Devant les présentatifs voici, voilà ou leurs composés revoici, revoilà] Et me voici comme au retour d'un long exil (Régnier,Sites,1887, p.125).Eh bien! Aujourd'hui, me voilà en Frise à Leeuwarden (Green,Journal,1933, p.148): 3. − Oui, me revoilà! Ce n'est pas comique. Vous n'espériez tout de même pas m'avoir envoyé dans l'autre monde...
Romains,Copains,1913, p.15. B. − [En fonction de compl. d'obj. indir.; le pron. évoque le locuteur dans des rapports d'attribution, d'appartenance ou d'intérêt] 1. [Marquant des rapports d'attribution] a) [Avec les verbes à double construction] J'invitai le major-général et son aide-major à me donner encore une fois leur avis (Joffre,Mém., t.1, 1931, p.385): 4. C'eût été pour ma mère un obstacle absolu non seulement à un mariage dont elle m'avait d'ailleurs demandé de ne pas parler encore définitivement à mon amie et dont l'idée m'était de plus en plus intolérable, mais même à ce que celle-ci passât quelque temps à la maison.
Proust,Prisonn.,1922, p.14. b) [Avec les verbes et loc. verb. construits avec la prép. à comme échapper, nuire, obéir, plaire, parler, ressembler, résister, survivre, etc., donner raison, donner envie, etc., faire joie, faire plaisir, etc.] Ses larmes me faisaient plus de mal que si je les pleurais (Gide,Journal,1890, p.14).Michaël vient pour moi. Il veut m'épouser et il me plaît beaucoup (Cocteau,Enfants,1929, p.119).J'écoutais bouche bée ce petit garçon qui m'avait déjà l'air de gouverner une équipe d'adultes: il m'en imposait (Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p.62):
5. auguste: Je te dis que c'est elle!... Pourvu qu'elle ne nous donne pas encore sa comédie, avec ces têtes qu'elle montre dans la fenêtre les soirs d'orage... Celle du vieillard blanc me fait froid dans le dos.
Giraudoux,Ondine,1939, I, 1, p.14. c) [Avec les verbes d'état suivis d'un attribut et construits avec la prép. à ou la prép. pour] Suj. + me + verbe + attribut. − [Le locuteur porte un jugement affectif sur ses rapports personnels avec le suj. de la phrase, me équivalant à la locution adv. «à mes yeux»] ♦ [L'attribut est un adj.] 6. 15 janvier. Exposition de dessins et d'estampes de Corot, à la Nationale. J'en ai regardé une cinquantaine seulement, mais avec attention, avec le désir d'en emporter le plus possible dans ma mémoire. Les premiers me paraissent les plus beaux.
Green,Journal,1931, p.34. ♦ Vx ou littér. [L'attribut est un subst.] Ce m'est une douceur d'entendre déclarer par la plus haute autorité judiciaire de l'empire russe que c'est là tout simplement la condamnation par mesure administrative «en vigueur dans les pays où règne le despotisme» (Clemenceau,Iniquité,1899, p.323).Vous m'êtes une énigme, vous êtes indéchiffrable! (Martin du G.,J. Barois,1913, p.48): 7. Au diable tout concert, quand je mange! Et pourtant
J'adore la musique
Mais, à table, elle m'est un déplaisir constant
Fût-elle séraphique.
Ponchon,Muse cabaret,1920, p.36. − Plus rarement. [Le locuteur prend conscience du rapport personnel que le sujet de la phrase entretient avec lui, me équivalant à la locution adv.: «à mon égard»] Et l'œilladé présage Des Dames belles, qui débonnaires me sont (Moréas,Sylves,1896, p.190).Je ne veux pas qu'on me soit indulgent. Je veux qu'on soit pour moi sévère et exigeant (Géraldy,Robert et Mar.,1925, i, p.2). d) [Avec les verbes de mouvement, et plus partic. avec venir et ses composés, construits avec la prép. à] Toutes sortes de pensées me sont venues aussitôt à l'esprit alors que je m'enfermais dans mon bureau avec deux cents pages dactylographiées (Green,Journal,1934, p.223): 8. marius: Je ne pensais pas très souvent à toi. Pour moi, c'était une chose réglée, finie... Et puis, petit à petit, ça m'a commencé. Ça me venait surtout le soir, dans mon hamac. Je pensais à toi.
