| MORTAISE, subst. fém. TECHNOL. Entaille généralement rectangulaire pratiquée dans une pièce de bois ou de métal pour recevoir le tenon d'une autre pièce de l'assemblage. Creuser, tailler des mortaises. Ouvrage assemblé à tenons et à mortaises (Ac.1798-1935).Il interrompit les hoquets de l'agonie pour dire au maître charpentier: − Il serait avantageux d'adapter dans l'épaisseur des chouquets une mortaise de chaque côté pour y recevoir un réa en fonte ayant son essieu en fer et pour servir à passer les guinderesses (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.140).Épais madriers appelés seuils, posés à plat sur les pierres debout, dont les tenons s'enchâssaient dans leurs mortaises (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.135).♦ Assemblage à mortaises. [Les vitrines] contenaient des assemblages (...) à tenons, à mortaises, à trait de Jupiter; (...) toute une théorie d'objets (...) sans signification pour les non-initiés comme moi (Vialar, Pt jour, 1947, p.18). − MAR. Mortaise de clef de mât. ,,Trou carré pratiqué dans la caisse d'un mât de hune ou d'un mât de perroquet et dans lequel passe la clef du mât`` (Gruss 1952). − SERR. ,,Ouverture que l'on fait dans une gâche pour recevoir un pêne`` (Jossier 1881; dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀtε:z]. Ac. 1694: -taise ou -toise; dep. 1718: -taise. Étymol. et Hist. Fin du xiiies. [ms.] mortoise «entaille faite dans une pièce de bois pour recevoir le tenon d'une autre pièce» (Oustillement A ds Biens d'un ménage, éd. U. Nyström, Ia, 77); xiiies. [var. du ms. T] mortaise (Jean Bodel, Saisnes, CLXX, éd. E. Stengel, t.2, p.207; mortaisse dans le ms. L, de la fin du xiiies.). Mot d'orig. obsc. L'hyp. proposée par Devic et admise dans le REW et par Lok., d'un empr. à l'esp. mortaja «id.», qui remonterait lui-même à l'ar. murtazza, part. passé de razza «introduire une chose dans une autre», semble peu vraisemblable aussi bien du point du vue phonét. que chronol.: l'anc. forme mortoise et l'a. prov. mortaiza, mortaissa (xves., cf. FEW t.23, p.15a) s'accordant mal avec le mot ar. et l'esp. mortaja n'étant att. qu'en 1734, Autoridades. Cf. FEW, t.23, p.15 a-b et Cor.-Pasc. |