| MULETA, subst. fém. TAUROM. Morceau d'étoffe rouge tendue sur un bâton et dont le matador se sert pour fatiguer le taureau avant l'estocade. César descendit (...) dans l'arène, combattit (...) avec l'épée courte et la muleta et, dans cinq passes successives, se mesura avec cinq taureaux qu'il mit tous à mort (A. France, Vie littér.,1892, p. 53).Il marchait droit au taureau, qu'il alla chercher dans son terrain. Il éleva la muleta en l'agitant, la tête un peu penchée, frappa du pied (Montherl., Bestiaires,1926, p. 539).Vingt fois il avait été frôlé par les cornes de la bête. Mais celle-ci, aveuglée par la passion, n'avait vu dans tout cela que la muleta. Au bon moment, (...) il lui avait planté l'épée tout droit à l'épaule, l'avait fait s'écrouler (...) très proprement morte dans l'arène (Vialar, Bête de chasse,1952, p. 182).REM. Muleter, verbe trans.Toréer au moyen de la muleta. Angelillo, au cours de la novillada, muletant de près et témérairement un adversaire couard, a reçu dans l'aine une blessure grave (Arnoux, Renc. Wagner,1927, p. 82). Prononc. et Orth. : [mulεta], [my-], [-le-]. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 280 : -lé-. Plur. des muletas. Étymol. et Hist. 1831 (Scènes d'une course de taureaux ds R. des Deux-Mondes, t. 4, p. 291). Mot esp. de même sens (1616, Cervantès, Persiles, III, c. 5 ds Al.), propr. « jeune mule », d'où, p. métaph., « béquille » (cf. Cor.-Pasc., s.v. mulo), dimin. de mula « mule », du lat. mula « id. », v. mule1. Bbg. Quem. DDL t. 9. |