| MUSARAIGNE, subst. fém. Petit mammifère carnassier, insectivore, de la taille d'une souris, au museau pointu, à l'odeur forte, aux moeurs nocturnes, presque aveugle, habitant des trous de la terre ou les vieux murs. Voilà que la chouette vole doucement autour de moi. Voilà que la musaraigne, chassée par elle, pousse son cri (Giraudoux,Suzanne, 1921, p.216).− P. compar. Entre les visages consternés de Cozal et du père Maudruc, la jeune Hélène (...) avançait son nez de musaraigne (Courteline,Linottes, 1912, XI, p.155). − P. métaph. Jeune fille, femme. Sur le banc était assise une charmante musaraigne féminine (Montherl.,Célibataires, 1934, p.838).Pauvre petite institutrice de rien du tout! (...) Pauvre petite musaraigne à principes, à bons sentiments et à économies! Vous êtes ce que je hais le plus au monde! (Anouilh,Répét., 1950, IV, p. 106). Prononc. et Orth.: [myzaʀ
ε
ɳ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. xves. [ms. Bibl. nat. fr. 2003] merisengne (Traité de fauconnerie, éd. H. Martin-Dairvault, à la suite du Livre du roi Dancus, Paris, 1883, p.90); 1547 mesiraigne (Haudent, Apologues d'Esope, I, 201 ds Hug.); 1552 musaraigne ou musette (Est., s.v. Mus-mus araneus). Empr. au lat. musaraneus, subst. masc. «musaraigne» (comp. du subst. masc. mus, muris «souris» et de l'adj. araneus «d'araignée» [la morsure de la musaraigne étant réputée venimeuse comme celle de l'araignée]; Pline, Columelle, TLL, s.v. araneus), devenu *musaranea, subst. fém., prob. sous l'infl. du subst. fém. aranea «araignée», ce terme étant employé par Isidore, Orig., 12, 3, 4 (TLL, s.v. aranea 6) pour désigner la musaraigne, v. FEW t.6, 3, p.247b; cf. musette2*. Fréq. abs. littér.: 51. |