| MOUSTIQUE, subst. masc. A.− Insecte diptère nématocère dont la femelle pique l'homme et les animaux pour se nourrir de leur sang. Nous gardions le moins de lumière possible au jardin pour ne pas attirer les moustiques (Proust, Swann,1913, p. 14).Le virus qui (...) provoque [l'encéphalite] est transporté par un moustique de variété particulière (Quillet Méd.1965, p. 347): L'aire de la distribution de la fièvre jaune est située actuellement en Afrique et en Amérique dans la zone où existe Aedès Aegypti, le moustique vecteur de la maladie.
Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 288. SYNT. Moustiques sanguinaires; moustiques qui bourdonnent, vibrent; des nuées de moustiques; piqûre de moustique; lutte contre les moustiques; entendre voler un moustique; être dévoré, mangé par des moustiques. − P. métaph. Sur les bords du Rhin, comme d'ailleurs dans toutes les contrées très visitées, le pourboire est un moustique fort importun, lequel revient, à chaque instant et à tout propos, piquer, non votre peau, mais votre bourse (Hugo, Rhin,1842, p. 101). Rem. ,,Dans l'usage actuel, moustique tend à être un terme générique désignant plusieurs espèces d'insectes, tandis que cousin est réservé, soit aux espèces tempérées qui ne transmettent pas de maladies, soit même à la plus grande espèce existant en France (1 à 2 cm d'envergure, alors que le moustique ordinaire n'a que quelques millimètres)`` (Dupré 1972). B.− P. anal., fam. [Surtout en parlant d'un enfant] Personne de petite taille qui est toujours en mouvement, pleine d'activité. Lorsque son tour fut arrivé, le petit garçon [Franz Liszt] monta sur l'estrade, salua comme on le lui avait montré, et se mit au piano. Aux premières mesures, on vit que ce moustique était déjà un maître (Pourtalès, Vie Liszt,1925, p. 21). Prononc. et Orth. : [mustik]. Att. ds Ac. dep. 1762. Docum. Pagnol, Fanny, 1932, II, 8, p. 158 : moustic. Étymol. et Hist. 1. 1601-03 [ms. d'apr. l'éd.] Mousquitte entomol. [Champlain, Bref discours ds
Œuvres, éd. C. H. Laverdière, 1870, t. 1, planche XIX ds Fried., s.v. mosquito); 1654 moustique (Du Tertre, Hist. gén. des Isles de Christophe,... p. 328 ds König); 2. 1925 « enfant minuscule » (Pourtalès, loc. cit.). Empr. à l'esp. mosquito, terme d'entomol. (vers 1400 ds Cor.-Pasc., s.v. mosca), dimin. de mosca « mouche », du lat. musca, v. mouche. La forme actuelle moustique est issue par métathèse, peut-être sous l'influence de tique, de l'anc. forme moustique. Au xviies., le mot se rencontre aussi bien au masc. qu'au fém. mais il est difficile de déterminer le genre en usage à cette époque (v. König et Fried.). Fréq. abs. littér. : 213. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 49, b) 222; xxes. : a) 374, b) 519. Bbg. Boulan 1934, p. 82. − Quem. DDL t. 19. |