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MOUVOIR, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. Qqn, qqc. meut qqc.[L'obj. désigne un inanimé concr.] Mettre en mouvement. Synon. animer, bouger, remuer.Elle mouvait une énorme quantité de linges et de jupes quand elle voulait trouver l'une des deux ouvertures de sa robe par où elle atteignait ses poches (Balzac, Béatrix,1839, p. 35).
[L'obj. désigne le corps ou une partie du corps d'un animé] Assises sur des chaises voisines, elles parlent bas, sans mouvoir les lèvres (Martin du G., J. Barois,1913, p. 297).La nuit a été fort dure après une journée vraiment noire où je suis resté sans pouvoir mouvoir un doigt (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1929, p. 508):
1. C'est dans l'intérieur de la poitrine que sont contenus les muscles qui meuvent les ailes et les quatre dernières pattes, comme nous le verrons en traitant des membres. Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 449.
[L'obj. désigne une ouverture, un mécanisme, un véhicule] Souvent au passif. Mû par un ressort. Le store de la baie était mû par une cordelette (Benoit, Atlant.,1919, p. 251).
2. Au fig. Qqc. meut qqn.Mettre en action, animer. La liberté, d'ailleurs, dans le doute général où nous sommes, a sa valeur en tout cas; puisqu'elle est une manière de laisser agir le ressort secret qui meut l'humanité, et qui bon gré mal gré l'emporte toujours (Renan, Avenir sc.,1890, p. xvii):
2. L'intérêt est sans doute fort peu de chose pour mouvoir les hommes, − mais leur instinct dramatique toujours en éveil, voilà un ressort auquel on ne fera presque jamais appel en vain. Gracq, Beau tén.,1945, p. 86.
Souvent au passif. Mû par l'instinct. Ici, mû par un premier succès, emporté par une trop ardente espérance, je fais une tentative et une sorte de raid vers des territoires que nous n'avons pas encore abordés (Barrès, Pays Lev.,t. 1, 1923, p. 275).
Emploi abs. Aristote le disait avant Ravaisson : la volonté ne meut que par le désir (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 214).
B.− Emploi pronom.
1. Être en mouvement, se déplacer.
a) Qqc. se meut.Les choses se meuvent à contresens pour former de nouveaux dessins (Cocteau, Enfants,1929, p. 112).V. mouvement ex. 1 :
3. ... on suppose que toutes les molécules gazeuses se meuvent en tous sens avec de grandes vitesses et qu'elles suivent des trajectoires rectilignes qui ne sont troublées que quand une molécule passe très près des parois du vase ou d'une autre molécule. H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 252.
b) Qqn se meut.Thérèse et Robert, les yeux accoutumés à l'obscurité, se mouvaient aisément parmi les objets familiers (A. France, Lys rouge,1894, p. 62).
c) P. ell. du pron. Faire mouvoir.Les causes qui font mouvoir les ressorts de l'âme semblent être tout à fait étrangères aux résultats (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 401).Mais parce que précisément les ficelles qui font ici mouvoir l'automate sont beaucoup trop fines, on nie l'automatisme, on conclut à la responsabilité (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 169).
2. Au fig. Qqn se meut dans qqc.Vivre, se complaire dans. Il admirait le calme guilleret de ce peuple, qui se mouvait dans la contradiction, comme un poisson dans l'eau (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 684).
C.− Emploi trans. indir., DR. FÉOD. Mouvoir de.Être dans la mouvance de. Tous les fiefs de France mouvaient de la tour du Louvre (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 92).
REM. 1.
Mouvoir, subst. masc.a) Rare, littér. Synon. de mouvement.Après tant d'orgueil, après tant d'étrange Oisiveté, mais pleine de pouvoir, Je m'abandonne à ce brillant espace, Sur les maisons des morts mon ombre passe Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir (Valéry, Charmes,1922, p. 148).b) Synon. de mouvette. (Dict. xixeet xxes.).
2.
Mû, part. passé en emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre.C'est dans cette synthèse duet du mouvant que Saint-Exupéry réalise l'unité de l'avion et de l'aviateur au moment de l'envol (Bachelard, L'Air et les songes,Paris, Corti, 1943, p. 293).
Prononc. et Orth. : [muvwa:ʀ], (il se) meut [mø]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. ind. prés. : je meus, tu meus, il meut, nous mouvons, vous mouvez, ils meuvent; imp. : je mouvais; passé simple : je mus (rare); fut. simple : je mouvrai (rare); impér. : meus, mouvons, mouvez; subj. prés. : que je meuve, que nous mouvions, que vous mouviez, qu'ils meuvent; subj. imp. : que je musse (rare); part. prés. : mouvant; part. passé : mû, mue, mus, mues. Noter l'accent circonflexe uniquement au masc. sing. (< anc. hiatus meu); comme dans dû, crû. Comparer avec ému et promu. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. ca 1100 « causer (un mal) » (Roland, éd. Serge, 290 : Jo t'en muvra [i] un [e] si grant contraire Ki durerat a trestut tun edage); 2. a) début du xiies. « mettre en mouvement » (St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 915 : Sur les undes que il [uns marins serpenz] muveit, Pur grant turment plus n'estuveit); b) 1694 « mettre en action, en fonctionnement (un mécanisme, une machine) » (Ac.); 3. 1225-30 estre meüz de (pitié,...) « être animé, poussé (par quelque chose) » (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 5615); 1289 (Trésor des Chartes du Comté de Rethel ds Runk, p. 18 : meut et ajoint par fins amor envers lesdis R. et P.). B. Intrans. 1. ca 1100 « se mettre en marche, partir » (Roland, 1335); 2. début du xiies. « bouger, se mettre en mouvement » (St Brendan, 455); 3. 1236 féod. « dépendre, relever d'un fief » (Charte ds Documents linguistiques de la France, Série française, Haute-Marne, éd. J.-G. Gigot, p. 8 [6.6] : de cui fyé la chouse muet). C. Réfl. 1. début du xiies. « se déplacer, bouger (d'une personne) » (St Brendan, 392); 2. 1150 « id. (d'un objet) » (Wace, St Nicolas, 927 ds T.-L.). Du lat. movēre « remuer, agiter, pousser, déterminer, émouvoir, provoquer ». Fréq. abs. littér. : 1 729 (mû : 129). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 622, b) 1 524; xxes. : a) 1 894, b) 2 305.