| MYRTE, subst. masc. BOT. Arbuste dicotylédone des régions chaudes, à petites feuilles persistantes, à fleurs blanches odorantes. Bois, branche, buisson, forêt, odeur, rameau de myrte. Chez les anciens le myrte était consacré à Vénus (Ac.). Myrtes taillés en pyramide (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p.94).La lune s'amuse aux myrtes allongés. Je t'adore, sous ces myrtes, ô l'incertaine Chair pour la solitude éclose tristement (Valéry,Charmes,1922, p.83).Seul le Myrte (Myrtus) croît spontanément dans la région méditerranéenne (Plantefol,Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p.403):. ... le myrte «ugni», qui contient une excellente liqueur alcoolique; le myrte «caryophyllus», dont l'écorce forme une cannelle estimée (...); le myrte commun, dont les baies peuvent remplacer le poivre...
Verne,Île myst.,1874, p.235. − En appos. Vert myrte. Vert semblable à celui des feuilles de cet arbuste. Les verts myrte (Huysmans,À rebours,1884, p.18).Une veste (...) vert myrte (Giono,Bonh. fou,1957, p.255). − P. méton., littér., vieilli. Feuillage de cet arbuste. Couronne de myrte. Elle n'a (...) le front couronné de myrtes et de rose, Au furtif hyménée ouvert sa porte close (Leconte de Lisle,Poèmes ant.,1874, p.222).À la lune nouvelle, le pieux colon offrait à ses lares, couronnés de myrte et de romarin, une poignée de sel et d'orge (A. France,Révolte anges,1914, p.214). REM. 1. Myrtaie, subst. fém.Endroit où poussent des myrtes. Elles suivent dans la myrtaie L'Éros et l'Antéros en larmes (Apollinaire dsLar. Lang. fr.). 2. Myrtin, -ine, adj.De myrte(s). Parmi les térébinthes, Ami, c'était à vous que je rêvais le soir; Et dans les myrtes bleus lorsque j'allais m'asseoir Le matin, je tenais, sous les branches myrtines, Des conversations, avec vous, clandestines (Rostand,Princesse loint.,1895, p.191).Un parc myrtin (D'Esparbès,Roi,1901, p.47). Prononc. et Orth.: [miʀt]. Att. ds Ac. dep. 1694; xixes.: fréq. -the (Labiche, Club champ., 1848, 18, tabl. 3, p.42; Lorrain, Sens. et souv., 1895, p.226). Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 49, 4); 2. 1552 fig. «symbole de l'amour» (Ronsard, Amours, éd. P. Laumonier, t. 4, 68). Empr. au lat. myrtus «même sens». Fréq. abs. littér.: 280. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 588, b) 523; xxes.: a) 424, b) 153. DÉR. Myrtiforme, adj.,anat. Qui a la forme d'une feuille de myrte. Le versant antérieur, fosse myrtiforme, donne attache aux muscles myrtiforme et élévateur de l'aile du nez (G. Gérard,Anat. hum.,1912, p.57).Emploi subst. masc. Muscle qui a la forme d'une feuille de myrte. V. nasal B ex. de G. Gérard.− [miʀtifɔ
ʀm̥]. Att. ds Ac. dep. 1798. − 1resattest. 1721 (Trév.), 1845-46 muscles myrtiformes (Besch.); de myrte, élém. suff. -forme*. BBG. −Quem. DDL t. 4. |