Pagnol,Fanny,1932, III, 5, p.188. Rem. La constr. me + verbe, à côté de la constr. verbe + à moi insiste moins sur le terme du mouvement (tu reviens à moi) que sur l'intérêt que porte le locuteur à la réalisation du procès exprimé par le verbe (tu me reviens). Gén., le verbe s'accompagne d'une autre détermination de lieu (cette idée me vient à l'esprit), à moins qu'il ne serve de verbe attributif (il me revient fatigué). e) [Dans des tournures impers. ] − [Avec un verbe construit indirectement] Aveuglé par l'Atlantique ensoleillé, je me trouve en plein ciel, à une hauteur telle qu'il me semble que je devrais voir l'Europe (Morand,New-York,1930, p.47): 9. Il me plaît que mon vers se mette à la taille des chaises longues
Et le cheval prenne ce pas où son cavalier le réduit
Il me plaît d'entendre un bras d'homme frapper sur le bois ou la pierre
Qui fabrique des pieux peut-être ou c'est quelque chose qu'il cloue...
Aragon,Rom. inach.,1956, p.21. − [Avec un verbe d'état suivi d'un attribut et construit indirectement] ♦ Il/ce (fam. ça) + me + verbe + adj./adj. verbal.Il m'est déplaisant de voir de chères pensées ainsi confondues avec des impressions d'une heure (Rivière,Corresp. [avec Alain-Fournier],1906, p.319):
10. C'est dans le sentiment d'un accord, non d'une rivalité qu'est le bonheur, et quand bien même toutes les forces de la nature l'une contre toutes autres, chacune lutterait, il m'est impossible de ne pas concevoir une unité supérieure présidant à cette lutte même, initiale de toute division, où chaque âme peut se réfugier pour son bien-être.
Gide,Réflex. litt. et mor.,1897, p.416. ♦ Il/ce + me + verbe + part. passé (passif impers.).Il m'était alors répondu d'insérer les clauses navales dans les conditions de l'armistice (Foch,Mém.,t.2,1929,p.287). − [Avec un verbe de mouvement construit indirectement] Il me vient de ton amour une chaleur qui me rend la vie (Rolland,J.-Chr.,Matin, 1904, p.162). − [Dans les prop. inf. qui dépendent d'une construction impers. et où le suj. n'est pas exprimé, me peut être interprété comme suj.] Moi, s'il me fallait habiter en bas, je ne vivrais pas (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Hérit., 1884, p.480): 11. Mais, comme l'affaire risquait d'avoir des conséquences, il me fallait m'attendre à ce qu'un jour se posent sur moi les projecteurs de la vie publique.
De Gaulle,Mém. guerre,1954, p.6. Rem. Avec les prép. après, sur, derrière, la lang. pop. emploie me conjointement au verbe et utilise la prép. adverbialement, sur se transformant en dessus. Comme j'couche juste en dessous, tu feras attention de n'pas m'tomber dessus, au milieu d'la noïe [nuit] (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p.11). Il y en a de plus jolis que vous qui me courent derrière! (Pagnol, Marius, 1931, i, 8, p.59). 2. [Dans une prop. comportant l'indication d'une partie du corps ou d'une qualité essentiellement humaine ou la marque d'un degré de parenté, me exprime avec plus de force que l'adj. possessif, un rapport de possession, d'appartenance] J'ai chaud et la fumée des cigarettes me pique les yeux (Green,Journal,1933, p.165): 12. Les ramoneurs savoyards étaient aussi revenus, poussant leur cri d'automne, qui déjà, les années précédentes, me serrait le coeur à me faire pleurer.
