Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MUSER1, verbe intrans.
A. − Souvent p. plais. ou fam. Synon. vieilli ou littér. de musarder.Le plaisir de muser; muser tout à son aise; muser en chemin, dans la rue, au soleil; muser toute la journée. La foule insouciante d'un dimanche des temps ordinaires, qui marche à petits pas, musant et s'arrêtant à chaque étalage (Goncourt, Journal, 1870, p.656).Je musais encore au coin de la rue, faisant valser mon cartable à bout de bras et chantonnant (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p.79):
. ... après qu'elle eut bien musé, regardé et étiré chacun de ses beaux membres, chanté en se lavant un lied sentimental en quatorze couplets (...) ils prirent le bateau... Rolland, J.-Chr., Adolesc., 1905, p.330.
Proverbe. Qui refuse, muse. Qui refuse une offre perd une belle occasion qu'il ne retrouvera jamais plus. Ulric: Je désire savoir si tu possèdes encore ce miroir. Polacco: Qui refuse muse, qui muse refuse (Musset, Quenouille Barb., 1840, ii, 2, p.307).
En partic. Rêvasser. Il musait, le coude entre les livres salis, pensant au château de Lorraine (Adam, Enf. Aust., 1902, p.196).
Rem. Littré signale une forme trans. au passif impers.: ,,C'est assez musé. On a assez musé, perdu de temps``.
B. − P. anal., CHASSE. [Le suj. désigne un chien] Rester inactif. Anton. reprendre la voie*, relever, rompre le défaut*.Un bon chien ne doit pas muser, c'est-à-dire rester au bout de la voie, le nez en l'air, à regarder les autres (E. Chapus ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth.: [myze], (il) muse [my:z]. Homon. musée. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1160-74 «perdre son temps» (Wace, Rou, éd. J. Holden, II, 4053), id. «flâner» (Id., ibid., III, 2027). B. 1. id. muser a «s'appliquer, réfléchir, penser mûrement à» (Id., ibid., III, 161); 2. 1174-87 id. «aspirer, prétendre à, chercher à obtenir» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 245); 3. 1354-76 cynégétique «entrer en rut (en parlant du cerf)» (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 70, 13); 1387-91 (Gaston Phebus, Chasse, éd. G. Tilander, 1, 26). Dér. de l'a. fr. *mus, v. museau; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 71.
DÉR.
Museur, -euse, adj. et subst.,vieilli, fam. (Personne) qui est enclin/-ine à muser, qui a l'habitude de musarder, de muser. Synon. flâneur, musard.Enfant museur. On vend pour un sou, tout le long des boulevards, une notice sur les Hottentots (...). Je n'ai pas manqué de l'acheter, parce que je suis badaud et museur de ma nature (A. France, Vie littér., 1890, p.193).Lockroy, le badaud, le museur, le monsieur toujours en retard, mettant trois heures pour faire le trajet de la rue Laffitte, par des pauses chez tous les marchands de tableaux (Goncourt, Journal, 1890, p.1203). [myzoe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. ca 1280 «celui qui perd son temps, qui muse» (Adenet Le Roi, Cleomadès, éd. A. Henry, 13176), rare; de muser, suff. -eur2*.
BBG.Pauli 1921, p.28 (s.v. museur).