| MURMURANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de murmurer*. II. − Adj., littér. A. − [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] 1. Qui fait un bruit de voix léger, confus. Les murmurants couples d'amour (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.75). − [P. méton.] a) [En parlant d'un attribut rel. à l'élocution] Petite voix, bien de faubourg, mais murmurante comme une source (Lorrain, Phocas, 1901, p.291). ♦ Murmurant de.Les lèvres murmurantes de paroles d'adoration (Goncourt, Journal, 1884, p.376). ♦ Au fig. [En parlant d'une voix intérieure, d'un fait intérieur] Pour faire écho aux tendresses murmurantes qui s'agitaient en son coeur (Moselly, Terres lorr., 1907, p.219). b) [En parlant d'un état, d'un lieu dans lesquels une/des pers. s'exprime(nt)] Autour des confessionnaux, murmurants et bourdonnants (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p.91).C'est d'abord l'attente murmurante, puis les acclamations (Maeterl., Monna Vanna, 1902, p.83). 2. En partic. Qui proteste, se plaint de quelque chose sourdement. Héritier légitime bien que murmurant, d'innombrables ancêtres baptisés (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p.1183): . Quant à moi, je doute
Qu'on soit quitte pour dire au peuple murmurant:
Ce qu'on fait est petit, mais ce qu'on brise est grand.
Hugo, Année terr., 1872, p.260. B. − Qui fait un bruit doux, léger, continu. 1. [En parlant d'un/de plusieurs instrument(s) destiné(s) à produire des sons] Les flûtes paraissent de nouveau, argentines et murmurantes (Pirro, J.-S. Bach, 1919, p.103). 2. [En parlant d'un animé] On eût dit mille essaims d'abeilles murmurantes (Lamart., Jocelyn, 1836, p.637). 3. [En parlant d'un élém. de la nature] Ces ruisseaux murmurants sous les jeunes roseaux (Desb.-Valm., Élégies, 1833, p.186).Nous n'entendions plus la prairie murmurante dont le murmure s'était fait silence (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.64). SYNT. Fleuve murmurant; bois, flots murmurants; eau, fontaine, forêt, mer, onde, source murmurante. − [P. méton.; en parlant d'un son] Non loin de ce lieu, le son murmurant des eaux sortait d'une grotte (Chateaubr., Paradis perdu, 1836, p.259). Prononc. et Orth.: [myʀmyʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1878. Fréq. abs. littér.: 683. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 792, b) 2064; xxes.: a) 1130, b) 442. |