Loti,Rom. enf.,1890, p.206. Rem. Dans le cas de l'obj. interne, il peut même y avoir pléonasme avec le subst.: Apollon, dieu cruel... Si tu m'as fait saigner tout le sang de mon coeur (Moréas, Stances, 1901, p.11). 3. [Me explétif («datif éthique»)] a) [Me souligne l'importance que le locuteur attribue au procès exprimé par le verbe] Dans les rues, tout me tourne, je suis hébété, incertain, ivre; je n'ai vraiment mes aises que dans mon clocher ou dans cette chambre (Huysmans,Là-bas,t.1, 1891, p.225).Ils me l'ont tuée. Elle avait huit ans. Ils l'ont tirée à la course dans la rue (Bordeaux,Fort de Vaux,1916, p.14). b) [Me souligne l'intérêt que porte le locuteur à l'accomplissement d'un ordre qu'il a donné] La bonne parut. Il lui dit: «Allez me chercher Louis» (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Père, 1883, p.437).Vas-tu me la regarder, tout de même! éclata Haudouin. Tu n'en vois pas des pareilles à Épinal (Aymé,Jument,1933, p.206). C. − Emploi réfl. 1. [Avec un verbe essentiellement pronom.] :
13. Me voilà repris d'un rhume. Avec l'habitude que j'ai contractée dans les longues immobilités du travail assis à me couvrir de gilets, de tricots, à me coiffer de toquets, j'ai une facilité à me bronchiter, − et la maison de Daudet m'est meurtrière à cause de la haine de MmeDaudet pour la chaleur.
Goncourt,Journal,1892, p.183. 2. [Avec un verbe accidentellement pronom.] Oubliez-moi, comme je m'oublie, et pesez ce que je dis (Rolland,J.-Chr.,Amies, 1910, p.1127).Je me marie avec ton frère! (Giono,Gd troupeau,1931, p.30). D. − Syntaxe de me 1. [Ordre des mots] a) [Avec l'impér.] − [Après l'impér. positif; me s'emploie (sous sa forme élidée) devant les pron. en et y; dans les autres cas, on emploie la forme accentuée moi] En ce cas, récompensez-m'en: prêtez-moi encore une fois votre bête féroce (Montherl.,Bestiaires,1926, p.422). − [Précédant l'impér. négatif; on emploie toujours me précédé de la négation ne (omise dans la lang. pop.)] Il s'appelle Richard... Ne me dites pas qu'il sort d'ici, vous ne le connaissez pas (Gide,Paludes,1895, p.105). − [Dans la lang. littér. (vestige d'un tour fréq. en fr. class.), lorsque deux impér. se suivent et sont joints par une conj. de coordination, me se place devant le second, même si celui-ci est positif] Laissez-moi votre ajustement, et me regardez en face (Adam,Enf. Aust.,1902, p.26).Venez avec moi dans le jardin, mon jeune hôte, et me donnez des nouvelles du Paris penseur (Gide,Isabelle,1911, p.612). ♦ Rare. [Devant un impér. coordonné à un verbe à un temps personnel] Scapin: Monsieur? X...: Je te baille un louis et m'enseigne où peut être Géronte (Claudel,Raviss. Scapin,1952, préf., p.1344). b) [Avec un autre verbe conjugué] − [Devant un verbe conjugué à un mode personnel ou devant l'impér. négatif, les pron. le, la, les, en et y, régimes directs, suivent toujours me, régime indir.] Allons, ôte-toi de là, que je descende... Je m'en irai ce soir. − Tout de suite! (Zola,Terre,1887, p.98):
14. bibiane: Voilà qu'elle veut me le prendre! Voilà qu'elle veut me le prendre, à cette heure! C'est moi qui devais toujours être sa femme et non pas elle. Elle sait bien que c'est moi.
