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MUGISSEMENT, subst. masc.
A.− Cri des animaux de l'espèce bovine. Synon. beuglement, meuglement.On entendait, tout à coup, partir derrière soi un long mugissement de bœuf, ou bien les bêlements des agneaux qui se répondaient au coin des rues (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 167):
1. À travers la rumeur de la chevauchée se faufilaient les bruits perdus du silence nocturne, coassement de grenouilles, appel d'un oiseau, abois de chiens espacés; et, à droite ou à gauche, dans l'ombre opaque de la plaine, le mugissement plaintif d'un taureau à l'aventure, invisible. Montherl., Bestiaires,1926, p. 500.
B.− P. anal.
1. Cri comparable à un mugissement (émis par un animal n'appartenant pas à l'espèce bovine). Le sourd mugissement des crocodiles dans les glaïeuls (Chateaubr., Natchez,1826, p. 134).On entendait au loin de sourds mugissements; (...) un antre ouvrait sa gueule sombre, (...) la lionne et moi, nous étions face à face (Dumas père, Charles VII,1831, i, 1, p. 299).
2. Bruit fort et prolongé (provoqué par un objet, un élément naturel). Les mugissements de la mer, du vent, de la tempête, de l'orgue. Les mugissements des canons servent de prélude à la bataille (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 306).Parfois, le cri monstrueux d'un navire, un mugissement assourdissant et triste, et qui s'en allait avec un long écho jusqu'à l'embouchure du fleuve (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 247):
2. ... à mesure que nous nous enfoncions davantage dans cette haute gorge des dernières croupes du Liban, nous entendions avec effroi un mugissement grave, continu, sourd, qui croissait de moment en moment, et formait comme la basse de ce concert horrible des éléments déchaînés... Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 250.
3. Cri puissant (émis par la voix humaine); paroles proférées avec une force excessive. Mugissement de colère, de douleur. Peu à peu, sa voix avait repris toute son emphase. Il emplissait la salle de son mugissement (Zola, E. Rougon,1876, p. 369).Une grosse petite blonde, voyant un soldat gigantesque, (...) tirant en arrière la tête de la brute, elle lui appliqua dans les yeux une poignée de cendres brûlantes. L'homme poussa des mugissements (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 618).V. aussi international B 1 b ex. de Bloy.
Prononc. et Orth. : [myʒismɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 (G. Le Clerc, Bestiaire, 2049 ds T.-L.), hapax, à nouv. en 1487 (Garbin, Voc. lat.-fr., s.v. mugitus); 1663 les mugissements de la mer (A. Godeau, Poésies chrestiennes, 2, part. 5, Eglogue ds Rich. 1680). Dér. de mugir*; suff. -issement*, a remplacé l'a. fr. muiement (xiie-xives. ds T.-L., Gdf.); dér. de muir(e) (v. mugir); cf. aussi muis(s)ment (xiiie-xvies. ds Gdf. et FEW t. 6, 3, p. 191b) et muit (hapax 1215 ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 249. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 598, b) 309; xxes. : a) 261, b) 225.