| MYSTE, subst. masc. ANTIQ. RELIG. [Dans une religion à mystères] Celui qui, particulièrement à Éleusis, a reçu le premier degré de l'initiation (v. épopte, éphore). Avant d'être admis à l'intérieur du temple pour subir les grandes épreuves de l'initiation, c'est-à-dire la mort symbolique, les mystes répondaient à des questions, et prononçaient une formule qui permettait leur admission, car elle prouvait qu'ils avaient été initiés aux petits Mystères (V. Magnien, Les Mystères d'Éleusis, Paris, Payot, 1929, p.138).Les mystes juraient de ne révéler à qui que ce soit ce qu'ils ont vu et entendu, et ils ont tenu parole (Lavedan1964).Durant les rites des mystères qui signifiaient la mort de l'initié et sa renaissance à une vie supérieure, on s'écriait, s'adressant au disciple: «À la mer, ô myste!» et le myste allait se tremper dans l'onde à la fois dissolvante et purificatrice (M. Senard, Le Zodiaque, Paris, Villain et Belhomme, 1975, p.121).Prononc.: [mist]. Étymol. et Hist. 1543 (Selve, trad. Plutarque, Alcibiade, 67 vods Hug.). Empr. au lat. mysta (mystes) «qui est initié aux mystères», gr. μ
υ
́
σ
τ
η
ς «initié aux cultes à mystères (surtout celui de Déméter à Éleusis)» proprement «qui tient clos (sa bouche et ses yeux)», de μ
υ
́
ω «(se) fermer». |