Claudel,Violaine,1892, p.502. − Me + verbe + à moi.[Me régime direct figure seul (ou précédé de la négation) devant le verbe, et les pron. régimes indir. se placent derrière le verbe à l'aide de la prép. à et sous la forme prédicative] Yves restait pensif devant la nécessité de cette cérémonie, parce qu'il venait de me faire, à moi, un grand serment d'être sage (Loti,Mon frère Yves,1883, p.13). − Me + le/la/les + verbe + à moi.Ma messe n'aura pas de servant. Faute de mieux, je me la réponds à moi-même; mais ce n'est pas la même chose (Renan,Souv. enf.,1883, p.156). Rem. 1. L'ambiguïté due à la fonction double de me, te, se et vous rend impossible leur combinaison avec me. De même est exclue l'alliance de me et de lui ou leur; lui ou leur, régimes indirects se placent obligatoirement en seconde position; or en 1reposition me est incapable de signifier le régime direct. 2. Les combinaisons me me, me te, me lui, me vous, me leur ne se conçoivent que dans le cas où le régime indirect est explétif (tu vas me lui donner une bonne correction). Pourtant K. Heger, examinant de telles constr., les a interprétées comme la norme et intégrées dans son système de conjugaison (cf. Langages. Paris, 1966, no3, pp.19-39). c) [Avec un inf., me, compl. d'un verbe régissant l'inf. lui-même, se place toujours devant le verbe conjugué, lorsque celui-ci est faire, laisser ou un verbe de perception (il m'entend chanter); ailleurs me compl. de l'inf. (ayant le même suj. que le verbe qui le régit) se place normalement devant l'inf. (il crut me voir). Cependant, par archaïsme, on peut le trouver placé avant le verbe] On me vint chercher. Elle se débattait, en hurlant, dans une horrible crise de douleur, de colère, de passion (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Berthe, 1884, p.994).Je ne crois pas que le cours des choses m'ait pu contredire (Maurras,Chemin Paradis,1894, p.xxv). Rem. Avec falloir suivi de l'inf., la place de me change le sens de la phrase (il faut m'écouter/il me faut écouter et il faut me croire/il me faut croire). Si l'inf. et le verbe qui le régit ont chacun un pron. pers. régime (direct ou indirect), chaque pron. se place devant le verbe dont il est le régime (il me fallait l'attendre), exception faite des verbes faire, laisser, entendre, voir suivis d'un inf., où les deux pron. se placent devant le verbe régissant selon l'ordre défini ci-dessus (supra b: il me le fait entendre). Toutefois, cette règle n'est pas stricte, et il est même des cas où elle ne peut être appliquée, à savoir quand le verbe régissant a pour compl. le, la ou les et que l'inf., de son côté, a pour compl. d'obj. le pron. me (il le laissera me voir/il me le laissera voir). d) Vx ou littér. [Me peut quelquefois être séparé du verbe dont il est gén. conjoint par tout ou rien, par des adv. comme assez, tant, trop, beaucoup, peu, bien, mieux, et particulièrement par l'adv. mal qui joue alors le rôle d'un préf. adv. et par pas, point, plus, etc.] À l'idée qu'on a pu me mal juger (Colette,Entrave,1913, p.46). 2. [Omission de me] − [Si un verbe est précédé du pron. régime me et qu'un autre verbe ayant le même régime vienne s'y ajouter, la répétition est de rigueur] Le doute m'environne, m'assaille et me flagelle (Barrès,Colline insp.,1913, p.270).Voici comment m'agit et me guide le mot de révolution (Paulhan,Fleurs Tarbes,1941, p.84). − [Cependant, l'omission est possible aux temps simples quand les verbes sont synon.; elle peut se faire aux temps composés quand les verbes ont un auxil. commun (les deux part. pouvant même avoir des suj. différents)] Pauvre miss Bell qui ne m'oublie pas. Elle m'a écrit de Florence et envoyé son livre (A. France,Lys rouge,1894, p.10).Ah! Comme j'ai envie de dormir!... Cette délibération m'a épuisé, ce cigare étourdi (Miomandre,Écrit sur eau,1908, p.15). − [Si des verbes à des temps composés ont des régimes différents, l'un ayant me pour régime direct et l'autre me pour régime indirect, on doit répéter le pron. et l'auxil.; néanmoins dans le style fam., on néglige la répétition du pron. et de l'auxil., me ayant alors un sens double] Il m'a pris par le cou et demandé pardon (Duhamel,Plais. et jeux,1922, pp.151-151). 