| MOSQUÉE, subst. fém. RELIG. Temple consacré au culte musulman. La mosquée bleue; grande mosquée; mosquée cathédrale; la mosquée de Sainte-Sophie. Nous étions munis tous de babouches de maroquin jaune pour nous chausser dans la mosquée; sans cela il aurait fallu ôter nos bottes (Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.381).Les muezzins, tout d'un accord, se mirent, du haut des mosquées, grandes et petites, à proclamer la prière d'une voix stridente et prolongée (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p.246).Au vrai, le temple de nos coeurs était pareil à ces mosquées qui, du côté de l'Orient, restent béantes et se laissent divinement envahir par les rayons, les musiques et les parfums (Gide, Si le grain, 1924, p.498).Prononc. et Orth.: [mɔske]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1351 musquette (J. Le Long, Voyages d'Oderic de Pordemone [trad. d'un texte lat. rédigé par le moine italien G. de Sotagna] p.81 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t.17, p.137); 1395 muscat (Voyage de Jérusalem du seigneur d'Anglure, 62 ds T.-L.); 1525-30 musquete (J. Thénaud, Le voyage et itinaire [sic] de oultre mer, p.76 d'apr. R. Arveiller, loc. cit.) − 1564, Ronsard, Nouvelles Poésies, L. II, 223 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t.12, p.183; 2. ca 1380 mesquite (J. Le Fèvre, La Vieille, éd. H. Cocheris, L. III, 5364) − 1654, L. Coulon ds Reinh., p.277; 3. 1423 mousquaie (G. de Lannoy, Rapports, éd. Ch. Potvin, p.104); 1457 musquée (B. de La Broquière, Voyage d'outremer, Advis et advertissement, éd. Ch. Schefer, p.18, d'apr. R. Arveiller, loc. cit.); 1550 Mosquée (J. Gassot, Le discours du voyage de Venise à Constantinople, p.10, ibid.). 1 empr. à l'ital. moscheta «mosquée» (dep. xives. d'apr. DEI; d'abord début xiiies. meschita chez Dante et lat. médiév. meskita ds Du Cange), lui-même empr. à l'esp. mezquita «id.» (dep. 1140, Cid; déjà lat. médiév. meschita fin xies.; v. Cor.-Pasc.), à l'orig. de 2 et empr., à l'époque de la 1reCroisade et par l'intermédiaire du gr. byz. μ
α
σ
γ
ι
́
δ
ι
ο
ν ou de l'arménien mzkiṭ
, à l'ar. masgid; 3 empr. à l'ital. moschea (dep. xves., L. Pulci ds Batt.), altération de moscheta. Les formes en -u- ont prob. été contaminées par musc.*, parfum dont les mosquées sont souvent imprégnées. V. Bl.-W.; D. Lopes ds Actes du XIVeCongrès des Orientalistes, Paris, 1907, 3epart., pp.246-258; FEW t.19, p.122; Hope, p.211. Fréq. abs. littér.: 511. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 752, b) 1309; xxes.: a) 749, b) 378. Bbg. Rupp. 1915, p.88. _ Vaganay (H.). Notes lexicogr. R. des Ét. rabelaisiennes 1911, t.9, p.116. |