| MOYENNER, verbe trans. Vieilli. Mener des tractations pour un arrangement entre deux parties. Synon. arranger.Ils avaient admis dans la société deux éléments inconciliables, entre lesquels ils ne pouvaient que moyenner des arrangements, et jamais les amener à une union intime (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois,1807, p. 198).On a essayé l'autre jour à Chamarande de moyenner une réconciliation entre W. [Walewski] et Morny (Mérimée, Lettres Ctessede Montijo,1862, p. 225):... le roi, qui depuis cinq ou six mois devenait chaque jour plus ennemi des résolutions décisives, avait envoyé son fils chez le ministre des finances afin de moyenner un raccommodement avec le vieux maréchal...
Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1835, p. 358. − Fam. Il n'y a pas moyen de moyenner. Il est impossible d'arriver à un résultat. (Dict. xixeet xxes.). REM. Moyenneur, subst. masc.,vx. Personne qui s'entremet, qui mène une tractation. La méthode du premier, de cet artificieux Bouillon, c'est de se rendre nécessaire de tous côtés, de nouer avec tous, puis de retenir tous les fils dans sa main, et de rester, en fin de compte, le maître et le moyenneur des situations (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 12, 1856, p. 309). Prononc. et Orth. : [mwajεne], [-je-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « atteindre le milieu de » moyeneir ses jors (Sermons St Bernard, 29, 14 ds T.-L.), − fin xives. « diviser en deux » moianner ou deviser par le milieu (Roques, t. II, 7 337, p. 251); 2. ca 1225 « procurer quelque chose par sa médiation » fait et moianne (Gautier de Coinci, Miracles Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir. 23, 228); 1640 moyen de moyenner « possibilité de réussir » (Oudin Curiositez); 1845 fam. il y a moyen de moyenner (Besch.). Dér. de moyen subst., dés. -er. Bbg. Quem. DDL t. 19 (s.v. moyen de moyenner). |