3. [Élision; me s'élide en m' devant une voyelle ou un h muet. Dans la lang. pop., l'élision se fait même devant consonne] M'taire? Pourquoi que j'me tairais?... (Benjamin,Gaspard,1915, p.69).J'la garde. Ça m'servira bien, tu voiras (Barbusse,Feu,1916, p.16). − [Exceptionnellement, l'élision se fait devant un h aspiré] Je voulais le garder chez moi et le nourrir, mais il n'a pas consenti. On eût dit qu'il m'haïssait depuis la chose (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Misti, 1884, p.912). Prononc. et Orth.: [mə] devant consonne [m] devant voyelle ou h non aspiré, ex.: vous me recevez; il m'invite, il m'honore. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Pron. pers. régime atone de la 1repers. du sing. I. A. 1. Régime indir. a) 842 me (Serments de Strasbourg, éd. Henry Chrestomathie, p.2, 4: in quant Deus savir et podir me dunat); fin xes. élidé devant voyelle (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 83: Que m'en darez eˑl vos tradrai?); ca 1050 enclitique (St Alexis, éd. Chr. Storey, 495: Il nem faldrat [Deus], s'il veit que jo lui serve); b) employé avec un pron. régime dir. de la 3epers., celui-ci le précède − fin xes. (Passion, 512: Per ta pitad loˑ
m perdones); ca 1050 (St Alexis, 108: Pechet le m'at tolut; cf. 227), peu à peu le régime indirect apparaît en tête v. J. Melander ds St. neophilol. t.11, 1938-39, pp.101-114; c) ca 1100 exprime l'intérêt que prend à l'action la personne qui parle [datif éthique] (Roland, éd. J. Bédier, 656, 3751); 2. régime dir. fin xes. (Passion, 152); id. enclitique (ibid., 67, 68); ca 1050 élidé (St Alexis, 433). B. Sujet d'un inf. régi par faire laisser ou un verbe de perception 2emoitié xes. (St Léger, éd. J. Linskill, 93: Meu' evesquet neˑ
m lez tener; 95: En u monstier me laisse intrer). C. Avec un verbe pronom. 1. ca 1050 en emploi réfl., me compl. d'obj. renvoie au sujet ,,je`` (St Alexis, 209: Or ne lairai nem mete an lur bailie); 2. id. élément du verbe pronom. non réfl. (ibid., 60: S'or ne m'en fui; 404: Ed enpur tei m'en esteie penet); ca 1100 (Roland, 2909: ... jo m'en irai en France). II. Place de me 1. 2emoitié xes. compl. d'un inf. dépendant lui-même d'un verbe à un mode pers., me précède ce verbe (St Léger, 94: Por te qui sempreˑ
m vols aver); ca 1050 (St Alexis, 488: Ja tute gent ne m'en soust turner); 2. a) ca 1100 dans une phrase à l'impér. précédée d'un adv. d'insistance ou d'une négation, me précède le verbe (Roland, 275: Car m'eslisez un barun de ma marche); au xviies. encore, me précède l'impér. quand celui-ci est coordonné à un 1erimpér. 1670 (Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 8: Ote-toi de mes yeux, vilaine, et me laisse en repos); b) ca 1050 me suit l'impér. si celui-ci est placé en tête (St Alexis, 462: Aidiez m'a plaindra le duel de mun ami); c) ca 1165 dans une phrase interr., me suit le verbe (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 1503: Estuet me il estre en esfrei ...?); 1176-81 [xiiies. mss] (Chrétien de Troyes, Lion, éd. W. Foerster, 6398, leçon des mss GAS: Volez me vos prendre a parole?); fin xiies. (Orson de Beauvais, éd. G. Paris, 1885: Dis me tu verité?), cf. ca 1276 (Adam de La Halle, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois, 392: Me volés vous tuer?). Du lat. me «moi» acc. de ego (pron. pers. de la 1repers. du sing., nomin.), en position atone. Fréq. abs. littér.: 431 426. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 636 495, b) 610 869; xxes.: a) 565 745, b) 624 148. |